Carte de la zone d’occupation italienne

Genre : Carte

Type : Carte

Source : © AERI Droits réservés

Détails techniques :

Carte couleur numérique.

Date document : 2006

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

La plupart des départements du Sud-Est (Haute-Savoie, Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Var, Bouches-du-Rhône, Vaucluse), est soumise à l'occupation italienne, en totalité ou en partie, entre le 11 novembre 1942 et le 9 septembre 1943.

Le tracé de la zone d’occupation ne peut être plus précis. La consultation de plusieurs ouvrages montre des limites différentes.


Auteur(s) : Jean Sauvageon

Contexte historique

Le 11 novembre 1942, le département de la Drôme a été envahi par les troupes allemandes. Suivant les conditions de l’armistice, le département a ensuite été placé sous administration italienne et cela jusqu’au 9 septembre 1943.

Italiens et Allemands sont présents à Valence à partir de juillet 1940 avec les membres de leurs délégations chargées de contrôler l'application de l'armistice. 

Le 8 novembre 1942, les Alliés débarquent en Afrique du Nord française. Le 11 novembre, les troupes de l'Axe envahissent la zone non-occupée. La Drôme, comme la plupart des départements du Sud-Est, est soumise à l'occupation italienne. Mussolini donne aux autorités militaires italiennes d'opérations les ordres suivants : « Notre occupation du territoire [...] français se caractérisera par les traits suivants : a) Attitude correcte envers les autorités militaires et civiles françaises, les contacts étant limités aux seules nécessités du service. b) Attitude cordiale mais réservée à l'égard de la population civile. c) Les troupes feront preuve d'une tenue et d'une discipline irréprochables. [...] les officiers devront en permanence donner l'exemple ». Le colonel italien commandant Valence est reçu dans les réceptions de la haute société valentinoise. 

Les archives préfectorales montrent que cela s'est effectivement produit pour ce qui concerne l'attitude cordiale, un peu moins pour la tenue et la discipline. « Les autorités italiennes ont toujours fait preuve de conciliation. La population reste indifférente aux allées et venues des troupes d'Occupation ».
Les plaisanteries faciles proférées à l’égard des Italiens tiennent au fait que l’on ne considérait pas les Italiens comme des vainqueurs. Déjà vaincus, pendant la campagne de 1940, par l'armée des Alpes, en 1941 « leurs échecs en Grèce et en Libye ont achevé de leur faire perdre le peu de prestige dont ils jouissaient encore dans la population. […] les habitants, qui leur étaient théoriquement hostiles ont dû reconnaître que l'attitude de ces troupes était beaucoup plus tolérable que celle des Allemands ».
Le préfet Cousin s'est mis en relation avec les autorités italiennes dès son arrivée dans le département le 18 août 1943, « d'une manière générale celles-ci se sont montrées aussi discrètes que possible, spécialement en ce qui concerne  les réquisitions d'immeubles. Leur compréhension était réelle en ce qui concerne le problème des israélites ». [...] Après leur remplacement par les Allemands, en septembre 1943, « la population [...] s'aperçoit chaque jour davantage du changement d'atmosphère ».
La mesure de la rigueur de l'occupation italienne est illustrée par ce qui se passe à la suite d'un attentat sur voie ferrée le 15 juillet 1943 à Valence. Les autorités italiennes réclament un ensemble de mesures (couvre-feu, otages, etc.) qui ne seront jamais mises en place.
Ce tableau presque idyllique ne doit pas faire oublier que les troupes italiennes ont réprimé des activités de la Résistance, mais leur présence a freiné la répression, notamment contre les Juifs, menée par le gouvernement de Vichy.


Auteur(s) : Jean Sauvageon
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.