Carré militaire du cimetière de Saligney (Jura)
Légende :
Il s’agit de 22 tombes où ont été inhumés les victimes du maquis FFI abattues dans la forêt communale le 27 juillet 1944.
Genre : Image
Type : Lieux de mémoire
Source : © A. Robert / ODAC Jura Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : 2006
Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Franche-Comté) - Jura - Saligney
Contexte historique
Le maquis FFI de Saligney (ou groupe Panthère) est créé le 13 juin 1944. Il s'installe dans la forêt de Saligney, au nord de Dole, sur le mont Vassange. Les deux officiers, « Luc », chef du district FFI éponyme et le lieutenant Perrin, « Achille » sont logés dans une baraque en bois ; les hommes, qui seront plus d’une quarantaine fin juillet, sont sous des tentes. Le réseau SOE dolois Lucien-Mesnard/ Radio-Patrie qui aurait pesé sur le choix de sa localisation, lui fournit un armement conséquent. Une partie du ravitaillement est fournie par les populations des environs, notamment par la famille résistante du SOE d’Abel Petigny d’Ougney, village voisin.
Le 27 juillet 1944, c’est l’anéantissement du maquis. Dès le matin, vers 7 heures, une force allemande venue de Dole, évaluée à 400-500 hommes, encercle le mont Vassange. Il s'agit de la trop fameuse 157è Division de réserve qui a semé la terreur dans le Sud-Jura du 9 au 18 juillet précédents. Sur les 42 maquisards présents, 22 sont tués, souvent après avoir été molestés. Les autres réussissent tant bien que mal à s'enfuir.
Le choix de la localisation du maquis Panthère a été sujet à controverses dès sa création, aussi cette tragédie va-t-elle prendre parfois une tournure polémique après le drame. Seront mis en cause le fait que la proximité de Dole où cantonne une forte garnison allemande n’aurait pas été suffisamment prise en compte dans le choix d’une implantation qui, de surcroît, était sise à proximité d’un carrefour permettant aux Allemands de l’encercler. Seront également mis en cause l'insuffisance de la formation de jeunes maquisards, les difficultés du ravitaillement… Par ailleurs, les chefs n’auraient pas suffisamment pris en compte q'un responsable sédentaire du secteur, connaissant le lieu d'implantation du maquis, avait été arrêté trois jours plus tôt. Comble de malchance : le chef, « Luc », en mission la veille, n’avait pas rejoint ses hommes au moment de l’attaque. Au-delà de ces polémiques liées à l’importance des pertes et à des rivalités, ce drame est révélateur du combat asymétrique entre un maquis manquant de cadres militaires et peu expérimenté et des forces allemandes encore très déterminées en cette fin juillet.
André Robert
Sources :
F. Marcot, La Résistance dans le Jura
A. Robert, Jura. 1940-1944. Territoires de Résistance.
Abel Petigny, résistant SOE d’Ougney. Témoignage. ODAC du Jura