Jules Jefroykin, dit Dika

Légende :

Jules Dika Jefroykin et son épouse Nina en Espagne en 1944 où ils accueillaient les membres de l'Armée juive (AJ) ayant traversé les Pyrénées.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © G. Loinger, "Les résistances juives pendant l'Occupation" Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1944

Lieu : Espagne

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Jules Jefroykin, dit Dika, est né le 3 mai 1911 à Saint-Pétersbourg (Russie), fils d’Israël Jefroykin, l'un des dirigeants du judaïsme immigré. Immigré en France et naturalisé, il dirige l’agence de voyages Océania à Paris et combat comme officier lors de la campagne de France.

En novembre 1941, il est contacté par David Knout pour participer à l’organisation de la résistance juive depuis Toulouse en contribuant à la protection des Juifs en France déjà touchés par les persécutions du régime de Vichy. Il participe à la fondation de l’Armée juive (AJ) et contribue personnellement à la mise en place de corps francs à Lyon, Toulouse ou Nice à partir de septembre 1942. Il assure l’achat et le transport d’armes vers ces différents groupes. A la même époque, il organise le Service des faux papiers de l’AJ en lien avec Maurice Lobenberg dit Maurice Cachoud.

Après la création du Mouvement de jeunesse sioniste (MJS) lors du congrès de Montpellier en mai 1942, il prend la présidence de cette organisation.
La même année, il est sollicité par l'American Joint Distribution Comittee (JOINT) pour le représenter en France, avec la mission de récolter et de distribuer des fonds destinés aux organisations juives d'entraide. Le JOINT lui confie de l’argent destiné à être distribué aux organisations juives. Dans le même temps, il permet aux Juifs en France de mettre à l’abri leur argent en Suisse.

Afin de contribuer à l’évacuation des Juifs désireux de sortir de France mais aussi pour ramener l’argent indispensable au fonctionnement de l’organisation, Jules Jefroykin organise en novembre 1943 une filière de passage, à travers les frontières suisses et pyrénéennes. Il établit son quartier général à Toulouse. Selon le mémoire de proposition pour l’attribution de la médaille de la Résistance, « c’est sous son impulsion que 700 hommes ont rejoint les armées alliés en Afrique du Nord ».

En novembre 1943, il rejoint l’Armée juive à Toulouse dont il siège au Comité central directeur aux côtés de Léon Zupraner et Aexandre Kovarsky. Chargé d’une mission par l’AJ-OJC, il franchit la frontière franco-espagnole en mai 1944 et arrive à Barcelone. Il contribue, encore, au sauvetage de résistants, d’aviateurs et de juifs internés à Miramas dirigés ensuite vers la Palestine.

Il est décoré de la médaille de la Résistance française par décret du 31 mars 1947.
Après la guerre, Jules Jefroykin devient Président de la fédération des sociétés juives de France et directeur du journal sioniste La Terre retrouvée.


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie:
Service historique de la Défense, Vincennes  : GR 16P 308 861 (dossier d'homologation) ; 2010 PA 52/84 (fonds du MLN).
Ordre de la Libération, archives de la commission nationale de la médaille de la Résistance française.
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, Paris, éditions Autrement, 2008.
Jacques Semelin, Persécutions et entraides dans la France occupée, Paris, Seuil, 2013.