Plaque à la mémoire de Marcel Berger, Lons-le-Saunier (Jura)
Légende :
Plaque fixée sur le mur de l’ancienne école primaire publique des Cordeliers en souvenir d’un de ses anciens directeurs, Marcel Berger, résistant déporté non rentré.
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Producteur : A. Robert
Source : © SD ONAC Jura Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : 2001
Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Franche-Comté) - Jura - Lons-le-Saunier
Contexte historique
Marcel, René Berger, « Bled », est né le 7 mars 1893 à Arbois (Jura). Incorporé le 26 novembre 1913 au 44è Régiment d’Infanterie de Lons-le-Saunier, il participa à la Première Guerre mondiale, son engagement lui valant de prendre rapidement du galon : sergent, aspirant, sous-lieutenant et enfin lieutenant. Démobilisé le 12 octobre 1919 avec le grade de capitaine de réserve, il est promu Chevalier de la Légion d’honneur et fait l’objet de quatre citations pour sa bravoure au combat. Entré dans l'enseignement comme instituteur, ses qualités lui permettent d’être nommé directeur de l’école primaire publique des Cordeliers à Lons-le-Saunier. Il était marié et père de quatre enfants.
Marcel Berger va poursuivre le combat pour la défense de la patrie : il sera, dès début 1941, l’un des premiers résistants du Jura et prendra rapidement du galon : membre de l’Etat major de l’Armée secrète du Jura depuis le 1er novembre 1942, chargé du Service des Atterrissages et Parachutages, puis Chef d’Etat major de l’AS aux côtés de Valentin Abeille qu’il remplacera à la tête de cette organisation. Celle-ci a fait l’objet d’une dénonciation. Marcel Berger est arrêté par le SD à son domicile, de même qu’un de ses adjoints et les deux secrétaires de l’AS, à Lons le Saunier le 25 février 1943. Marcel Berger, après avoir été transféré à Besançon, est dirigé le 5 mars 1943 vers la prison de Dijon où il restera jusqu’au 11 octobre. Nul doute que les éminentes fonctions qu’il exerçait dans la Résistance jurassienne lui ont valu les tourments de la torture. Puis c’est le transport au camp de Royallieu à Compiègne où il reste six mois avant d'être déporté par convoi ferroviaire le 17 janvier 1944 à Buchenwald.
Entassés dans des wagons à bestiaux, ce sont près de deux mille prisonniers qui, dans des conditions inhumaines, mettront deux jours à gagner le camp de concentration. Marcel Berger reçoit le matricule 39673. La période de quarantaine achevée, il est transféré au Kommando de Laura où les prisonniers doivent travailler à l’aménagement d’une ancienne mine d'ardoise pour en faire une usine souterraine à l’abri des bombardements. Le 28 mai 1944 il est transféré au grand camp de Dora qui dépend encore de Buchenwald avant de devenir autonome en octobre 1944 sous le nom de Mittelbau-Dora comprenant une quarantaine de Kommandos. L’activité est la même, mais à une autre échelle : il s’agit de creuser des tunnels pour mettre à l’abri des bombes l’énorme complexe industriel chargé de la fabrication des V1 et des A4-V2 utilisés pour bombarder de l’Angleterre. C’est l’enfer à Dora : non seulement les prisonniers travaillent dans des conditions épouvantables à creuser des tunnels, mais ils y sont logés, dans le bruit assourdissant et la poussière des travaux qui ne s’arrêtent jamais. A une date inconnue, Marcel Berger est muté au Kommando d’Ellrich où les prisonniers sont contraints d’assécher un marais et de construire une voie ferrée. Il y décèdera le 15 janvier 1945.
A titre posthume il sera promu Officier de la Légion d’honneur, décoré de la Croix de guerre avec palme et élevé au grade de Commandant FFI. On donnera son nom à l’école dont il était le directeur.
Auteur : André Robert
Sources :
F. Marcot. La Résistance dans le Jura
A. Robert : Jura. Territoires de Résistance.
A. Robert: in Dictionnaire biographique des déportés de Dora.