Lyon plaque commémorative exécution de Juifs 29 juin 1944

Genre : Carte

Type : Plaque

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source :

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon

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Analyse média

Le 28 juin 1944 Philippe Henriot, secrétaire d’État à l’information de Vichy fut abattu à Paris par des résistants qui s’étaient fait passés pour des miliciens. 

Au cours de la journée du 28 juin 1944, les miliciens lyonnais arrêtent plusieurs Juifs, dont cinq qui seront incarcérés dans une même cellule de l'impasse Catelin, dans les locaux de la milice, à Lyon : Léo Glaeser (56 ans, avocat), Émile Zeizig (57 ans, commerçant de Sainte-Foy-lès-Lyon arrêté par le milicien Jean Reynaudon), Claude Ben Zimra (24 ans, décorateur), Maurice Schlisselmann (64 ans, maroquinier) et Louis Krzyzkowski, 46 ans.

Dans cette cellule, se trouvent déjà un certain nombre de détenus, parmi eux: Siegfried Prock (42 ans, réfugié d'Autriche), Maurice Abelard (24 ans, résistant),Louis Goudard (24 ans, résistant arrêté le 21 juin 1944) et « L'inconnu paraissant 25 ans ».

Le 29 juin 1944 au matin, Henri Gonnet un milicien aux ordres de Paul Touvier, fait sortir de la cellule Léo Glaeser, Émile Zeizig, Claude Ben Zimra, Maurice Schlisselman, Louis Krzyzkowski, Siegfried Prock et « l'inconnu paraissant 25 ans, mais également Louis Goudard

Les huit hommes sont alignés dans le couloir; après une rapide discussion entre Touvier et Gonnet, Louis Goudard, seul non-Juif parmi les huit hommes, est remis dans la cellule.

Les sept hommes restants sont emmenés dans une camionnette au cimetière de Rillieuxoù ils sont alignés contre un des murs d'enceinte (Chemin du cimetière) puis fusillés à la mitraillette, vers 5 h 30 du matin. Jean Reynaudon se charge ensuite de tirer une balle dans la nuque de chacun d'eux.

Le rapport n° 14 de la gendarmerie de Sathonay du 4 novembre 1944 indique qu'« aucune pièce d'identité n'est trouvée sur les cadavres, mais la poche de certains contenait un morceau de papier sur lequel un nom était inscrit. C'est ainsi que l'identification a été faite».

Leurs noms figurent sur la stèle commémorative 1939-1945, à Rillieux-la-Pape (Rhône). 

GLAESSER, Léon

Né le 30 octobre 1887, à Riga (Russie, aujourd’hui Lettonie), 

Décédé le 29 juin 1944 à Rillieux (Rillieux-la-Pape, Rhône) ; avocat ; membre du Comité Amelot, mouvement de Résistance juive.

Léon Glaeser était le fils de Moshé Peretz et de Esther Jankelevna.  Il exerçait le métier d’avocat et d’agent d’affaires. Il était domicilié à Paris (Xe arr.). Il était marié avec Margola Grina Goloboff (1892-1950), dont il eut deux enfants, Georges (1918-2002) qui devint mathématicien et Henri (1929-2007) qui fut cinéaste.
Il quitta Riga sans doute pour des raisons politiques vers 1905 ou 1906 en compagnie de son frère Victor (1888-1970) et il s’inscrivit en 1906 à la faculté de philosophie d’Heidelberg (Bade-Wurtemberg, Allemagne). En 1907 il quitta l’Allemagne pour venir suivre une formation de droit à Paris, afin de devenir avocat.
En 1937, il aurait participé à l’organisation du 20e congrès sioniste de Zurich. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il devint membre du Comité de défense des juifs (CDJ) et de la Fédération des sociétés juives de France (FSJF). Le 15 juin 1940 quelques membres de cette association se réunirent à son domicile pour fonder le Comité Amelot, organisme chargé de venir en aide aux juifs émigrés et par la suite de leur faire échapper à la persécution..
Il fut arrêté par la Gestapo en 1942 mais réussit à s’échapper et à rejoindre la zone libre dans la région lyonnaise. Il y devint secrétaire général du comité de défense des Juifs. Il portait le pseudonyme de Louis Garnier.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 30 novembre 1945.

 BEN-ZIMRA, Claude

 Né le 8 octobre 1920 à Oran (Algérie), 

Décédé le 29 juin 1944 à Rillieux (Rillieux-la-Pape, Rhône) ; fabricant de jouets, décorateur ; victime civile et raciale.

