Plaque commémorative - Aix en Provence
Légende :
Plaque apposée en mémoire de l'arrestation et de l'exécution d'un groupe de résistants dans cette maison.
Genre : Image
Type : Plaque murale
Producteur : Jean-Pierre Petit
Source : © Jean-Pierre Petit Droits réservés
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Aix-en-Provence
Analyse média
1944
DANS CETTE MAISON LA GESTAPO
A ARRETE LE 16 AOUT DES PATRIOTES
DANS UN FOYER DE RESISTANTS
4 DE CES HEROS ONT ETE FUSILLES LE LENDEMAIN
NOAT RAYMOND
NOAT JULLIEN
KUNTZ EMILE
DELEUIL JULES
EN MEME TEMPS QUE MARIN AUGUSTE
Contexte historique
NOAT, Raymond Henri Célestin
Né le 18/02/1916 à Nice(06)
Décédé le 16/08/1944 à Aix en Provence(13)
MEDAILLE DE LA RESISTANCE/Décret du 23/10/1945
CROIX DE GUERRE
Forces Françaises Combattantes/ Membre de l'ORA - Membre du réseau Radio-Patrie et du SAP
Réseau ACTION R2
MORT POUR LA FRANCE :
Service historique de la Défense Vincennes GR 16 P 445764
Service historique de la Défense Vincennes SHD/GR 28 P 1182
Service historique de la Défense Caen SHD/AC 21 P 605457
Raymond Noat, fils de de Jeanne Aime et de son époux Marius Noat, mariés à Nice le 7 mars 1914, était l’aîné d’une fratrie de quatre garçons.
Mobilisé en 1940 dans les transmissions de la 6e armée (Groupe Gonio), détaché dans une compagnie radio, il fut cité à l’ordre du régiment pour « avoir fait son devoir sans défaillance au cours des opérations qui se sont déroulées du 15 mai au 23 juin 1940 ». Après sa démobilisation, Raymond Noat travailla quelques temps à la SNIAS à Salon, avant d’être requis pour le STO. Pour y échapper, il s’engagea dans la police municipale d’Aix.
« Résistant de la première heure », selon de nombreux rapports, et animé d’une grand sentiment patriotique, il participa d’abord au réseau organisé autour du poste « Radio-Patrie », s’engagea à Combat, puis à l’ORA et créa un petit groupe de policiers résistants. Il mena également des actions communes avec les FTPF. En 1944, en contact avec la mission interalliée, il organisa des émissions radio, des parachutages et des transports d’armes.
Repéré par les services du SIPO-SD, il apparut sous le numéro 38 dans une liste de soixante-quinze noms de résistants identifiés, établie par ces derniers, datée du 11 août 1944 et connue sous le nom de « rapport Antoine ». Celui-ci donnait une description détaillée du résistant : « Policier français. 32 ans. 1,67 m. Maigre. Cheveux bruns foncés. Rasé. Sans lunettes. Demeure avec sa mère, 2 rue des Épinaux à Aix. Représentant de l’ORA dans la police d’Aix et boîte aux lettres ORA ».
Au matin du 16 août 1944, Raymond, qui venait de récupérer, dans la nuit, un parachutage près de Beaumont-de-Pertuis, fut arrêté par les Allemands au domicile familial, avec son frère Julien. Ce dernier fut blessé par balles au cours de l’opération. Tous deux furent incarcérés à la caserne Miollis ainsi que leur mère et d’autres résistants tombés dans la souricière établie au 2 rue des Espinaux. D’après plusieurs témoignages, les deux frères Noat furent durement torturés. Leur frère cadet put faire récupérer le poste radio dissimulé dans leur domicile. Le lendemain, 17 août, Raymond et Julien Noat*, ainsi que les résistants Jules Deleuil, Émile Kuntz* et Auguste Marin*, arrêté quelques jours plus tôt, furent extraits des géoles de la caserne Miollis, et fusillés sur la route d’Aix au Tholonet, au lieu-dit Vallon des Gardes, à proximité d’un petit pont du canal. Les Allemands laissèrent pour mort le résistant et inspecteur de police Georges Mauriat. Mais celui-ci, bien que grièvement blessé, réussit, après leur départ, à ramper dans la colline et à être secouru. Il porta ensuite témoignage sur ces événements.
