Cachet « Honneur de la Police parisienne »
Genre : Image
Type : Objet
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Dimensions : 7 x 4 x 4 cm
Matière : bois, caoutchouc
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Analyse média
Cachet avec en son centre une Croix de Lorraine. Don d’Adrien Peltier, un des responsables d’Honneur de la Police. Ce cachet servait certainement à certifier des ordres de missions ou des consignes.
Contexte historique
A la fin de l'année 1942, à l'initiative de Jean de Rudder, membre du comité directeur du mouvement Résistance, et Lucien Piednoir, des rencontres ont lieu entre les responsables du mouvement Résistance et des représentants de l'Armée volontaire (AV). Les deux mouvements sont d'accord pour abandonner leurs membres policiers pour permettre la constitution d'un mouvement unique dans la police. Le commissaire Edmond Dubent, membre de l'AV, prend la direction de l'organisation naissante qui prend le nom d'Honneur de la Police. Adrien Peltier devient son adjoint. Le "siège" du mouvement se trouve au café Lacan. Le mouvement partage la police parisienne en quatre divisions pourvues d'un chef. A l'échelon inférieur, on trouve un responsable par arrondissement et un responsable par commissariat. Les imprimeurs du mouvement sont Jean de Rudder, rue Jules Ferry à Montrouge, jusqu'au 12 mai 1944 (date de son arrestation) puis Cornelli, rue de Vercingétorix à Paris XIVe, de mai 1944 à la Libération. Les tracts imprimés par leurs soins sont principalement envoyés par voie postale. Le mouvement s'étend très rapidement en recrutant notamment des membres d'autres mouvements et réseaux : Bataillons de la Mort, Alliance, OCM, Vengeance, Libération Nord. Au cours de l'année 1943, Honneur de la Police recrute dans tous les arrondissements, et tous les services, y compris les renseignements généraux et les brigades spéciales. Des chaînes de liaison se mettent en place pour la transmission d'ordres et de renseignements. Le mouvement assure la diffusion du journal Résistance et de plusieurs autres journaux clandestins. Honneur de la Police est un mouvement "complet" qui cumule les activités de sabotage, de renseignements civils et militaires, d'aide aux réfractaires (faux papiers et ravitaillement), d'aide aux parachutistes (hébergement et rapatriement), d'inertie organisée, d'organisation de petits groupes de civils dirigés par des policiers… Le 25 décembre 1943, Edmond Dubent est arrêté. Peltier le remplace jusqu'à ce qu'une nouvelle vague d'arrestations frappe le mouvement. En février 1944, Armand Fournet prend la tête du mouvement qui s'oriente d'avantage vers l'action. C'est également à ce moment qu'Honneur de la Police rejoint le Mouvement de libération nationale. En avril, un contact permanent est établi avec Yves Bayet du NAP. Une collaboration étroite s'instaure entre les deux mouvements jusqu'à la Libération. Peltier, recherché par la Gestapo, quitte Paris pour rejoindre un maquis de l'Eure mais participe quand même à des opérations parisiennes, et notamment au coup de main contre les locaux de la Gestapo à Meudon le 12 juillet 1944 où plusieurs tonnes d'armes sont récupérées. Ces armes, cachées à Montrouge, serviront à armer les membres d'Honneur de la Police, et seront utilisées dans la défense de la préfecture de police à partir du 19 août. Peltier revient à Paris dès l'ordre insurrectionnel. Le 19 août, il dirige les corps-francs du XIVe arrondissement chargés d'escorter les membres du CNR, les nouveaux préfets, les futurs directeurs et chefs de cabinet.
SOURCES : Fabrice Bourrée, "Honneur de la Police" in dvd-rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.