Documentaire sur le résistant de Montauban Louis Sabatié

Légende :

Le 17 février 1944, à la prison Saint-Michel de Toulouse, Louis Sabatié, jeune résistant montalbanais, tombe sous les balles des miliciens chargés de son exécution. Louis allait avoir 20 ans...

 

Genre : Film

Type : Documentaire

Producteur : Jean-Charles Pizolatto

Source : © Jean-Charles Pizolatto Droits réservés

Détails techniques :

Durée : 14 minutes 39. 

Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Tarn-et-Garonne - Montauban

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Analyse média

Genèse du documentaire « Louis Sabatié, futur fusillé »

Chronologie des (multiples et aléatoires) démarches Mars 2021

Lorsque j’ai publié en mars, sur les pages de groupes Facebook relatives au Tarnet-Garonne, mon documentaire sur Adèle Kurzweil, une intervenante, Martine R., m’a contacté pour me suggérer un autre documentaire possible retraçant l’histoire de Louis Sabatié, un jeune résistant montalbanais fusillé par la milice, et me précisant que sa compagne de l’époque, Yvette, était toujours vivante et remarquablement lucide et documentée sur cette triste époque, malgré ses 96 ans. J’ai bien sûr accepté de la rencontrer sans pour autant, je l’avoue, connaître vraiment cette histoire, et ce que j’allais pouvoir en faire… Martine qui rencontre Yvette dans le cadre de ses activités sociales, lui fait part de mon intention et … Yvette lui demande mon nom et interroge aussitôt Laurence H. et Sylvie B., au Musée de la Résistance et du Combattant, avec qui elle est en contact régulier, manière de savoir « qui c’est ce Pizolatto qui veut m’interviewer ?». Prudente dame Yvette et on peut la comprendre… Rassurée, à la fois par Martine et les gestionnaires du musée, qui lui parlent du documentaire sur Adèle, elle accepte la rencontre…

Mai 2021 J’ai donc fait connaissance, au début du mois, à la fois d’Yvette, et de Martine que je ne connaissais que par réseaux sociaux interposés. Première entrevue dont je garde un souvenir confus, ne connaissant pas encore vraiment l’histoire de Louis, et Yvette, qui parle beaucoup et de tout, évoquant cette période sans réelle chronologie… Je suis un peu perdu, quoi … En sortant, Martine se rend bien compte que je suis un peu circonspect sur la façon dont je vais pouvoir mettre en images cette belle et triste histoire… « Il faut que je laisse décanter » lui dis-je… Heureusement, Yvette, lors de cet après-midi de bavardages, nous a présenté deux ou trois livres, narrant l’histoire de Louis et de la Résistance, livres dont j’ai noté les titres. Juin 2021 Encore, je l’avoue, sous le coup de l’histoire d’Adèle Kurzweil, dont j’ai un peu de mal à sortir tellement j’en suis imprégné, je laisse de côté jusqu’en été et fais l’acquisition du livre de Jacques Latu, "La Résistance au Lycée Ingres de Montauban 1940-1944" et de "La nuit montalbanaise" de Maurice Oustrières… Par ailleurs, je me rends au Musée de la Résistance et du Combattant, que je n’avais jamais visité auparavant et fais la connaissance des charmantes personnes qui en assument l’accueil et le fonctionnement… On évoque bien sûr le documentaire sur Adèle et mon projet sur Louis Sabatié. J’apprends que le musée pourra mettre à ma disposition les copies des documents et photos dont ils disposent… Je me plonge dans la découverte du livre de Jacques Latu, et là, après lecture, relecture, recherches sur Internet, c’est le déclic ! L’idée de mettre en parallèle la vie de Louis et celle d’Yvette, surtout dans cette courte période d’un an entre leur rencontre fortuite début 1943 et la mort de Louis sous les balles de la milice le 17 février 1944… Mais c’est surtout, dans le livre, la lecture émouvante des dernières lettres de Louis, l’une à ses parents, l’autre à Yvette, écrites quelques minutes avant sa mort, qui est l’élément déclencheur du projet… C’est décidé, mon documentaire commencera par la lecture de la lettre à Yvette ! J’ai retenu, en réalisant mes rares et modestes productions, qu’il était préférable de commencer (et finir) par un moment fort, de nature à inciter le spectateur à ne pas décrocher et attendre la suite… J’ai, je le crois, déjà celui du début. J’écris donc la trame initiale du film, partant de ce concept… Par habitude, je fais trois colonnes : Narrateur(trice) possible, Texte de la narration, Documents et images associés à chaque séquence. Il n’est pas très difficile de le faire, chronologiquement s’entend, l’essentiel étant dans l’ouvrage remarquablement documenté de Jacques Latu, que je lis et relis plusieurs fois, notant au fur et à mesure ce qui me semble essentiel et suffisant à la bonne compréhension de l’histoire, pour éviter d’une part de réaliser un document qui serait trop long, et d’autre part, étant toujours conscient que le texte doit être forcément accompagné d’images, contrairement à un livre dont les mots se suffisent à eux-mêmes. J’ai encore en mémoire les jours, semaines, voire mois passés à chercher de la documentation, à créer des séquences, pour alimenter les narrations du montage sur Adèle… Tout paraît tellement facile, quand c’est terminé !

