Voir le recto

Caveau familial d'André ROGERIE

Légende :

Cimetière de Martigné Briand, 49540, caveau de la famille Rogerie

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : S. Guillet

Source : © S. Guillet Droits réservés

Détails techniques :

Sur le mur Nord, après la petite porte d’accès, aux trois quarts  du cimetière en descendant vers le bas.

Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

André Rogerie est décédé le 9 mai 2014 à 93 ans dans sa commune d’adoption en Anjou.

Il était né un 25 décembre 1921 à Villefagnan (Charente) dans une famille de militaires catholique. Un  père mort de ses blessures de guerre qu’il n’a pas connu et son frère mort au combat le 6 juin 1940, la défaite  l’affecte profondément et il s’engage dès 1941 dans le mouvement de résistance CDLL- « Ceux de la Libération » alors que boursier pupille de la Nation, il prépare au lycée Saint–Louis à Paris le concours d’entrée à Saint-Cyr. Sous la menace du STO, - le Service du travail obligatoire en Allemagne pour sa classe, il précipite son passage de la frontière des Pyrénées pour rejoindre la France Libre et continuer le combat. Le 3 juillet 1943, à 21 ans, il est arrêté par la Gestapo à Dax. Déporté en Allemagne, il est interné dans 8 camps de concentration – dont Buchenwald-Dora et Auschwitz, avant son évasion pendant une « marche de la mort » près de  Magdeburg sur les bords de l’Elbe et sa libération par les Américains le vendredi 13 avril 1945.

Il consacre à l’été 1945 toutes ses forces d’homme libre à en écrire le récit qu’il publie à compte d’auteur en 1946, sous le titre « Vivre, c’est vaincre ». C’est l’un des tout premiers témoignages visuels de l’extermination des Juifs et des crématoires dont il fait le croquis.

Il reprend alors sa formation militaire à Saint Cyr et au Génie d’Angers avant de choisir une affectation à Coblence en Allemagne en 1948. Il est désigné pour servir en Indochine d’août 1952 à octobre 1954. Commandant en second le 6e Génie d’Angers en 1974, il finit sa carrière en 1978 général au cadre de réserve. C’est  à ce moment-là qu’il commence à témoigner partout et inlassablement de ce qu’il a vu sur la rampe de Birkenau au printemps 1944 et qu’il avait décrit dans son livre dès 1945 : l’arrivée des trains de juifs hongrois et leur extermination et de ce qu’il a entendu la nuit du 2 au 3 août 1944 : l’extermination des Tsiganes. Son engagement de chrétien rejoint celui du patriote et du résistant contre les négationnistes jusqu’à la fin de sa vie.

 


Auteurs : J.C Duchêne et S Guillet, achevée en novembre 2025

Sources : 

-André Rogerie, Vivre, c’est vaincre, 1ére édition Curial-Archereau, Paris, 1946, 105 pages, 5  rééditions chez Hérault-Editions  de 1988 à 2005

-André Rogerie, 1943-1945, Déporté, témoin des crimes nazis contre l’humanité », Mouans-Sartroux, PEMF, 1994, 44 p

-André Rogerie, « Jeune à Angoulême pendant les années noires », texte dactylographié, 16p, s d

-Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, LaurentThiery (Dir.), article Rogerie André p. 1988, rédigé par  Laurent Thiery, éd. du Cherche midi, 2020, 2412 p. 

-Hommage à André Rogerie, éditorial de la revue de l’UDA « Après Auschwitz »   n° 330 par  Raphaël  Esrail, juillet 2014

-Institut national de l’Audiovisuel INA :  https://entretiens.ina.fr/memoire-de-la-shoah

 -Archives, Archives départementales du Maine-et-Loire, fonds A. Rogerie créé en 2022, cote 463 J  (donation de la famille)