Contexte historique

Fondateur d'une société de transports à Saint-Georges-des-Groseillers, Robert Bernier entre précocement en Résistance contre les Allemands. De juillet à décembre 1940, il assure ainsi le convoyage et le passage de la ligne de démarcation à Bonneuil-Matours (Charente) à de nombreux prisonniers de guerre évadés (plus de cinquante au total, vingt-sept en un mois) et organise une liaison postale avec la zone libre. Il sabote également les moteurs de deux bombardiers allemands sur la piste de départ pour l'Angleterre au terrain d'aviation de Roquencourt-Evrécy (Calvados).

Entré en contact fin 1942-début 1943 avec Henri Laforest, dont il devient l'adjoint dans l'organisation des groupes armés dépendant du mouvement Libération-Nord, " Bob " Bernier fournit des fausses cartes d'identité, procure une retraite sûre à de nombreux réfractaires, distribue la presse clandestine et organise le sauvetage de l'aviateur Cecil Eckel tout en nouant des contacts avec Robert Leblanc, chef du maquis Surcouf. En janvier 1944, " Bob " reprend le flambeau de son chef qui vient d'être arrêté. Ayant réussi à échapper à la grande rafle du 29 février 1944 à Flers, il se réfugie en région parisienne avant de reprendre contact en mars avec Jacques Durrmeyer, responsable de l'OCM du secteur de Flers. De cette entrevue date la fusion de Libération-Nord et de l'OCM au sein de l'Armée secrète (AS). A ce titre, Robert Bernier devient l'adjoint de Jacques Durrmeyer pour les opérations militaires.

Après l'arrestation de ce dernier le 22 mai 1944, " Bob " devient chef FFI du secteur de Flers. Le 16 août 1944, avec André Lebreton et Abel Garnier, il accroche un détachement allemand avant d'entrer dans Flers le lendemain sur le premier char britannique. Robert Bernier connaît une fin prématurée alors qu'il vient d'être père ; la maladie aura eu raison de ce tempérament volontaire qui avait pourtant survécu aux mille péripéties de la vie clandestine.