Août 2021 Imprégné de la lecture du livre, je reprends contact avec Yvette, début août, lui précisant que je compte, plus tard et avec son accord, enregistrer et filmer ce qu’elle saura me raconter sur des moments choisis de leur parcours commun. Je pense ainsi cibler des faits précis et zones d’ombre, dont j’ai établi la liste… Zoom H5 sur la table je vais donc l’écouter parler pendant 45 minutes et tout devient ensuite plus clair dans l’élaboration du montage et les moments où je pourrai la faire intervenir pour compléter la narration… Ça se précise un peu. Ce jour-là, Yvette me raconte comment elle a retrouvé, dans un repas d’anciens combattants, un certain Robert Descazeaux, cité dans le livre comme ayant été présent dans la classe d’études de 5e au lycée Ingres au moment où Louis Sabatié, qui en était alors le surveillant, a été arrêté. Voilà un témoignage supplémentaire fort intéressant, si Robert est toujours en vie (il doit donc avoir 90 ans) ! Yvette l’ignore, l’ayant perdu de vue depuis quelques années… Pagesjaunes.fr me permet, le 17 août, de localiser ce patronyme à Garganvillar, près de Castelsarrasin. J’appelle aussitôt, contact sympathique, c’est bien lui, et je suggère d’aller le rencontrer pour faire connaissance, ce qui est fait le 22 août. Beaucoup d’échanges sur Yvette, leur dernière rencontre, et son parcours politique (maire pendant près de 50 ans, conseiller général). Je propose de l’enregistrer et le filmer un peu plus tard, en fonction de la narration générale du documentaire et donc de la place chronologique qui sera la sienne. Toutefois au début de l’entretien il est un peu sur la réserve, ayant surtout peur que ses souvenirs ne soient pas assez précis et en désaccord avec les dires d’un autre élève… Je le rassure sur ce point, m’appuyant sur le livre montalbanaise - de Maurice Oustrières, dit « Moustic », autre initiateur de la Phalange Anti Nazis, et nous nous quittons sur cette ferme intention. Le montage s’enrichit, j’en suis sûr, d’un autre émouvant témoignage… Sur le trajet du retour, une idée fait son chemin : Et si l’entretien se passait sur les lieux mêmes au Lycée (maintenant collège) Ingres ? Je rappelle Robert Descazeaux, qui acquiesce, et lui propose, si le projet aboutit, d’aller le chercher au jour J pour lui éviter le déplacement. Entre temps, je pars à la recherche, à Montauban, de tous les nombreux lieux cités dans le livre de Jacques Latu, lieux de résidence, lieux visés par Louis lors de ses attentats, etc. Beaucoup ne ressemblent plus à ce qu’ils étaient en 1944, d’autres toutefois semblent ne pas avoir été modifiés et c’est le cas du 30 Faubourg du Moustier, maintes fois cité par Yvette puisqu’elle y vivait chez sa tante, et où Louis cachait ses explosifs dans un petit local de l’immeuble attenant à leur appartement et servant à la fois de WC et de débarras… L’idée me vient alors d’obtenir l’accès à cet immeuble, et si possible, de proposer à Yvette de l’amener sur place. Première étape : connaître le nom du ou des propriétaires éventuels pour essayer de les contacter… Une recherche par le Cadastre me donne le nom d’un propriétaire, Lucien D. et d’un syndic de co-propriété ; je recherche et trouve le nom du propriétaire dans l’annuaire, tente un contact téléphonique, mais sans obtenir de réponse. J’apprendrai plus