Véhicules abandonnés sur la plage de Dunkerque, juin 1940
Légende :
Photographie de la plage de Dunkerque où des véhicules anglais ont été abandonnés en 1940.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de la Résistance de Bondues Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : Juin 1940
Lieu : France - Hauts-de-France (Nord - Pas-de-Calais) - Nord - Dunkerque
Contexte historique
Après l’interminable "drôle de guerre" qui suit la déclaration de guerre faite par la Grande-Bretagne et la France à l’Allemagne provoquée par l’invasion de la Pologne, la situation évolue soudainement à l’Ouest lorsque l’Allemagne, le 10 mai 1940, déclenche une offensive sur la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. En quelques jours, les troupes allemandes bousculent les forces alliées qui évacuent les Pays-Bas et se replient sur la rive française de la Meuse et dans le nord de la France. Après avoir percé le front français à Sedan, les panzers se précipitent vers les côtes de la Manche, qu’ils atteignent le 20 mai 1940, puis remontent en direction de Boulogne et de Calais. Boulogne tombe le 25, Calais le 26 tandis que les combats dans les faubourgs sud et ouest de Lille, qui tombe le 29, se poursuivent jusqu'au 31 mai.
En dépit de leur résistance acharnée, les Alliés risquent de se retrouver pris au piège. Ils ne peuvent, sur terre, briser l'encerclement et ce sont près de 400 000 hommes qui se trouvent isolés au nord de la ligne Sedan-Abbeville. Estimant que la bataille est perdue et voulant renforcer ses propres défenses, l’Angleterre décide d’évacuer ses troupes du théâtre d’opérations français. Abandonnant progressivement ses positions, le corps expéditionnaire britannique se replie sur Dunkerque afin d’être évacué par voie maritime.
Arrêtés quelques jours sur les rives de la Manche, assurant ainsi un répit profitable aux Alliés dans la réalisation de leur objectif, les blindés allemands marchent alors en direction de Dunkerque tandis que l’aviation ennemie soumet la ville à un intense bombardement.
Du 28 mai au 4 juin, la marine française participe avec la marine britannique au rembarquement des troupes. Baptisée opération "Dynamo" par les Britanniques, l'évacuation est dirigée par l'amiral Ramsay. Toutes les embarcations disponibles, même privées, sont réquisitionnées. Sous des attaques aériennes continuelles, plus de 340 000 soldats alliés, dont 120 000 soldats français et quelques milliers de soldats belges, peuvent être évacués par Dunkerque avant sa chute, dont près d'un tiers par les plages. Seuls, quelque 40 000 de leurs compagnons ne peuvent embarquer et sont faits prisonniers ; ce sont essentiellement des soldats des 68e et 12e divisions d’infanterie et des éléments du secteur fortifié des Flandres chargés de ralentir la progression allemande qui, avec le soutien des appareils de la Royal Air Force et des marines alliées, ont contribué à la réussite de l’opération. Les soldats alliés laissent également derrière eux tout leur matériel lourd : environ 2 000 canons, 60 000 véhicules, ainsi que des tonnes de munitions, de carburant et de ravitaillement. Par ailleurs, si l'aviation allemande ne peut empêcher l'évacuation, les pertes alliées sont considérables : quelque 150 à 200 embarcations de toutes sortes et presque autant d'avions. Les pertes humaines en mer sont de 4 000 à 5 000 hommes.
Les Français évacués sur l'Angleterre n'y séjournent pas longtemps. Ils sont en grande partie rapatriés sur Brest et Cherbourg dans les jours, voire les heures, qui suivent pour reprendre le combat. En effet, le commandement français tente, sur la Somme et sur l’Aisne, de stopper les troupes allemandes. Mais la supériorité de ces dernières est écrasante. Malgré quelques foyers de résistance, la France demande un armistice qui est signé à Rethondes le 22 juin 1940. La lutte se poursuit désormais à partir de l’Angleterre.
"La bataille de Dunkerque 28 mai - 4 juin 1940", ministère de la Défense - DMPA, collection "Mémoire et Citoyenneté" n°2