Médaillon à l'effigie de Nicole de Hauteclocque, Paris 15e

Légende :

Médaillon situé dans l'escalier d'honneur de la mairie du 15e arrondissement de Paris

Genre : Image

Type : Médaillon

Producteur : Fabrice Bourrée

Source : © Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 15 mars 2019

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris XVe

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Contexte historique

Nicole de Saint-Denis est née le 10 mars 1913 à Commercy (Meuse) où son père, le colonel de Saint-Denis, était en garnison. Ce dernier survit à la Grande guerre et à l’enfer de Verdun. A la fin de la guerre, il est envoyé en Rhénanie puis nommé attaché militaire dans les pays scandinaves. Nicole de Hauteclocque réside donc d’abord à Copenhague puis à Stockholm. Elle suit des études par correspondance jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. En 1935, la famille emménage à Nantes où le colonel de Saint-Denis commande le 65e régiment d’infanterie. Nicole de Saint-Denis y épouse en 1932 le sous-lieutenant Pierre de Hauteclocque, cousin germain du futur Maréchal Leclerc. Officier de la Légion étrangère, son mari participe en 1940 à la bataille de Narvik et rejoint général de Gaulle à Londres cette même année. 

Nicole de Hauteclocque rencontre le colonel "Rémy" (Gilbert Renault) à Nantes en octobre 1940 chez ses parents, M. et Mme de Saint-Denis. Dès ce moment, sur la demande de "Rémy", elle fournit tous les renseignements possibles qu’elle peut obtenir auprès de ses relations. La maison de ses parents, où elle habite également, sert de boîte aux lettres et de point de rendez-vous pour le réseau. Elle poursuit ses activités en 1941 et une partie de l’année 1942. A l’automne 1942, elle vient, avec sa fille Brigitte, habiter à Paris, rue Fantin-Latour dans le 16e arrondissement. Son appartement devient alors un lieu de rencontre pour le colonel "Rémy" qui lui fait connaître son chef des liaisons radios, Jacques Courtaud. 

En décembre 1942, "Rémy" demande à Courtaud de ne plus employer Nicole pour ne pas la compromettre. Mais Rémy à peine parti pour l’Angleterre début janvier 1943, et face à l’insistance de Nicole, Courtaud accepte de l’engager comme secrétaire et chiffreuse et la fait venir à son PC de la rue Chardon-Lagache. A la même époque, elle prête son appartement à Courtaud où ce dernier procède à quelques transmissions avec Londres. 

En marge de ces activités, elle prend contact avec un agent du réseau Turma dont les transmissions radios sont assurées par la centrale de la CND. Cet agent, Bernard Lauvray ("Narcisse") lui fournit des renseignements très détaillés sur les mouvements militaires de la région d’Evreux et sur les terrains d’aviation. 

Le 29 juin 1943, Jacques Olivier Courtaud est arrêté. Grâce à son sang-froid, Nicole échappe à l’arrestation poursuivant son chemin comme si elle n’avait pas vu Courtaud aux mains des Allemands. Après avoir pris une nouvelle identité, Nicole Masson, elle part à Monaco avec sa fille avant de revenir à Paris 6 semaines plus tard et de reprendre ses activités clandestines. Robert Bacquié (« Tilden ») a pris la succession de Courtaud à la centrale radio et Nicole travaille désormais pour lui.

En novembre 1943, le réseau CND est décapité par les Allemands. Parmi les nombreuses arrestations figure celle de "Tilden" qui connaît la véritable identité de Nicole. Mais celle-ci ne sera pas inquiétée. N’ayant plus de contact avec la CND, Lauvray lui propose de la prendre comme déchiffreuse, malheureusement il est arrêté fin janvier 1944. Nicole de Hauteclocque cesse alors ses activités étant complètement coupée de la Résistance. 

A la libération de Paris, elle retrouve le colonel Rémy et elle est affectée aux Service sociaux du BCRA. Démobilisée le 31 décembre 1946, le capitaine Nicole de Hauteclocque est titulaire de la croix de guerre 1939-45 avec étoile d’argent, de la Médaille de la Résistance avec rosette, et de la Médaille des services volontaires dans la France libre.

C'est aux côtés du général de Gaulle qu'elle s'engage en politique, en 1947. D'une fidélité indéfectible envers le chef de la France libre, elle adhère au Rassemblement du peuple français (RPF) dès sa création, en avril 1947. Puis, sollicitée par l'homme du 18 juin pour figurer sur la liste du RPF aux élections municipales d'octobre 1947, elle est élue conseiller de Paris. Représentant le XVe arrondissement, elle conserve ce mandat pendant quarante-deux ans, jusqu'en 1989, date à laquelle elle décide de se retirer de la vie municipale. Membre du groupe gaulliste à l'Hôtel de Ville, elle est vice-présidente du conseil général de la Seine de 1949 à 1950, puis du Conseil de Paris de 1954 à 1955 et de 1962 à 1963. Elle devient la première femme à présider le conseil municipal parisien, de 1972 à 1973. A l’Hôtel de Ville, elle est également adjointe au maire de Paris chargé de la sécurité aussitôt après l’élection de Jacques Chirac, fonction qu’elle occupe de 1977 à 1989. 

Nicole de Hauteclocque est élue député UNR (Union pour la nouvelle République) de la Seine lors des élections législatives suivantes de 1962. Elle est ensuite constamment réélue jusqu'en 1986 dans la dix-huitième circonscription de la Seine puis de Paris. À la demande de Jacques Chirac, dont elle a présidé en 1981 le comité parisien de soutien à la candidature à la présidence de la République, elle accepte de renoncer à son mandat de député en mars 1986, en ne figurant qu'en dernière place sur la liste du RPR lors des élections législatives. Le maire de Paris souhaitait en effet renouveler la représentation du RPR au Palais Bourbon. Peu de temps après, en septembre 1986, elle se présente aux élections sénatoriales. La liste de la majorité gouvernementale RPR-UDF recueillant 1 989 des 2 351 suffrages exprimés et obtenant onze sièges, Nicole de Hauteclocque devient sénateur de Paris. 

Nicole de Hauteclocque est décédée au Val de Grâce le 18 janvier 1993.


Fabrice Bourrée

Sources : 
Service historique de la Défense, 16 P 177 767 (dossier d'homologation de Nicole de Hauteclocque)
Nécrologie de Nicole de Hauteclocque, Le Figaro, 19 janvier 1993
Mémorial de la CND-Castille
Biographie de Nicole de Hauteclocque sur le site du Sénat
Biographie de Nicole de Hauteclocque sur le site de l'Assemblée nationale