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Plougasnou, ville médaillée de la Résistance

Légende :

Plaque commémorant la remise de la Médaille de la Résistance à la commune de Plougasnou (Finistère)

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Cliché Vincent Rogard

Source : © Collection Vincent Rogard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Bretagne - Finistère - Plougasnou

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Analyse média

La Médaille de la Résistance a été décernée à Plougasnou par décret en date du 31 mars 1947. Cette attribution est le résultat d'une demande formulée, après-guerre, par un habitant de Plougasnou, demeurant à Saint-Nicolas, dont le fils avait rejoint l'Angleterre en partant du Diben en juin 1940 et mourut au sein des Forces navales françaises libres. Ayant formulé la demande en indiquant qu'il demeurait à Saint-Nicolas Plougasnou (un lieu-dit de la commune de Plougasnou), la médaille fut alors attribuée à la commune de Saint-Nicolas-Plougasnou.
La cérémonie officielle de remise de la Médaille de la Résistance eut lieu le 18 janvier 1957, devant le monument aux morts de Plougasnou, où André Déan, maire, reçut cette distinction au nom de la commune des mains de Pierre Lelong, ministre du gouvernement de l'époque. 


Sources : Renseignements communiqués par la mairie de Plougasnou.

Contexte historique

La Médaille de la Résistance française a été instituée à Londres, par ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle, « chef de la France combattante ». Son objet était de "reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l'Empire et à l'étranger, auront contribué à la résistance du peuple français contre l'ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940." C'est la seconde et seule décoration créée, après l'Ordre de la Libération par le général de Gaulle pendant la guerre.

La Médaille de la Résistance française a été attribuée à 18 collectivités territoriales (17 villes ou villages de métropole, de Lyon ou Brest à l'Ile-de-Sein, et le territoire de la Nouvelle-Calédonie). Plougasnou a été l’une des premières communes à répondre à l’appel du 18 juin puisque, dès le lendemain et les semaines suivantes, 350 volontaires, certains très jeunes, partirent du port du Diben rejoindre la France Libre. En 1944, de très nombreux plougasnistes gagnèrent aussi le maquis de Plourin-lès-Morlaix où ils formèrent une section et participèrent notamment à la réduction de la poche du Conquet. 

Auteur
 : Vincent Rogard




Plougasnou dans la guerre 

Plougasnou, Ville médaillée de la Résistance - Décret du 31/03/1947 - JO du 23/12/1948. 

Plougasnou se place parmi les premières communes bretonnes ayant répondu à l'appel du général de Gaulle. 
Le 19 juin 1940 à 9h45, les troupes allemandes entrent à Morlaix et des patrouilles blindées sillonnent la région. Le même jour à 16 heures, un bateau de pêche, " l'Oiseau des tempêtes ", piloté par ses patrons quitte le port de Primel-Plougasnou pour l'Angleterre avec huit passagers à bord. Dans les semaines qui suivent, de nombreux bateaux feront de même. Certains effectueront plusieurs voyages tel le Primel, qui transportera à lui seul 230 volontaires. C'est plus de 350 patriotes qui quitteront Plougasnou pour rejoindre le général de Gaulle à Londres. Alors que les Allemands surveillent étroitement la côte, le 5 juin 1942 à 23 heures, la Yolande, un slop de 6 mètres s'échappe avec à son bord trois passagers, dont deux jeunes de 15 ans et demi et 16 ans. Ils seront reçus le 20 juin 1942 par le général de Gaulle au Carlton Garden

Au fil des mois, les installations allemandes se multiplient en batteries de DCA et blockhaus du mur de l'Atlantique. L'armée quadrille aussi bien l'intérieur que les moindres recoins de la côte. Dans ces conditions, le recrutement et la formation du maquis s'avèrent excessivement difficiles. Huit résistants arrêtés sur dénonciation seront fusillés les 4 et 6 juillet 1944 après avoir été effroyablement torturés pendant quatre jours. Le traître, condamné à mort le 21 septembre 1945, sera fusillé le 7 novembre 1945. Les premiers éléments plouganistes rejoignent le maquis de Plourin et se constituent en section autonome, comprenant 37 hommes. Le 3 août, ils participent à la réception de 12 parachutistes. Le lendemain, c'est l'attaque de deux voitures allemandes. Bilan : quatre Allemands tués, deux grièvement blessés et deux prisonniers. La section déplore la mort d'un homme. 

Le 5 août 1944, un groupe de FFI fort de 80 hommes entre dans Plougasnou pavoisé. Une trentaine de soldats se trouvent encore retranchés dans leur blockhaus de la côte. Les assiégés réussissent à prendre contact avec une colonne ennemie forte de 200 hommes et puissamment armée. Celle-ci se porte à leur secours et exige 30 otages dans la population civile en menaçant de détruire le bourg en cas de résistance. Les otages réussissent à s'échapper et la colonne ennemie sera anéantie près de Plouigneau. 11 Allemands seront tués et 30 fait prisonniers. La section comptera deux tués et deux blessés graves. 

Le 27 août, la section se porte volontaire pour les combats de la poche du Conquet où elle fera 39 prisonniers. Elle s'empare, en même temps que les Américains, de la grosse batterie de Lezingard, puis prend une part active aux combats des rues de Brest. Le 1er octobre, elle se rend sur le front de Lorient. Le 1er février 1945, elle rejoint le front de Saint-Nazaire. Le 5 mai, elle retourne à Lorient où elle est chargée de l'acheminement des prisonniers. Le monument érigé sur un rocher du port de Primel, en hommage aux premiers bretons qui ont pris la mer pour gagner la côte anglaise et reprendre le combat, porte les noms des 297 patriotes qui ne sont pas revenus. Pour sa part, la commune de Plougasnou a vu partir 50 de ses enfants, dont 20 ne devaient pas revenir.


 Texte extrait du site Internet de la ville de Plougasnou.