Hôtel-prison de Vals-les-Bains, 27 novembre 1942

Légende :

La fenêtre aux barreaux de fer sciés par laquelle le général Cochet s'était évadé de son hôtel-prison de Vals-les-Bains, le 27 novembre 1942

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Maurice Cottentin

Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation en Ardèche - Dépôt Vincent Giraudier Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : 28 novembre 1942

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Vals-les-Bains

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Contexte historique

Cette photo prise intentionnellement par le commissaire Cottentin, au lendemain de l'évasion, est précieuse.
Elle confirme une action audacieuse de la Résistance. L’évasion réussie du général Cochet fut accomplie avec la complicité de deux surveillants et la participation de résistants locaux de la première heure, dont le Docteur David et un ancien pilote d’aviation de la guerre 1914-1918, l’artisan électricien d’Aubenas, M. Edouard Gascon, qui avait été précisément l'un des fondateurs en Ardèche d’un "réseau Cochet". En décembre 1940, il avait pu apporter au général lors d’une rencontre à Avignon, une liste nominative de 150 patriotes ayant adhéré au réseau.

Ce document permet également d’aborder un fait historique de première importance : les mesures d’internement dans ce que l’historien Vincent Giraudier a qualifié Les Bastilles de Vichy (Editions Tallandier, 2009). Dans les hôtels-prisons de la station balnéaire de Vals-les-Bains, de janvier 1941 à fin 1942, par un procédé s’apparentant aux lettres de cachet, furent internées successivement 155 personnalités considérées comme hostiles à l’Etat français pétainiste : des hommes politiques de la IIIe République tels Paul Reynaud, Marx Dormoy, Georges Mandel, des industriels israélites comme Marcel Dassault et des personnalités soupçonnées d’activité résistante comme le général Cochet, Berthie Albrecht, l’intellectuel Emmanuel Mounier, etc.

La surveillance des internés était effectuée par un effectif de 30 à 60 gendarmes et une dizaine de policiers, ceux-ci sous les ordres d’un commissaire principal très fidèle au nouvel "Etat Français" pétainiste et un commissaire-adjoint, Maurice Cottentin, qui, lui, apportait aide et complicité aux internés (aide aux résistants du mouvement Combat qui, sous l’impulsion de Berthie Albrecht, observèrent une grève de la faim en juin 1942, complicité, avec le gendarme alsacien Ulrich, dans l’évasion du général Cochet).


Raoul Galataud