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Stèle de Bourg-Saint-Andéol

Légende :

Modeste stèle implantée à Bourg-Saint-Andéol, sur le quai Madier-de-Montjaux, sensiblement en face de l’emplacement de l’ancien pont suspendu qui avait été l’objectif des bombardements en 1944


This modest cenotaph sits on the quay Madier-de-Montjaux in the village of Bourg-Saint-Andéol. The monument faces the former suspension bridge that was destroyed for strategic purposes in 1944.

 

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Christiane Chalias

Source : © Christiane Chalias pour l'association des amis du musée de la Résistance du Teil Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur.

Date document : 15 août 1984

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Bourg-Saint-Andéol

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Analyse média

Le nouveau pont routier sur travées reliant Bourg-St-Andéol à Pierrelatte, qui apparaît sur la photo, fut construit plusieurs années après et plus en aval. 
Au bas de la stèle, inaugurée par la municipalité alors en exercice le 15 août 1984, un pictogramme mentionnait sobrement : "A la mémoire des 160 victimes connues et inconnues du bombardement aérien du 15 août 1944". 
A l’occasion de la cérémonie du 15 août 2013, une nouvelle municipalité présidée par M. Serge Martinez a enrichi ce lieu de mémoire d’une plaque en marbre comportant la liste complète des victimes.

Histoire : les 15 et 17 août 1944, des avions alliés venus d’Afrique du Nord et volant à très haute altitude effectuent à trois reprises des bombardements ayant pour objectif la destruction du pont routier. Le pont est manqué, mais la ville n’est plus que ruines fumantes, sous lesquelles gisent des centaines de victimes, morts et blessés. La population restera longtemps très traumatisée par cette épreuve terrible et la reconstruction de la cité demandera de longues années.


The new road bridge that connects the towns of Bourg-Saint-Andéol and Pierrelatte was constructed further downstream from the original bridge that was destroyed for strategic reasons in 1944.

At the base of this cenotaph, inaugurated by the town on August 15th, 1984, is a plaque that reads: “In the memory of the 160 known and unknown victims of the aerial bombings that took place on August 15th, 1944”.

During the commemorative ceremony on August 15th, 2013, presided by Mr. Serge Martinez, an additional marble plaque was installed at the monument with a list comprising the names of all the victims.

Between the 15th and the 17th of August 1944 allied planes in transit from North Africa flying at a very high altitude carried out three separate operations to destroy the road bridge in Bourg-Saint-Andéol. The bridge was not successfully destroyed but the town was left in ruins, killing and wounding hundreds of civilians. In the years that followed the community remained quite traumatized from this tragedy and embarked upon the arduous task of rebuilding their village. 


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski

Contexte historique

Le 15 août 1944, les troupes alliées venues d’Afrique du Nord débarquent sur les côtes méditerranéennes. L’opération est préparée et soutenue par des bombardements aériens intensifs. Les lieux de débarquements et les voies de communications pouvant être utilisées par les troupes allemandes sont écrasées par des déluges de bombes. Il ne s’agit plus de guerre de guérilla, mais de la guerre totale avec les énormes moyens prévus et rassemblés à cet effet, au plus haut niveau, par les Etats-Majors des armées alliées.

La vallée du Rhône, triple voie stratégique de communications routière, ferroviaire et fluviale, est manifestement incluse dans les objectifs à "écraser pour avancer". Sur la rive droite, les villes de Bourg-Saint-Andéol, Le Teil, Rochemaure, Le Pouzin, sont particulièrement touchées.

A Bourg-Saint-Andéol, le bilan immédiat est de 154 morts, 350 blessés, toutes victimes civiles innocentes. 113 immeubles sont totalement détruits, 295 endommagés. L’église, l’hôpital, le collège sont gravement touchés. Après les lâchers de bombes par une troisième vague de bombardiers américains le 17 août, le pont routier sur le Rhône qui est visé est toujours manqué.

Pour éviter un quatrième bombardement, les résistants décident d’achever eux-mêmes de démolir le pont. En l’occurrence, c’est le capitaine de la 7103e compagnie FTP, Alfred Arnaud - un instituteur résistant de la première heure, prévenu d’ailleurs par l’instituteur bourguésan René Villard - qui vient apporter les explosifs et procède à l’opération avec la participation du groupe local des FTP dits "légaux".

A méditer : 15 kilos d’explosifs suffisent pour cisailler les câbles du pont suspendu, sans risques pour les alentours !* 

Chaque année, les Bourguésans fidèles au devoir de mémoire participent avec ferveur à la cérémonie organisée par la municipalité devant la stèle du quai Madier-de-Montjaux (voir verso). Cette manifestation est traditionnellement précédée d’une cérémonie religieuse en l’église de Bourg-St-Andéol. 


On August 15th 1944, Allied troops coming from North Africa landed along the Mediterranean coast in an operation moving up through France. All the landing areas and communication channels used by German forces were to be destroyed by aerial bombing campaigns. The fight is no longer just guerrilla warfare but a total war with all the men assembled at the highest level by the Allied forces.

The Rhône valley was an important location for communications, made possible by way of water, road and rail, and all three were to be “destroyed to advance”. The villages of Bourg-Saint-Andéol, Le Teil, Rochemaure and Le Pouzin on the right bank of the Rhône river were particularly affected by this military campaign.

In Bourg-Saint-Andéol the aftermath of the air raids were grim: 154 civilians dead and 350 injured, 113 buildings totally destroyed and 259 badly damaged including the school, hospital and church. After three separate waves of bombings Bourg-Saint-Andéol was in ruins, while the target, the road bridge, still stood intact.

To avoid additional air raids to take out the road bridge, the Resistance fighters of Bourg-Saint-Andéol decided to demolish the bridge themselves. Under the direction of longtime Resistant and head of the 7103rd company of the Resistance group Francs-Tireurs et Partisans, (F.T.P.), Alfred Arnaud, who took out the bridge with 15 kilograms of explosives provided by local teacher René Villard.

Every year, dedicated residents participate in the community-organized ceremony that takes place at the cenotaph on the quay Madier-de-Montjaux. Prior to the ceremony there is traditionally a religious ceremony held at the church of Bourg-Saint-Andéol. 


Raoul Galataud

*Voir relation des faits par le colonel Louis-Frédéric Ducros dans son ouvrage Montagnes Ardéchoises dans la guerre, tome 3, Editions L-F Ducros, page 310.

Traduction : Sarah Buckowski