Frédéric Hammel

Légende :

Carte d'identité de Frédéric Hammel

Genre : Image

Type : Papiers officiels

Source : © Yad Vashem Droits réservés

Date document : Décembre 1943

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Contexte historique

Fritz Siegfried dit Frédéric Hammel est né dans une famille juive assimilée le 8 septembre 1907 à Strasbourg à l’époque en territoire allemand. Son père, Elias, combat dans l’armée allemande lors de la Première Guerre mondiale. Il fait ses études secondaires au Gymnase protestant de Strasbourg - héritier de la Haute École de Strasbourg, école protestante humaniste fondée en 1538 - puis étudie la physique-chimie, discipline à laquelle il consacre sa thèse de doctorat. Il devient assistant à la faculté de Strasbourg. Auparavant, il adhère à l’âge de 14 ans au mouvement juif Emouna, fondé par le rabbin Arthur Weil pour que les jeunes occupent leurs loisirs dans un cadre juif. Aux côtés de Robert Gamzon, il participe à la fondation des Eclaireurs Israélites de France (EIF) en 1923 dont il devient l’un des commissaires nationaux sous le totem « Chameau ». Il se marie le 7 juin 1934 avec Jeanne-Sara Weill, elle-même membre des EIF, et le couple a trois enfants.

Présent à Clermont-Ferrand après la défaite de la France et le repli de l’université de Strasbourg dans cette ville, il y retrouve Robert Gamzon. Sous prétexte d’instruire les jeunes au « retour à la terre », un des axes de la politique vichyste de Révolution nationale qui créé au même moment les Chantiers de jeunesse, mais en réalité pour les préserver des persécutions antisémites qui ne tardent pas à être mises en place, Frédéric Hammel créé le centre agricole de Taluyers dans le Rhône, au sud de la ligne de démarcation.

Lorsque le régime de Vichy opère les rafles et les déportations en zone Sud en août 1942, il disperse les jeunes dont il a la charge et les cache au sein de familles protestantes et leur procure des faux papiers avec l’aide d’Anny Latour. Il créé au même moment un centre de jeune isolé sur les hauteurs du plateau du Vivarais en Ardèche, La Pierre-Blanche.

En 1943, Hammel et Gamzon sont cooptés pour représenter les EIF au comité directeur du Mouvement de Jeunesse sioniste (MJS). Ce mouvement créé par Simon Lévitte organise notamment l’évacuation et le sauvetage des jeunes juifs à travers la frontière pyrénéenne. La même année, l'Armée Juive (AJ) élargit les cercles de ses membres et le cadre de ses activités grâce à des accords de coopération avec le Mouvement de la jeunesse sioniste (MJS) et celui des Éclaireurs israélites de France (EIF). Robert Gamzon et Frédéric Hammel rejoignent le Comité directeur de l’AJ.

Frédéric Hammel est arrêté à Pont-de-Valence mais il reprend très vite son activité jusqu’au 18 mai 1944. Il est alors à son tour envoyé à en Suisse où il reste jusqu’au 11 septembre 1944.

En novembre 1944, il est cadre du Service social des jeunes et commissaire-général adjoint des EIF. Sioniste de longue date, il émigre en Palestine en 1947 et s’installe avec son épouse dite Fourmi et ses enfants au kibboutz Ein Hanatsiv. En 1956, il est envoyé au Maroc par le Mossad pour aider les Juifs à partir en Israël. Il décède le 16 juillet 2001 au kiboutz Ein Hanatsiv.


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie
Archives Yad Vashem
Archives de la ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, registre des actes de naissance de l’année 1907 (aimablement traduit par Jean-Dominique Delle Luche)
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, Paris, éditions Autrement, 2008.
Frédéric Hammel, Souviens-toi d'Amalek - témoignage sur la lutte des Juifs en France (1938-1944), Paris, Ed. CLKH, 1982.
http://judaisme.sdv.fr/perso/chameau/biog.htm