Raymond Noat obtint, à titre posthume, les mentions « Mort pour la France », et « Interné résistant ». Il fut décoré de la médaille de la Résistance française et de la Croix de guerre avec étoile de vermeil, reconnu agent P2 au sein du SAP R2, chargé de mission de 3e classe, et homologué sous-lieutenant d’octobre 1943 à août 1944.
Une plaque commémorative fut apposée sur le lieu de l’exécution et une autre sur l’immeuble 2 rue des Epinaux. Les noms de Raymond et Julien Noat* sont également portés sur la plaque commémorative « la ville d’Aix-en-Provence à ses morts et déports de la Résistance », place des Martyrs de la Résistance et sur le monument « Aux héros de la Résistance. Aux morts de la Libération » érigé cimetière Saint-Pierre d’Aix. Une rue aixoise porte le nom de « Frères Noat ».
NOAT, Julien Louis
Né le 30/08/1917 à Nice(06)
Décédé le 16/08/1944 à Aix en Provence(13)
Forces Françaises Combattantes/ Membre de l'ORA - Membre du réseau Radio-Patrie et du SAP
Réseau ACTION R2
MEDAILLE DE LA RESISTANCE/Décret du 10/11/1955
CROIX DE GUERRE
MORT POUR LA FRANCE :
Service historique de la Défense Vincennes GR 16 P 445763
Service historique de la Défense Vincennes SHD/GR 28 P 1182
Service historique de la Défense Caen SHD/AC 21 P 605456
Julien Noat, fils de Jeanne Aime et de son époux Marius Noat, mariés à Nice. Il habitait avec sa mère et ses deux frères 2 rue des Espinaux à Aix-en-Provence. Comme son frère aîné Raymond* et son frère cadet Charles, il s’engagea très tôt dans la Résistance et participa, avec le premier, à de multiples actions clandestines.
Au matin du 16 août 1944, Julien et Raymond, qui venaient de récupérer, dans la nuit, un parachutage près de Beaumont-de-Pertuis, furent arrêtés par les Allemands au domicile familial. Juen Noat, blessé par balles au cours de l’opération fut incarcéré à la caserne Miollis ainsi que son frère, leur mère et d’autres résistants tombés dans la souricière établie au 2 rue des Espinaux. D’après plusieurs témoignages, les deux frères Noat furent durement torturés. Leur frère cadet put faire récupérer le poste radio dissimulé dans leur domicile. Le lendemain, 17 août, Raymond et Julien Noat, ainsi que les résistants Jules Deleuil, Émile Kuntz* et Auguste Marin*, arrêté quelques jours plus tôt, furent extraits des geoles de la caserne Miollis, et fusillés sur la route d’Aix au Tholonet, au lieu-dit Vallon des Gardes, à proximité d’un petit pont du canal. Les Allemands laissèrent pour mort le résistant et inspecteur de police Georges Mauriat. Mais celui-ci, bien que grièvement blessé, réussit, après leur départ, à ramper dans la colline et à être secouru. Il porta ensuite témoignage sur ces événements.
Julien Noat obtint, à titre posthume, les mentions « Mort pour la France », et « Interné résistant ». Il fut décoré de la médaille de la Résistance française et de la Croix de guerre avec avec étoile d’argent, reconnu agent P2 au sein du SAP R2, chargé de mission de 3e classe, et homologué sous-lieutenant d’octobre 1943 à août 1944.
Une plaque commémorative fut apposée sur le lieu de l’exécution et une autre sur l’immeuble 2 rue des Epinaux. Les noms de Raymond et Julien Noat sont également portés sur la plaque commémorative « la ville d’Aix-en-Provence à ses morts et déports de la Résistance », place des Martyrs de la Résistance et sur le monument « Aux héros de la Résistance. Aux morts de la Libération » érigé cimetière Saint-Pierre d’Aix. Une rue aixoise porte le nom de « Frères Noat ».
