Avoir 20 ans dans la Tourmente ou Février 1944 La Raze. Une pause nécessaire !
Légende :
Ces mémoires de Marcel Bélingard ont été éditées par Les Rias en 2008 dans un fascicule de 79 pages, format A5, et rééditées à compte d’auteur en 2016 sous le titre : Février 1944- La Raze- une pause nécessaire !…
Genre : Image
Type : Ouvrage
Source : © A. Martinot Droits réservés
Date document : 2008
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche
Analyse média
Auteur
Marcel Bélingard est né le 1er janvier 1924 à Lyon dans une famille républicaine et laïque. En 1940 alors qu’il est employé au syndicat agricole de Tain, il « découvre » la guerre avec le largage de bombes suivi quelques jours après de l’entrée d’unités allemandes dans la ville. Après un court exode en Ardèche, il revient à Tain. Licencié du syndicat agricole, il est embauché par le journal de Tournon, républicain. Il appartient à l’Avant garde Tainoise, société de gymnastique, dont le moniteur Johan Gay affiche avec courage ses opinions communistes. Marcel Belingard se manifeste par des actions de résistance : sortie lors des actualités Pathé au cinéma, affichettes, distribution de tracts, chahut en gare de Valence lors du départ de STO. En novembre 1943 il participe au sabotage de la voie ferrée à La Teppe ainsi qu’à la récupération de couvertures, d’habits, de ravitaillement au poste de guet [ Sap : Sécurité aérienne passive mise en place par le gouvernement de Vichy pour signaler le passage d’avions] de l’Hermitage à Thouet. En janvier 1944 tout bascule : déclaré bon pour le STO, il décide de poursuivre le combat dans le maquis et devient Mathéo, membre de la 7 101e Cie FTP. Il est envoyé en repérages de fermes abandonnées, isolées dans le secteur de Désaignes-Lamastre afin de préparer l’accueil de réfractaires au STO qui devient effectif à La Raze, commune de Désaignes, avec l’arrivée de l’équipe : La Ladoumègue, détachement Sampaix de la 7 101 Cie. Devant l’afflux d’autres maquisards, il en conduit une partie au Buisson près de Labatie-d’Andaure. Désormais il participe à bien des opérations : le 20 mai explosion du Canigou (remorqueur utilisé par l’occupant sur le Rhône), le 1er juin prélèvement d’essence au dépôt de La Mure au Pouzin, le 6 juin déraillement à Mauves, le 7 juin envoyé en renfort à Annonay [devenue République dès le 6 juin], il fait partie de l’équipe qui endommage le viaduc sur la Cance à Peyraud, empêche la montée ( barrage près de Davézieux ) d’une colonne GMR à Annonay, livre combat à un groupe d’allemands au lieu dit le Four à chaux. Mais dans les jours qui ont suivi [ le 19 juin ], les occupants , revenus en nombre et bien armés, reprennent la ville et incendient le séminaire Saint Charles où logeaient des résistants FTP , dont Mathéo, qui se réfugient à Lamastre. Entre février et septembre 1944, il nomadise de Désaignes (La Raze) à Sarras en passant par Annonay, Lamastre, Borée, Antraigues (à disposition du quartier général), Mézilhac, Chalencon (attente vaine à la tour de Soyons du passage de soldats ennemis battant en retraite). A Sarras ses convictions de pacifiste et de libertaire l’amènent à refuser de porter l’uniforme de l’armée régulière. Il choisit de vivre et se marie le 25 novembre 1944 avec Colette.
Analyse média
Ces mémoires de Marcel Bélingard ont été éditées par Les Rias en 2008 dans un fascicule de 79 pages, format A5, et rééditées à compte d’auteur en 2016 sous le titre : Février 1944- La Raze- une pause nécessaire !… (il est possible de se procurer cette nouvelle édition auprès du musée du Teil). Ce livre qui suit un cheminement chronologique de 1940 à 1944 aborde dans de courts chapitres les différentes actions auxquelles il a participé. Il a glissé quelques poèmes de sa composition à la gloire de la résistance et en hommage à ses camarades dont "Avoir vingt ans dans la tourmente" (titre de l’ouvrage initial), "Désaignes février 1944", "Complainte à la gloire de mes vieux souliers malades" pour terminer par "Récit dédié à mes copains de Tain déportés à Dachau : ceux de rive gauche".
Alain Martinot
Contexte historique
Plus de 60 ans après, Marcel Bélingard témoigne pour "sauver de l’oubli le souvenir de ses camarades sacrifiés et exorciser les fantômes de leurs vingt ans assassinés" Sylvette Béraud-Williams, 4e de couverture. Quant à Marcel Bélingard , il a écrit "Je remercie très chaleureusement ceux qui par leur action (musées, rencontres, visites de lieux du crime) perpétuent la mémoire de ces combattants sans uniforme. Quand les derniers témoins de cette tragédie auront disparu, que ces associations patriotiques mettent en garde les générations à venir afin qu’elles n’aient pas à subir les mêmes criminels. Je partirai en rêvant qu’un jour sur terre tous les hommes seront frères (pages 72-73) Amis ! Ne laissez pas éteindre la flamme de la Résistance. Elle a coûté trop cher à ces enfants de France". ( page 77 )
Alain Martinot