Monument d'Alièze, Jura

Légende :

Monument érigé à la mémoire des maquisards FFI du groupe « Jacques » chargé du ravitaillement du maquis du Haut-Jura. Plusieurs d’entre eux furent assassinés par les Allemands assistés de la Milice le 8 mars 1944 dans une ferme proche. 
Le monument a été érigé sur les lieux où les corps ont été brûlés par les Allemands, à une centaine de mètres de la ferme qui les abritait. 

Sortie de Lons-le-Saunier en direction du Haut-Jura par la RD 52, après la bifurcation indiquant Orgelet, prendre à droite la direction Alièze. À la sortie du village, prendre à gauche petite route en direction des « Rippes d’Alièze» jusqu’à son terminus.

Genre : Image

Type : Monument commémoratif

Producteur : A. Robert

Source : © Coll. André Robert Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2019

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Franche-Comté) - Jura - Alièze

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Contexte historique

Le service-maquis départemental des Mouvements Unis de Résistance avait mis en place le « groupe Jacques» (1) chargé de procéder à des coups de mains et à ravitailler les maquis. Il était cantonné dans le canton d’Orgelet dans une ferme isolée.

Rapport en date du 9 mars 1944. Signé : FFI « Topaze ».
C'est le rapport officiel de cette tragédie, rédigé à partir du témoignage de Philippe Francis « Jacques », chef du groupe.
Dans les environs de Lons-le-Saunier : « Le mardi 7 mars 1944, vers 20 heures, le chef de groupe et 4 hommes en voiture, sont fortuitement attaqués par la Milice et la Gestapo. Le chef abat le premier assaillant et se sauve sous le feu des autres. Les 4 hommes sont pris, après combat, sans que l'on sache s'il y a eu blessure. Le chef, revenant vers 20 h 30 sur les lieux ne retrouve plus de voiture. Vers 23 heures, une troupe ennemie attaque le dépôt principal du groupe (la ferme des Rippes d’Alièze) défendu par 6 hommes avec une énergie splendide. Le 8 mars, vers 10 heures, à bout de munitions et sous une maison en flammes, ces héroïques défenseurs se rendent et sont fusillés sur place. Les 4 autres, arrêtés la veille, sont amenés par l'ennemi au dépôt, fusillés également. Non contents d’avoir fait mourir les braves, les Allemands entassent leurs corps sur un tas de bois et les brûlent. Quelques os seulement sont retrouvés, il est impossible d’identifier les restes.
Le Chef Départemental demande une citation pour les 10 soldats lâchement tués par l'ennemi et un témoignage de satisfaction du Chef Régional pour le Chef de Groupe dont l'ardeur combative déjà prouvée en maintes occasions, n'est en rien amoindrie par ce mauvais coup du sort ».
Textes des citations :
- pour les 4 maquisards capturés le 7 mars : « Surpris au cours d'une mission, est tombé aux mains de l'ennemi après un combat inégal. A été fusillé ».
- pour les 6 autres surpris dans la ferme : "Soldat animé d'un courage maintes fois prouvé. Le 8 mars 1944, avec 5 camarades, a défendu son dépôt de matériel contre un ennemi supérieur par le nombre et l'armement. S'est rendu après 11 heures d'un combat héroïque, après épuisement des munitions et incendie du dépôt. A été fusillé immédiatement... ».


(1) « Jacques », Philippe Francis, est né le 28 mai 1913 à Cruseilles (Haute-Savoie). Ouvrier, réfractaire au STO, il était entré au maquis des Glières avant de gagner dans le Haut-Jura le maquis AS de Prémanon-Lamoura (groupe Margaine). Après la destruction de ce maquis, il rejoint l'état-major départemental où on lui confie la tête du groupe "Jacques" chargé du ravitaillement du maquis. Il s'engage après la libération du département au 1er Bataillon du Jura. Citation à l'ordre de la brigade, croix de guerre, citation à l'ordre de l'armée avec palme.


Auteur : André Robert

Sources
Archives ODAC Jura.