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Monument à la mémoire du docteur Jean Michel, Perrigny (Jura)

Légende :

Monument érigé sur les lieux où fut retrouvé le corps affreusement mutilé du docteur Jean Michel.

En bordure de la route Lons-le-Saunier/Champagnole, à environ 2 km après la sortie du village de Pannessières.

Genre : Image

Type : Monument commémoratif

Producteur : A. Robert

Source : © Coll. André Robert Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2019

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Franche-Comté) - Jura - Perrigny

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Contexte historique

Le docteur Jean Michel, chirurgien de l’hôpital public de Lons-le-Saunier qui n’en était pas à sa première intervention sur des résistants, avait accepté d’opérer clandestinement à l’hôpital Jean-Paul Guyot, « Guérin », chef du groupe franc départemental. Celui-ci avait été grièvement blessé alors qu’il attaquait deux SS du SD de Lons-le-Saunier dans la cave de la fromagerie de Saint-Didier.

Le préfet du Jura, Veveaud, adresse ce courrier au Préfet régional, le 1er mai 1944 :
« […] les autorités allemandes apprirent que l’un des auteurs du meurtre des policiers du SD, blessé, avait été soigné à Lons-le-Saunier par un chirurgien de l’hôpital,le docteur Michel, très connu et estimé de la population, non seulement de la ville,mais de tout le département.
Malgré mon intervention, il fut gardé à vue, puis incarcéré. Samedi matin son cadavre fut découvert dans un bois des environs de Lons-le-Saunier, par un garde des forêts. Le corps portait une blessure par balle à la tête et plusieurs de même nature à la poitrine.
Cette exécution a frappé de stupeur toute la population, qui avait déjà été étonnée d’apprendre l’arrestation du chirurgien.
D’après quelques renseignements qui me sont parvenus, il semble que le docteur Michel ait été exécuté sur l’ordre du chef régional du SD de Lyon ; il paraît même que le chef départemental de Lons-le-Saunier n’en ait pas été tenu au courant.
L’état-major de liaison m’a demandé, afin d’éviter tout incident, qu’il soit procédé à l’enterrement du docteur pendant le couvre-feu et à ce qu’aucune manifestation de quelque nature, qu’elle soit, religieuse ou autre, ne soit organisée à l’occasion de cette mort.
La population n’a pas réagi, mais il n’en reste pas moins que cette affaire a considérablement frappé les esprits ; depuis samedi elle fait l’objet de toutes les conversations et tous les Jurassiens se demandent les motifs pour lesquels le docteur Michel a été exécuté, car on se refuse à croire que le seul fait de soigner un blessé par arme à feu puisse avoir de telles conséquences… Les médecins sont terrorisés et nombreux sont ceux qui sont venus me voir en me demandant quelle était la ligne de conduite à adopter pour l’avenir […]
».


Auteur : André Robert

Sources :
Archives Vandelle. MRD Besançon
André Robert, Jura 1940-1944. Territoires de Résistance, Éditions du Belvédère. 2014