Photo d'identification des otages de Sanilhac

Légende :

Photographies d'identification des otages fusillés à Sanilhac (Ardèche), le 21 avril 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives départementales de l'Ardèche - 70J701 Droits réservés

Détails techniques :

Photographies d'identité analogiques en noir et blanc.

Date document : Fin avril 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Sanilhac

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Analyse média

Les photos des différentes victimes de la barbarie nazie établies par les services des renseignements généraux furent recensées par les services préfectoraux dès après la libération pour établir un Mémorial de la répression. L'ouvrage L'Ardèche martyre (A. Demontès, imp. Mazel, 1946) provoqua une émotion considérable en publiant ces photos.


Raoul Galataud

Contexte historique

Début 1944, l’occupant crut pouvoir stopper les actions de guérilla, de plus en plus nombreuses, conduites notamment par des formations armées de maquisards, en terrorisant les populations suspectées de les soutenir, par de sanglantes opérations répressives.

C’est ainsi que le 3 mars, les 15 habitants du hameau des « Crottes », commune de Labastide-de-Virac, furent fusillés sans pitié, hommes, femmes et enfants. Leurs maisons pillées et incendiées. Ce crime de guerre odieux à l’encontre de civils innocents fut commis en représailles d’un revers cuisant infligé, le 26 février, par les éléments du maquis Bir-Hakeim, qui cantonnaient dans un hameau voisin au Mas de Serret, aux troupes allemandes en provenance de Nîmes, venues les attaquer.

Le 16 avril, c’est à Sanilhac que les forces répressives allemandes, venues de la Vallée du Rhône, effectuaient une opération de ratissage à la recherche des maquis signalés dans cette région. Les habitants suspectés d’aider les maquis furent malmenés et brutalisés. L’un d’eux, M. Guibourdenche, fut arrêté et jeté sans ménagement dans un camion en vue d’être emprisonné.

Sur le chemin du retour, la colonne allemande fut surprise dans une embuscade tendue par les éléments du détachement F.T.P. Salomon qui avaient eu le temps d’échapper aux recherches. Cinq soldats allemands furent tués et le paysan prisonnier put s’évader.

En guise de représailles, les nazis revinrent sur les lieux le 21 avril au matin et fusillèrent dix otages au pied d’un talus. Six de ces otages avaient été prélevés au hasard parmi des résistants emprisonnés dans les geôles de la Gestapo à Pont-Saint-Esprit et Viviers. Parmi eux une figure emblématique de la Résistance en Ardèche, l’héroïne Albertine Maurin.

Quatre autres otages avaient été arrêtés spécialement la veille à leur domicile au Teil. Il s’agissait d’ouvriers cheminots arrêtés sur simple suspicion dans le but manifeste de sévir contre une vaillante corporation, considérée comme insuffisamment soumise aux ordres de l’occupant et des autorités de Vichy.


Raoul Galataud