tard que cette personne, âgée de 90 ans, est devenue propriétaire des locaux alors occupés en location par Yvette et sa tante, mais n’y a jamais fait de travaux et surtout ne répond jamais au téléphone. Piste close. Je reviens donc sur place, relève les trois noms sur les sonnettes et reprends ma recherche sur l’annuaire. Bingo ! Je trouve le N° de l’une des occupantes, Bernadette L. que j’appelle en expliquant ma motivation, mais je tombe sur un répondeur et laisse un message… en espérant que… Le lendemain, Bernadette L. me contacte enfin, me fait part de sa prudence devant un N° de tél non identifié, et accepte bien évidemment de m’ouvrir la porte principale de l’immeuble…. Et bien sûr de l’ouvrir ensuite à Yvette. Je vais donc, le samedi 21 août reconnaître les lieux ; reçu très cordialement par Bernadette, je réalise quelques photos au cas où, et je fais part de la nouvelle à Yvette, émue (bien qu’elle cache toujours ses émotions) et ravie de pouvoir retrouver presque 70 ans après, les lieux quittés pour la dernière fois en 1952 et où elle n’est jamais revenue depuis ! Ce sera, pour elle, un des deux moments forts durant la préparation de ce documentaire… Rendez-vous est pris pour le lundi 30 août et Bernadette nous reçoit, boissons et petits gâteaux à l’appui, dans cette cour fermée qu’Yvette retrouve avec émotion. Et là nous avons droit à une description détaillée de l’immeuble, de ses occupants, fenêtre par fenêtre… Impressionnant ! On y apprend aussi que le repas de mariage d’Yvette, quand elle épousera Gérard Groc, en 1947, s’est tenu là, au pied de l’escalier qui monte à l’étage occupé par Bernadette… « On n’était pas nombreux, vous savez, juste douze… ». Entre temps, j’ai commencé à réfléchir aux différentes narrations, notamment celle de la lettre à Yvette qui doit figurer au début du montage… Là, gros dilemme : dois-je la faire lire par une voix d’homme, symbolisant celle de Louis, ou une voix féminine, pouvant faire penser à celle qui reçoit et ouvre la lettre ? Conseil pris auprès d’un contact sur un forum spécialisé, contact qui a côtoyé le milieu du cinéma, et sans hésiter, exemples à l’appui, il me suggère une voix de femme. Je pense donc faire appel à nouveau à Eugénie B., narratrice des écrits d’Adèle avec beaucoup de fraîcheur et d’émotion… Rendez-vous est pris pour le 1 er septembre, car, me dit-elle « je pars dans quelques jours vivre en Angleterre pour suivre, pendant trois ans, des cours d’art dramatique ! »… Bref ça urge ! Je recopie donc le texte de la lettre, l’imprime, et vais enregistrer Eugénie chez ses parents. La maison est calme, le quartier peu bruyant et la petite pièce à l’étage ne présente pas d’écho gênant. J’écoute, sitôt rentré, tout va bien. C’est dans la boîte…. Enfin, je le pensais… Quelques jours après (Eugénie est partie entre temps), je mets en image le texte original de la lettre sur la narration, et là …. Horreur ! en recopiant le texte au clavier j’ai omis un mot, un seul (« te souviens-tu de nos projets », au lieu de « te souviens-tu de tous nos projets ») ! Impossible d’imaginer trahir le texte et la pensée de Louis d’autant plus que la lettre sera visible lors de sa lecture… Dépité, j’en fais part à Eugénie, et je me résigne donc à me tourner vers une narratrice de métier que je solliciterai un peu plus tard.