KUNTZ, Emile
Né le 01/05/1916 à Marseille(13)
Décédé le 16/08/1944 à Aix en Provence(13)
Forces Françaises de l'Intérieur/membre de l'ORA
CROIX DE GUERRE
MORT POUR LA FRANCE :
Service historique de la Défense Vincennes GR 16 P 324317
Service historique de la Défense Caen SHD/AC 21 P 582393
Emile Kuntz, fils de Augustine Rose Barles et de son époux, Ernest Kuntz, était issu d’une vieille famille alsacienne très patriote. Lors de l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, son grand-père avait quitté sa région natale pour l’Algérie, et son père Ernest Kuntz fut engagé volontaire lors de la Première Guerre mondiale. Cadet d’une fratrie de sept enfants, Émile Kuntz, était lui-même, depuis le décès en couches de sa femme en 1941, en charge d’un petit garçon.
Mobilisé en 1939, renvoyé dans ses foyers en juillet 1940, il s’engagea dans la Résistance. Chef adjoint du groupe de l’ORA commandé par Paul Andréani, il assura la liaison au sein de cette organisation et diverses missions.
Émile Kuntz fut arrêté le 16 août 1944, dans la souricière organisée par les Allemands au domicile de la famille Noat, 2, rue des Epinaux. Comme ses camarades, il fut écroué à la caserne Miollis et fusillé le 17 août 1944, sur la route d’Aix au Tholonet, au lieu-dit Vallon des Gardes, à proximité d’un petit pont du canal. Les Allemands laissèrent pour mort le résistant et inspecteur de police Georges Mauriat. Mais celui-ci, bien que grièvement blessé, réussit, après leur départ, à ramper dans la colline et à être secouru. Il porta ensuite témoignage sur ces événements.
Émile Kuntz obtint, à titre posthume, les mentions « Mort pour la France », et « Interné résistant ». Homologué sergent-chef, il fut décoré de la Croix de guerre.
Une plaque commémorative fut apposée sur le lieu de l’exécution et une autre sur l’immeuble 2 rue des Epinaux. Le nom de Émile Kuntz est également porté sur la plaque commémorative « la ville d’Aix-en-Provence à ses morts et déportés de la Résistance », place des Martyrs de la Résistance et sur le monument « Aux héros de la Résistance. Aux morts de la Libération » érigé dans le cimetière Saint-Pierre d’Aix.
DELEUIL, Jules
Né le 06/05/1918 à Gardanne(13)
Décédé le 16/08/1944 à Aix en Provence(13)
Membre de l'ORA
MORT POUR LA FRANCE :
Service historique de la Défense Vincennes GR 16 P 170031
Jules Deleuil, cadet d’une fratrie de trois garçons, était le fils de Marceau Louis Élisée Deleuil et de son épouse Julie Magdeleine, née Viou, mariés, le 12 novembre 1912 à Gardanne. Sa famille, originaire de cette commune où son grand-père paternel était agriculteur, fut durement éprouvée par la Première Guerre mondiale. L’oncle de Jules Deleuil, Marius Deleuil, fut tué dans la Somme en 1916 et son père, Marceau Deleuil, succomba le 21 avril 1921 à ses blessures de guerre. A la suite de la mort de son père, Jules Deleuil fut déclaré pupille de la nation par jugement du tribunal d’Aix.
Marié, le 19 septembre 1942, avec Francine Pierrette Marie Mari, Jules Deleuil s’engagea dans la Résistance. D’abord membre des mouvements Liberté et Combat, il diffusa des tracts et journaux clandestins. Il rejoignit ensuite l’ORA comme plusieurs de ses camarades. Il travailla, dans ce cadre, aux côtés de son cousin Jean Deleuil, Nicolas, avec les frères Noat* et assura l’instruction militaire de jeunes résistants.
En juin 1944, lors du débarquement de Normandie, il fut partie prenante, comme de nombreux résistants provençaux, de la « montée aux maquis » créés dans le nord des Bouches-du-Rhône à l’appel des mouvements clandestins. Il fut chef de groupe du maquis ORA du Ligourès au Nord-Ouest de La Sainte-Victoire, dans la forêt communale de Peyrolles (Bouches-du-Rhône), sous l’autorité militaire du sous-lieutenant Bellec. Mais, en l’absence de débarquement en Provence, ce regroupement se dispersa avant d’être repéré par les occupants. Il échappa ainsi à la répression qui anéantit les maquis de Sainte-Anne et de Saint-Antonin-sur-Bayon (Bouches-du-Rhône). De retour à Aix-en-Provence, Jules Deleuil travailla, comme le petit groupe constitué autour des frères Noat, avec la Mission interalliée parachutée en France pour préparer le débarquement d’août 1944 en Provence.
