Contexte historique

Originaire d'Avranches, Jean Fautrel exerce d'abord la profession d'hôtelier dans cette ville avant de s'établir à Flers vers 1937. En 1939, il est mobilisé à la base aérienne de Chartres et fait fonction d'interprète en anglais. Démobilisé en juillet 1940, il initie des passages pour la zone libre et organise un service de boîte aux lettres à Bonneuil Matours (Charente).

Entré en relation avec Henri Ribière, alors fonctionnaire à la préfecture de Caen et prospecteur de Libération-Nord pour la Normandie, Jean Fautrel devient, en janvier 1943, responsable de ce mouvement pour le département de l'Orne sous le pseudonyme de " Max Legrand ". Avec Henri Laforest et Bob Bernier, il met sur pied plusieurs groupes de résistance dans les cantons de Flers, d'Athis et de Tinchebray notamment.

Dans le même temps, Jean Fautrel fait parvenir à Flers le journal clandestin Libération, transporte et stocke des armes, établit de faux papiers, cache des réfractaires au STO, ainsi que l'aviateur Cecil Eckel, et reçoit à son domicile de nombreux responsables régionaux et nationaux de Libération-Nord, dont Tanguy-Prigent et le colonel Lierre.

Arrêté le 29 février 1944 lors de la grande rafle qui met à mal la Résistance flérienne, il parvient à s'échapper et à se réfugier à Paris mais son épouse, Berthe Rousset, est déportée en représailles.

A la Libération, Jean Fautrel devient président du Comité départemental de Libération mais ses ambitions politiques et sa tentative de contrôler l'ensemble de la presse ornaise sont vouées à l'échec.