La gare de Bobigny

Légende :

Le premier train de déportés part en mars 1942 de la gare du Bourget-Drancy, qui servira au départ des convois jusqu'en juillet 1943, date à laquelle Aloïs Brunner, responsable du camp de Drancy, décide de ne choisir que la gare de Bobigny pour sa situation enclavée qui lui confère une plus grande discrétion. Au total, 21 convois vont partir de la gare de Bobigny, transportant 22 453 internés Juifs. Le dernier convoi quitte Bobigny le 17 août 1944. Le bâtiment a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en janvier 2005.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © ONAC 78 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique 2592x1944 pixels.

Date document : Février 2006

Lieu : France - Ile-de-France - Seine-Saint-Denis - Bobigny

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Analyse média

Cette photographie actuelle nous montre la gare désaffectée de Bobigny et les voies la longeant. Les internés de Drancy, rassemblés en cet endroit en vue de leur déportation vers Auschwitz, partaient non pas de cette gare même mais de la halle aux marchandises située en face de la gare et non visible sur la photo présentée ici.


Contexte historique

La libération du Camp de Drancy
"Arrachez vos Étoiles !": ce cri retentit au Camp de Drancy le 17 août 1944, lorsque le SS Aloïs Brünner prend la fuite. Les deux semaines qui ont précédé ont été marquées par des menaces constantes de déportation. Le 31 juillet, alors que les Alliés s'approchent de Paris, les enfants et les adolescents sont déportés par le convoi n° 77. Début août, le bruit d'une déportation circule dans le camp : tout le monde sera déporté, dit-on. N'ayant plus rien à perdre, les internés du Camp de Drancy se mettent en rapport avec la Résistance qui leur fait parvenir des armes dissimulées dans des colis alimentaires. Seuls quatre internés, ainsi qu'en témoigne Madame Andrée Warlin, sont au courant de l'arrivée des armes, car "si les Allemands s'en aperçoivent, les représailles seront sanglantes" . Les résistants-internés réussissent aussi à faire sortir du camp le fichier des internés, dans des emballages vides, qu'ils cachent dans un camion de ravitaillement. Ces fiches contenant les noms des internés, tout ce qui reste de leur passage, sortent ainsi du camp sous les yeux des Allemands. Le 17 août, les Allemands quittent le camp en emmenant cinquante internés comme otages. La plupart d'entre eux sont des résistants arrivés des prisons de Fresnes et du Cherche Midi. Groupés dans un wagon raccroché au train des nazis en fuite, ils réussissent presque tous à s'évader. Après le départ des Allemands, le consul de Suède, Nordling, arrive à Drancy, accompagné d'André Ullmo et de représentants de la Croix Rouge. Les sorties du camp de Drancy commencent officiellement le vendredi 18 et se terminent le dimanche. Le docteur Marc Adrien Weill-Warlin et maître André Ullmo rapportent, le soir du 18, les armes à la Résistance de Paris.


SOURCES : Conservatoire historique du camp de Drancy