Jules et Jean Deleuil furent arrêtés, le 16 août 1944, au domicile de la famille Noat, rue des Épinaux, à Aix-en-Provence, où les Allemands, après l’interpellation de Raymond et Julien Noat, avaient établi une souricière. Écroués à la caserne Miollis, ils passèrent la nuit en cellule. Jules Deleuil en fut extrait le lendemain, avec plusieurs de ses camarades et conduit, sur la route du Tholonet, au lieu-dit Vallon des Gardes. C’est près d’un petit pont du canal qu’il fut abattu, à coups de mitraillette, ainsi qu’Émile Kuntz*, Auguste Marin* et Vincent Ananian.
Jules Deleuil a obtenu la mention « Mort pour la France » et fut homologué sergent à titre posthume. Son nom figure sur la plaque commémorative, apposée sur le lieu de l’exécution, au pont du Vallon des Gardes et sur celle du 2 rue des Epinaux. Il est également gravé sur la plaque de la place des Martyrs de la Résistance (« la ville d’Aix-en-Provence à ses morts et déportés de la Résistance »), sur le monument « Aux héros de la Résistance. Aux morts de la Libération » du cimetière Saint-Pierre d’Aix et sur le monument aux morts de Gardanne.
Il convient de ne pas faire de confusion avec son homonyme le cheminot Jules Deleuil, mécanicien de route au dépôt de Marseille, mort également le 17 août 1944, après le mitraillage, la veille, du train qu’il conduisait et dont le nom est inscrit sur le mémorial du square Narvik à Marseille.
MARIN, Auguste François
Né le 06/07/1897 à Risoul(05)
Décédé le 16/08/1944 à Aix en Provence(13)
Forces Françaises Combattantes/ MUR/MLN/SAP
Réseau ACTION R2
CROIX DE GUERRE
MORT POUR LA FRANCE :
Service historique de la Défense Vincennes GR 16 P 394439
Service historique de la Défense Vincennes SHD/GR 28 P 1170
Service historique de la Défense Caen SHD/AC 21 P 591512
Issu d’une famille de cultivateurs de Risoul, Auguste Marin, marié, domicilié à Aix-en-Provence, travaillait à l’hôpital psychiatrique de la ville et habitait, en 1944, rue Fernand Dol. Membre des MUR-MLN, il eut en charge l’organisation de parachutages pour la SAP. Il fut arrêté par les Allemands, le 12 août 1944, à Aix-en-Provence. Incarcéré à la caserne Miollis, il en fut extrait le 17 août avec les résistants arrêtés au domicile de la famille Noat et fusillé, avec eux, sur la route d’Aix au Tholonet, au lieu-dit Vallon des Gardes, à proximité d’un petit pont du canal. Les Allemands laissèrent pour mort le résistant et inspecteur de police Georges Mauriat. Mais celui-ci, bien que grièvement blessé, réussit, après leur départ, à ramper dans la colline et à être secouru. Il porta ensuite témoignage sur ces événements.
Auguste Marin obtint, à titre posthume, les mentions « Mort pour la France », et « Interné résistant ». Homologué sous-lieutenant, il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Une plaque commémorative fut apposée sur le lieu de l’exécution et une autre sur l’immeuble 2 rue des Epinaux où furent arrêtés, le 16 août 1944, les résistants fusillés avec Auguste Marin. Le nom de Auguste Marin est également porté sur la plaque commémorative « la ville d’Aix-en-Provence à ses morts et déports de la Résistance », place des Martyrs de la Résistance et sur le monument « Aux héros de la Résistance. Aux morts de la Libération » érigé dans le cimetière Saint-Pierre d’Aix.
Jean-Pierre Petit
Sources : Mémoire des Hommes – Le Maitron