Septembre 2021 Rentrée scolaire : il me faut maintenant prendre contact avec le collège et obtenir l’autorisation d’y filmer la séquence avec Robert Descazeaux … J’envoie un mail en expliquant mon projet et je reçois une réponse de principe franchement positive, Louis Sabatié occupant une place importante dans le passé résistant et la mémoire du lycée. On me dirige toutefois vers le Conseil départemental, puisque les collèges sont gérés par le département, pour obtenir leur aval. Nouvelle demande par mail, le 6 septembre, cette fois donc au Conseil départemental. La réponse se fait un peu attendre et je relance poliment. Mon mail a bien été reçu et transmis ce jour au président du Conseil départemental… Je n’ai plus qu’à patienter, jusqu’à réception le 27 septembre d’un courriel du président, Monsieur Michel Weil, m’accordant toute latitude pour filmer dans le collège, en accord avec le Principal, Monsieur Prat… Entre temps, pour avancer un peu, j’ai recherché une voix d’homme pour la narration principale. Depuis le montage sur Adèle, je « fais mon marché » sur deux sites internet qui proposent des voix off de professionnels de tous niveaux lesquels proposent à l’écoute des extraits de leur savoir-faire (fiverr.com et 5euros.com). Il suffit de choisir et de prendre contact pour un premier test. Je finis par retenir la voix grave de Matéo Gadéa, à qui j’envoie mon texte, aussitôt enregistré. Après quelques corrections, l’enregistrement définitif me permet de poser la piste son principale. Le 27 septembre, je me rends aux Archives départementales pour trouver des documents d’époque relatant les actes de terrorismes commis par Louis, la mort tragique de Bouyssou et l’arrestation de Louis, essentiellement des rapports de police. J’y trouve l’essentiel de ce que je cherchais pour accompagner les narrations. C’est vraiment une des grosses difficultés de ce genre de document historique : on a du texte, incontournable pour la bonne compréhension de l’histoire, mais bien souvent pas d’images à mettre en fond… Octobre 2021 Suite à l’accord du président du Conseil départemental, rendez-vous est donc pris le 13 octobre avec Monsieur Prat, Principal du collège. Il m’accompagne gentiment à la découverte des lieux ce qui me permet de définir où, quand et comment je pourrais réaliser cette séquence. Nous appelons Robert Descazeaux depuis son bureau et fixons ensemble la date du mercredi 20 octobre dans l’aprèsmidi, puisque le collège est, en principe, libre d’étudiants… Je vais donc chercher Robert et son épouse, et j’ai convenu avec Yvette que nous passerions la chercher pour qu’elle vienne avec nous. J’ai vécu, je l’avoue, un grand moment d’émotion lors de leurs retrouvailles après tant d’années. Arrivés au collège nous sommes accueillis par Marion P. qui est chargée de nous accompagner tout au long de cet après-midi. Elle nous guide vers la salle d’études où Louis Sabatié a été arrêté, la façade portant une plaque en hommage à Louis, mais Robert nous précise qu’il n’a absolument pas été arrêté là, mais dans une autre classe ! Qu’à cela ne tienne, il faut respecter l’Histoire et Marion pousse la porte de cette autre classe… où se trouvent quelques élèves en punition et leur surveillant ! Les jeunes sont surpris de cette intrusion et Robert leur explique ce qui s’est passé là en février 1944. Vraiment très intéressés ces jeunes à tel point que je propose qu’ils restent dans la classe à condition d’être totalement silencieux pendant le tournage. Leur surveillant, lui, propose de continuer à les faire travailler (ils sont là pour ça, hein) mais ailleurs et tout le monde déménage ! Nous réalisons donc, sans spectateurs, cette séquence de forte émotion, tant pour Robert que pour Yvette, qui n’était jamais venue sur les lieux. Les voir brasdessus, bras-dessous tout au long de cette journée est vraiment très touchant et la séquence aura toute sa place dans le documentaire. Rien n’est jamais vraiment définitif… Mais plus le temps passe, et plus j’ai de doutes sur la bonne chronologie de ce documentaire et il va vite prendre une autre forme… J’avais imaginé un début très fort, avec la dernière lettre de Louis à Yvette, mais je n’ai pas vraiment d’idée de séquence finale et je sais qu’elle doit être tout aussi importante, sinon plus… Par ailleurs, j’ai fait le choix de ne pas aller, dans cette histoire, au-delà de la mort de Louis. Les événements (obsèques, commémorations diverses) qui lui ont succédé et dont certains perdurent encore aujourd’hui ne me semblent pas de nature à retenir l’intérêt du spectateur. Je reprends donc la lecture du livre à la recherche d’un autre moment fort et je m’arrête sur les confidences recueillies par Jacques Latu auprès d’une certaine Paulette Vignoboul : « Je revois Louis un matin, se rasant, et disant tout haut en se regardant dans la glace : Louis Sabatié, futur fusillé ! ». Cette phrase, ô combien prémonitoire, je ne peux pas passer à côté et justement parce qu’elle est prémonitoire, c’est décidé, ce sera le début du film… et son titre ! La lecture de la lettre à Yvette, déplacée, deviendra le point final chargé d’émotion de cette histoire triste. Toujours à partir de sites internet proposant des voix off, je contacte Héloïse Kimberley, dont la voix me paraît idéale pour lire la lettre à Yvette et le texte de Paulette Vignoboul ci-dessus.

