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« Pétain et l’École » à travers les fonds du SHD

Légende :

Ecole de Cambous (Hérault). Drapeau français réalisé en mosaïque de papier « Pour notre chère France et son chef, vive la France ! A monsieur le Maréchal, l’école de Cambous »

Genre : Image

Type : Objet

Source : © SHD-Iconographie : 1K967/18/13 Droits réservés

Lieu : France - Occitanie (Languedoc-Roussillon) - Hérault - Cambous

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Analyse média

Le Service historique de la Défense conserve à Vincennes le fonds Philippe Pétain issu du séquestre de ses biens en 1945, suite à sa condamnation par la Haute Cour de justice. Constitué d’un ensemble de documents très composites produits ou reçus par le cabinet civil du maréchal Pétain, il se compose d’une cinquantaine de cartons, regroupant des documents d’archives (liasses de correspondances, papiers personnels), de nombreuses iconographies (photographies, carnets), des objets et également près de 3 000 livres.

La période concernant l'État français permet de documenter de manière inédite, et avec toute la distance critique d’usage, un aspect du thème du concours 2022-2023 autour de « Pétain et l’École ». La présente sélection témoigne, en effet, de la manière dont l’idéologie véhiculée par la Révolution nationale imprègne l’école en instituant un jeu de dialogue entre les discours de Pétain et les élèves, eux-mêmes soutenus par leurs enseignants. Si les types d’envois impressionnent par la diversité de leurs formes, ceux-ci s’inscrivent très souvent dans des contextes particuliers, comme la période de Noël et surtout à des dates symboliques pour « honorer » la figure du maréchal : son anniversaire, la saint Philippe, le 1er mai ou encore la fête des mères.

Pour exemple ce collage en mosaïque de papiers de l’école de Cambous dans l’Hérault qui représente le drapeau français, au dos d’une affiche de la fête des mères de 1941. Derrière chaque carré, les élèves notent à l’attention du maréchal leurs bonnes actions, selon un code couleur très précis : bleu pour « l’entraide », blanc pour « les prières » et rouge pour « les sacrifices ». Ils prouvent ainsi leur moralité tout en répondant au discours du maréchal « de ne pas mentir », « d’être sage » en suivant son modèle. Ce code de moralité s’inscrit lui-même dans le cadre patriotique de la Révolution nationale, symbolisé par le drapeau et le texte d’accompagnement : « Pour notre chère France et son chef, vive la France ! A monsieur le Maréchal, l’école de Cambous ».

Le deuxième document [voir onglet "album"] propose la lettre d’une maîtresse d’un pensionnat catholique de Haute-Savoie, datée du 25 août 1941, qui explique vouloir accompagner l’envoi des « secrets de conscience » des petites filles de sa classe, sur des petits bouts de papier et papier calque. Cette fois, ils sont illustrés de symboles véhiculés par la Révolution nationale comme le casque Adrian, Jeanne d’Arc, Saint Louis, Bayard, Napoléon et d’autres. Faisant écho à la nouvelle circulaire du 9 novembre 1940 sur l’enseignement en école primaire, l’école de Vichy met en avant une nouvelle conception de l’Histoire, qui ne se résume plus à une succession de faits mais est le résultat d’une lente évolution. L’école française sera désormais nationale car, selon l’opinion de Pétain, « les Français n’ont pas de plus haut intérêt commun que celui de la France ». Et la préconisation des nouveaux programmes du régime de Vichy d’étudier les héros de l’histoire française est justement l’occasion pour les élèves d’assimiler le bon modèle civique. Ainsi, un certain nombre de figures historiques sont largement valorisées et devant être connues par les élèves.

Enfin, autre forme de cadeau à l’attention du maréchal Pétain, ce recueil de lettres provenant de tous les élèves de la ville de Rodez (Hérault), réalisé à l’occasion de son 85e anniversaire en 1941 [voir onglet "album"]. Se présentant sous une forme reliée aux symboles de l’État français, du Maréchal et de la ville, ces lettres proviennent de tout niveau scolaire allant de l’école maternelle, primaire, cours élémentaire, lycée, jusqu’à des lettres de l’école normale d’instituteur de Rodez et de tout type d’établissement, de l’école publique ou libre, d’institutions religieuses... La lecture des différents écrits converge vers l’idée selon laquelle le maréchal incarne l’homme providentiel qui peut les sauver.


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