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Analyse média

En bordure de la levée de la Loire (D 952) à mi-chemin entre les Rosiers-sur-Loire et Saint-Clément-des-Levées, près d’une aire de repos, se trouve une stèle à la mémoire de Georges Péron et Michel Pruvost, deux résistants tués à cet endroit le 19 août 1944. Celle-ci, constituée d’une pierre de grès, sur laquelle est fixée une plaque d’ardoise, portant les noms des deux combattants et un rameau d’olivier, a été inaugurée le dimanche 19 août 1945, un an après les événements, en présence du colonel Marin Canard, ancien déporté et représentant la commune de Saint-Clément, des associations patriotiques (anciens combattants, déportés, résistants), des enfants des écoles et d’une nombreuse population. Dans sa séance du 3 septembre 1945, le conseil municipal de Saint-Clément vote « un crédit de 2 000 francs pour l’érection d’une stèle à la mémoire de MM. Pruvost et Péron, volontaires F.F.I, habitants de la commune morts pour la France le 19 août 1944 à Port-Cunault. »

Pendant la guerre, Georges Péron, jeune chef de gare de Saint-Clément-des-Levées était à la tête d’un groupe de jeunes qui effectuait des sabotages sur la ligne de chemin de fer entre Saint-Clément et Saint-Martin-de-la-Place, comme le 5 août 1944, le déraillement du train qui transportait des déportés permit l’évasion de cinq d’entre eux dont Pierre Bourdan, une des voix de Radio-Londres de 1940 à 1944. Durant l’été 1944, il organise des patrouilles de surveillance le long de la Loire. Le samedi 19 août 1944, dans l’après-midi, une barque contenant des soldats allemands est signalée sur la Loire entre Saint-Clément et les Rosiers, à l’endroit appelé Port-Cunault. Georges Péron, accompagné de Michel Pruvost, jeune étudiant de 18 ans, en vacances dans sa maison de famille à Port-Cunault ainsi que d’autres résistants locaux se portent sur les lieux, et repoussent les Allemands. Des coups de feu sont échangés entre les deux rives. En début d’après-midi, une balle atteint Georges Péron en pleine tête, tandis que Michel Pruvost, grièvement blessé au bras et au côté, succombe dans la soirée, des suites de ses blessures. Les deux combattants sont inhumés le lundi 21 août 1944 au cimetière de Saint-Clément-des-Levées.

Le dimanche 24 août 1947, au cours de la cérémonie commémorative annuelle, un nouvel hommage leur est rendu. Deux artères à Saint-Clément-des-Levées prennent le nom des deux combattants tués trois ans plus tôt. La rue qui va de la levée à la gare (route de Longué) porte le nom de Georges Péron et la place où se situent l’église et la mairie prend le nom de Michel Pruvost. Au cours de cet hommage, auquel assistent entre autres, les familles des disparus, M. Yves Cazal, maire de Saint-Clément, Théophile Pelon, conseiller général, le colonel Marin Canard remet la médaille militaire et la croix de guerre avec palme à Mme veuve Péron et à Maurice Pruvost père. Cette dernière décoration à titre posthume est accompagnée d’une citation du général de Gaulle : « Pruvost Michel, 2e classe des Forces Françaises de l’Intérieur (4e région), jeune garçon plein d’idéal, faisant partie d’un groupe de résistance de St-Clément des-Levées, est tombé mortellement blessé le 19 août 1944, au cours d’un engagement avec l’ennemi à St-Clément. »

Contexte historique

Michel Alfred Louis Philippe PRUVOST, fils de Maurice Élisée René Joseph Pruvost et de Célina Suzanne Bens, est né le 20 février 1926 à Béthune (Pas-de-Calais). Jeune étudiant en 1944, il préparait Polytechnique en suivant les cours de l’école Sainte-Geneviève en classe de Mathématique spéciales. Il participe aux combats de la Libération dans les rangs des F.F.I. Son nom figure sur le monument aux morts de Béthune (Pas-de-Calais) et de Saint-Clément-des-Levées.

Georges, Benjamin Alain, Ernest PÉRON, fils de Marie-Jeanne Stéphanie Péron, sans profession, est né le 1er novembre 1905 à Luisant (Eure-et-Loir). En 1923, il entre aux chemins de fer d’Orléans, à Nantes, d’abord comme élève puis comme agent de service. Il effectue son service militaire au 124e régiment d’infanterie à Nantes du 10 novembre 1925 au 29 octobre 1926. Le 3 mai 1929, il épouse à Nantes, Simone, Marie Adèle Brachet, employée de bureau. Devenu veuf en janvier 1930, il se remarie à la Baule-Escoublac, le 1er juin 1931 avec Suzanne, Renée, Germaine Roger. Il gravit tous les échelons de la fonction d’agent de service dans différentes gares de l’ouest et le 21 novembre 1935 il est nommé chef de halte à la station de Saint-Clément-des-Levées (Maine-et-Loire). Il est à l’origine de déraillements sur la ligne Angers-Tours entre saint-Clément et Saint-Martin. Il avait le grade de sous-lieutenant des F.F.I. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Clément-des-Levées, ainsi que sur la plaque commémorative à la mémoire des agents SNCF résistants située dans la gare de Nantes.