Novembre 2021 Il ne me reste plus qu’à réaliser l’enregistrement d’Yvette, chez elle. Il me faut à la fois synchroniser la présence de Martine, que je juge essentielle comme interlocutrice, et la disponibilité d’Yvette… Ce sera fait le 6 novembre. Yvette a très bien compris comment ses narrations viendraient s’intégrer au montage et s’en tiendra à l’essentiel des évocations souhaitées. Nouveau et dernier contact avec Héloïse Kimberley, à qui je fais enregistrer la phrase relative au poteau d’exécution. Décembre 2021 Retour au Musée de la Résistance le 6 décembre, pour récupérer les scans des originaux (photos et documents) figurant dans le livre de Jacques Latu. Il me manque toutefois encore deux séquences images sur deux parties de la narration principale, incontournables à la bonne compréhension de l’histoire. D’une part la période pendant laquelle Louis, au lycée, a créé la Phalange Anti Nazis avec un groupe de jeunes (absence totale de documents en faisant état), d’autre part le moment où Louis, sur son vélo s’approche du Foyer du soldat allemand, place Lalaque et est interpellé par Bouyssou… Comme la nuit porte souvent conseil (j’ai toujours l’impression de vivre jour et nuit avec mes histoires), deux idées qui me paraissent réalisables viennent combler ces manques… Pour le lycée, j’envisage de filmer un groupe d’étudiants en train de discuter, dans une des galeries (peut-être même devant la classe où Louis a été arrêté ?), mais images très floues, de manière à ne pas reconnaître les jeunes, ni prêter attention à leur tenue vestimentaire, peu en rapport avec celles de 1943… Un contact avec le Principal me confirme que ce sera faisable… mais seulement début 2022… Quant à la séquence Sabatié/Bouyssou, elle va nécessiter quelques coups de pédale, de manière à imager son parcours… Encore faut-il trouver un vélo de cette époque ! Je lance donc un nouvel appel au peuple sur un des groupes Facebook de Montauban, et je reçois rapidement une réponse favorable de Francis P., habitant Montpezat-de-Quercy, qui collectionne les vélos anciens, et m’envoie quelques photos pour que je choisisse celui qui me semblera le mieux adapté, sachant je compte filmer l’avant uniquement (pneu, garde-boue, phare) en déplacement. Le vélo doit donc rouler… Mon idée initiale était de réaliser cette séquence sur les lieux d’origine à Montauban, mais le « décor » actuel ne s’y prête plus (véhicules en stationnement, marquages au sol, etc) … Je lui suggère donc de me déplacer à Montpezat, sachant qu’il y a des rues au profil désiré… Par précautions, Francis en parle au maire et aux élus lors d’une réunion de Conseil, et ma toute petite séquence prévue pour durer quelques secondes semble prendre, à leurs yeux, des allures de super production hollywoodienne. Il lui est proposé de faire déplacer les voitures, barrer la route avec présence du garde-champêtre, etc…. Je n’en demande pas tant … Francis me suggère quand même de faire une demande écrite pour la bonne règle et je recevrai en retour l’accord signé par Monsieur le maire… La randonnée vélo de quelques dizaines de mètres sera faite caméra fixée au guidon, le 16 décembre, en toute discrétion (ou presque) et sous le regard curieux et les interrogations de quelques passants…

Ultime séquence, le 17 janvier au collège Ingres, comme convenu, avec quelques élèves qui simulent un groupe de jeunes qui fomentent dans le cadre du lycée et créent ici la Phalange Anti Nazis, chère à Louis Sabatié….


 

Jean-Charles Pizolatto