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Rue Albert Gérard, Rennes (Ille-et-Vilaine)

Genre : Image

Type : Nom de rue

Source :

Lieu : France - Bretagne - Ille-et-Vilaine - Rennes

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Contexte historique

GÉRARD Albert, Alexandre, Marie est né le 30 juillet 1920 à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine). Il était le fils de Francis, Julien Gérard, journalier et de Henriette, Jeanne, Marie Daubé, ménagère, demeurant à La Gaudais en Cesson-Sévigné. La mère d’Albert Gérard fut tenancière d’un débit de boissons à Rennes. Albert Gérard demeura au 7, rue de la Gaité à Paramé (faisant désormais partie de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) depuis 1967).

Membre des Jeunesses Communistes clandestines depuis 1939, de l’Organisation Spéciale et du Front National pour l’Indépendance et la Libération de la France en 1941, des Francs Tireurs et Partisans Français depuis 1942. En 1939, il devint responsable des JC pour la région de Saint Malo (Ille-et-Vilaine).

D’après Jean Rolland, résistant déporté faisant partie du même groupe FTP qu’Albert Gérard : « Albert Gérard fut chargé de la répartition des tracts et journaux clandestins qui étaient acheminées de Paris mais également ceux édités à Rennes. Il fut en liaison avec les trois responsables régionaux : Even, Le Brun et Jean Rolland qui furent arrêtés début mars 1942. » Albert Gérard venait d’avoir rendez-vous à Rennes avec ce dernier le 26 février et avait reçu les directives et le matériel pour agir contre l’occupant et les traîtres du gouvernement de Vichy.

Albert Gérard fut accusé par les autorités d’occupation d’être membre de l’OS, d’avoir distribué des journaux communistes depuis 1941, d’avoir été en relation avec René Hirel, le meneur d’un groupe de résistance qui devait fournir des hommes et des renseignements pour la lutte armée, d’avoir été également en contact avec un des frères Déniel.

Du mois de juillet au mois de septembre 1942, à Saint-Malo, Albert Gérard participa avec ses camarades à diverses actions contre l’occupant à l’aide d’explosifs, détruisant ou endommageant des installations et du matériel. Le 18 juillet 1942, il participa avec d’autres camarades au vol d’explosifs - 25 kg de cheddite -, dans une carrière de Saint-Pierre-de-Pléguen (Ille-et-Vilaine).


Albert Gérard possédait des armes, lors de son arrestation, il était en possession d’un revolver qui lui avait été donné par « Paul » - Robert Ballanger - qu’il utilisa lors des actions menées. Albert Gérard possédait deux autres revolvers de calibre 9 mm qu’il remettait à ses camarades pour commettre des attentats.

Le 25 septembre 1942, Albert Gérard fut arrêté par la Sicherheitspolizei (« Police de sûreté allemande »), abrégée Sipo, à son domicile lors d’une opération de grande envergure menée contre les groupes de résistants de toute la région. Son camarade René Hirel également militant du Parti Communiste clandestin qui était en mission au domicile d’Albert Gérard fut également arrêté alors qu’il s’était caché sous un lit.

Albert Gérard fut incarcéré à la maison d’arrêt de Saint-Malo au 10, Rue Emile Brindjonc, puis à la maison d’arrêt Jacques Cartier de Rennes où il retrouva de nombreux camarades résistants arrêtés à la suite de cette grande opération de répression menée par les services spéciaux allemands.

Avec 29 autres détenus, il fut jugé à partir du 15 décembre 1942 au Palais de Justice de Rennes par le Tribunal Militaire Allemand de la Feldkommandantur 748. Les avocats chargés de la défense tentèrent d’atténuer la portée de leurs actes, affirmant qu’ils n’avaient provoqué que des dégâts matériels légers et pas faits de victime. Pourtant, le Tribunal ne tint pas compte de cet argument et sur les 30 accusés, en condamna 25 à la peine de mort, le 22 décembre 1942 pour « actes de franc-tireur ».

Le 30 décembre 1942, après avoir rédigé une lettre d’adieu adressée à sa mère, Albert Gérard ainsi que ses camarades quittèrent la maison d’arrêt à bord de camions pour être conduits au stand de tir militaire de la Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes. Albert Gérard fut fusillé avec ses 24 camarades. Les exécutions se déroulèrent de 9h15 à 10h20 par groupe de trois. Albert Gérard fut exécuté à 9h55 avec ses deux camarades René Hirel et Victor Fortin.

Les corps furent ensuite sommairement inhumés dans le cimetière de Saint-Jacques-de-la-Lande où les Rennais, malgré la formelle interdiction, vinrent se recueillir et déposer des fleurs sur leurs sépultures.

Après la Libération, des obsèques officielles furent organisées le 25 janvier 1945, les Rennais vinrent se recueillir dans une chapelle ardente installée au Palais de Justice à l’endroit même où les condamnations à la peine de mort furent prononcées.
Leurs corps furent ensuite transférés au Carré des Résistants du Cimetière de l’Est de Rennes. Albert Gérard inhumé dans ce cimetière, section 19 C, rang 2, tombe 2.

À titre posthume Albert Gérard reçu la Croix de Guerre avec Étoile d’Argent, la médaille de la Résistance, la Médaille Militaire et la Médaille des Combattants Volontaires de la Résistance.


Notice biographique rédigée par Alain Prigent, Renée Thouanel et Serge Tilly, consultable sur le site du Maitron : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article49581