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Analyse média

Lors de la visite du maréchal Pétain à Toulouse le 7 novembre 1940, Le Petit Marseillais, principal quotidien de la région sacrifie, dans un petit éditorial au culte du maréchal Pétain sous le titre « Le style français ».  Nul besoin de citer le nom du maréchal dans le titre : depuis juin 1940, le quotidien marseillais martèle que Pétain incarne la France. Le premier paragraphe suggère une égalité de gloire entre Louis XIV et Philippe Pétain, « notre chef » qui est paré de toutes les grâces de l'éloquence.  L'article poursuit sans hésitation la métaphore du Roi Soleil, ajoutant Napoléon et Mirabeau aux illustres prédécesseurs de Philippe Pétain.  Mais le sens politique de cette flagornerie apparaît très vite : sont condamnées « les boursouflures vides des tribuns révolutionnaires » età travers Albert Sarraut et Edouard Daladier, la classe politique de la IIIe République. Contrairement aux orateurs démocratiques,qui trompaient le peuple par des discours mensongers, l'art oratoire que l'on prête au maréchal Pétain reflète la pureté et la beauté de son âme. Le journaliste, après avoir paré de toutes les vertus oratoires la prose de Pétain, n'hésite pas à s'affranchir de toute vraisemblance en attribuant aux allocutions du maréchal « la force d'une voix éclatante de vérité. », formule qui fait figure de conclusion obligée.La conclusion Celle-ci reprend le thème récurrent dans la propagande de Vichy : le régime établi à partir de juillet 1940 est aux mains d'un seul homme « notre maître, notre modèle » qui a fixé pour la France une voie dont personne ne peut s'écarter.

René Merle est un des principaux journalistes du Petit Marseillais rédige régulièrement les articles à la gloire du maréchal Pétain et publiés en première page. Il poursuit après la guerre sa carrière au Méridional.

 

 

Contexte historique

En novembre 1940, les principales lois d'exclusion ont été promulguées par le gouvernement du maréchal Pétain qui ra reçu les pleins pouvoirs des Chambres le 10 juillet 1940. Dès le 11 juillet, les actes constitutionnels n°1, 2 et 3 suppriment la démocratie parlementaire et la séparation des pouvoirs. Les lois des 16 et 22 juillet permettent la déchéance de la nationalité pour les étrangers naturalisés et la révision des naturalisations effectuées depuis 1927. La loi du 17 juillet 1940 exclut des emplois de la fonction publique, les fonctionnaires naturalisés. La loi du 13 août interdit la franc-maçonnerie. Le premier statut des Juifs est adopté le 3 octobre et complété le 7 octobre par une loi retirant la citoyenneté française aux Juifs d'Algérie. Le caractère autoritaire, antidémocratique, xénophobe et antisémite du nouveau régime est clairement affiché. Le Petit Marseillais, dès 1936 ouvre ses colonnes à Simon Sabiani, représentant local du PPF (Parti populaire français) de Jacques Doriot. Le quotidien très hostile au Front populaire, affirme, dès le 18 juin 1940,son soutien enthousiaste au maréchal Pétain et son régime (voir notice ; Une France, un chef).