Claude Ben Zimra était le fils de Moïse et de Thérèse Eugénie Jeanne Willhoff. Il était célibataire et domicilié à Lyon. Il exerçait le métier de décorateur et était en 1944, représentant à Lyon d’une maison de mode parisienne.
Le 28 juin au soir, Claude Ben Zimra était attablé au restaurant Le pied de cochon ; en compagnie d’un ami qui faisait le même métier, Édouard Lew (1910 - 2005). Des miliciens firent irruption dans le restaurant et procédèrent à un contrôle d’identité. Ils recherchaient des juifs. Édouard Lew réussit à les convaincre qu’il ne l’était pas, ce qui ne fut pas le cas de son ami. Claude Ben Zimra fut alors arrêté et incarcéré avec d’autres personnes juives, dans les locaux de la milice, impasse Catelin à Lyon.
Il est inhumé dans le cimetière de Rillieux-Village, à Rillieux (Rhône).
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 12 octobre 1945.

KRYZKOWSKI, Louis

Né le 2 janvier 1898 à Poznan (Pologne)

Décédé  le 29 juin 1944 à Rillieux (Rillieux-la-Pape, Rhône) ; fabricant de jouets ; victime civile et raciale.

Louis Krzyzkowski était le fils de Maurice et de Adèle Nam. Il était célibataire et domicilié à Sèvres (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) où il était fabricant de jouets..
Il est inhumé à la Nécropole nationale du Val-d’Enfer tombe 71, à Cerdon (Ain), bien que n’ayant pas été résistant.

 

ZEIZIG, Emile – 

Né le 5 novembre 1887 à Sainte-Foy-lès-Lyon(Rhône) .

Décédé  le 29 juin 1944 à Rillieux (Rillieux-la-Pape, Rhône) ; commerçant ; victime civile et raciale.

Émile Zeizig était le fils de Bénédict et d’Eugénie Cohen. Il était domicilié à Sainte-Foy-lès-Lyon, 10 place Xavier-Ricard, où il possédait un magasin de nouveautés. Il était marié avec Julienne Lazard.
Le 28 au soir, quatre miliciens firent irruption dans le magasin d’Émile Zeizig et le pillèrent. Émile Zeizig fut frappé et emmené pour être incarcéré rue Catelin. Le chef de cette équipe sera reconnu en 1945 par l’épouse d’Émile Zeizig : Il s’agissait de Jean Reynaudon, un des cadres du 2e Service de la milice française, dirigé par Paul Touvier.
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur son acte de décès.
Une rue de Sainte-Foy-lès-Lyon porte son nom.

SCHLISSELMANN, Maurice SCHUSSELMAN sur plaque

Né le 20 mai 1880 à Varsovie (Pologne).

Décédé  le 29 juin 1944 à Rillieux (Rillieux-la-Pape, Rhône) ; maroquinier ; victime civile et raciale.

Maurice Schlisselmann était le fils d’Isaac et de Silka Sick. Il exerçait la profession de maroquinier et était domicilié 209 rue de Créqui, à Lyon (IIIe arr., Rhône). Il était marié avec Néhania Peysakhovitch.
Il aurait été arrêté une première fois au début du mois de juin 1944 par la section d’enquête et de contrôle (SEC).
 Maurice Schlisselmann fut cette fois arrêté dans une épicerie par le milicien Édouard Arnaud et incarcéré dans les locaux de la milice, impasse Catelin à Lyon.
Il obtint la mention « Mort pour la France » sur avis du Service de l’État civil des Déportés le 3 juin 1948.

 PROCK, Siegfried PROOK sur plaque

 Né le 1er février 1902 à Vienne (Autriche).

Dédécé  le 29 juin 1944 à Rillieux (Rillieux-la-Pape, Rhône) ; victime civile et raciale.

Siegfried Prock était réfugié d’Autriche. Il n’y a pas d’autres éléments connus sur son identité. Au moments des faits il était domicilié à l’hôtel du Helder, rue de Marseille à Lyon où il se cachait sous une fausse identité.
L’acte de décès le décrit avec des cheveux châtains très clairs, vêtu d’un complet gris clair rayé de blanc et lunettes à grosse monture écaille.
Il est inhumé dans le cimetière de Rillieux-Village, dans une tombe voisine de celle de Claude Ben Zimra, à Rillieux-la-Pape (Rhône).


Jean-Pierre Petit