Révocation d'instituteurs francs-maçons, Marseille, 4 décembre 1941

Légende :

L'inspecteur d'académie d'Aix-Marseille en charge de l'enseignement primaire rend compte au ministre de l'Education nationale de la révocation d'instituteurs francs-maçons, 4- 12 -1941.

Type : correspondance administrative …

Producteur : MUREL PACA

Source : © archives départementales des Bouches-du-Rhône, 76 W 156 Droits réservés

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Le document  montre comment les administrations ont appliqué la législation répressive à l'égard de la franc-maçonnerie. Si le mot n'est pas employé par l'inspecteur d'académie qui reprend comme les lois et décrets le terme de « sociétés secrètes », c'est bien de l'épuration des enseignants francs-maçons qu'il est question ici.

La loi du 13 août 1940 (voire notice application de la loi du 13 août 1940) imposait à tous les fonctionnaires et agents de l'Etat une déclaration de non appartenance à la franc-maçonnerie. En cas de fausse déclaration, des sanctions pénales et financières sont prévues. La loi du 11 août 1941 prévoit la publication au Journal Officiel du nom des  dignitaires francs-maçons  à partir de documents saisis lors des perquisitions des loges maçonniques. Les responsables d'administration sont priés de confronter cette liste avec les déclarations de non appartenance afin de débusquer les francs-maçons encore en fonction.

L'inspecteur d'académie en charge de l'enseignement primaire rend compte à son ministre de l'exécution des mesures antimaçonniques. Tous les instituteurs dont le nom est paru au Journal Officiel sont révoqués par le préfet, qu'ils aient reconnu leur appartenance et leur grade ou qu'ils aient dissimulé leur appartenance à la franc-maçonnerie.

Les prisonniers de guerre sont par force dans l'incapacité de remplir les déclarations demandées et l'on peut penser que l'examen de leur situation est suspendu. Aucun instituteur des Bouches-du-Rhône n'est cependant dans ce cas.

 L'inspecteur d'académie est soucieux de montrer  qu'il applique avec célérité les instructions ministérielles puisque neuf jours seulement s'écoulent entre la circulaire ministérielle et la note au ministre de l'Education nationale.

 


Sylvie Orsoni

Contexte historique

Dés le 13 août 1940, une législation interdit la franc-maçonnerie et prévoit des interdictions professionnelles pour ses membres. Elle se poursuit en 1941 avec la publication au Journal Officiel de milliers de noms de francs-maçons réels ou supposés. (voire notice application de la loi du 13 août 1940). Les administrations françaises sont épurées et les fonctionnaires dont le nom figure au Journal Officiel à partir d'août 1941 sont révoqués.


Sylvie Orsoni

Sources

Mencherini Robert, Vichy en Provence, Midi Rouge, ombres et lumières, tome 2. Paris, Syllepse, 2009.

Mencherini Robert, Résistance et Occupation (1940-1944). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 3. Paris, Syllepse, 2011.

Paxton O. Robert, La France de Vichy. 1940-1944, éditions du Seuil, Paris, 1973.

Rémy Dominique, Les lois de Vichy. Actes dits « lois » de l'autorité de fait se prétendant « gouvernement de l'Etat français »,  éditionsRomillat, Paris, 1992.