Analyse média

On constate l’immense foule venue assister, avec la participation de la société musicale, le 29 juin 1944, aux obsèques des sept aviateurs alliés qui s’étaient écrasés au sol lors d’une opération de parachutage le 27 juin. Cette photo et celles illustrant ces événements sont dues à un artisan photographe professionnel lamastrois, Monsieur Chalvet.

Contexte historique

C’est à un photographe lamastrois, M. Chalvet, que nous devons des photos de qualité illustrant un événement historique de grande importance : le crash d’un avion venant d’Alger, après avoir effectué un parachutage sur le terrain "Camion", commune de Gilhoc, le 27 juin 1944. Le chef-lieu de canton Lamastre et les territoires autour étaient libérés depuis le 6 juin et occupés par les formations armées de la Résistance avec un fort soutien des populations. Le tragique accident dont venaient d’être victimes sept aviateurs alliés - cinq britanniques et deux canadiens - venus soutenir la Résistance au péril de leur vie fut douloureusement ressenti par tous. Le 29 juin, des obsèques imposantes eurent lieu spontanément avec défilé d’une foule de plus de mille personnes derrière la fanfare exécutant des marches funèbres, jusqu’au cimetière communal, après une cérémonie religieuse au Temple.

Les écrits seraient beaucoup moins probants sans la référence aux photos exposées depuis à la mairie du village.

Certains chroniqueurs à la plume facile ironisent parfois sur la versatilité des foules acclamant en mai le Maréchal et en août le Général. L’exemple courageux de la quasi-totalité de la population lamastroise, alors que des troupes allemandes importantes cantonnaient à Tournon à seulement 30 kilomètres de distance, parfaitement capables d’une opération répressive comme elles le firent quelques jours plus tard, les 5 et 6 juillet, sur la ville voisine du Cheylard, justifie au contraire l’appréciation rédigée collectivement par les résistants co-fondateurs du Musée départemental de la Résistance du Teil : "Rien n’aurait été possible aux combattants de l’ombre sans le soutien d’une majorité croissante de Français."