Stèle de Privas
Légende :
Stèle érigée en 1972 devant l’immeuble de la Direction de l’Equipement, 1, rue du Vanel à Privas, lieu où furent rassemblés le 26 août 1942, 135 personnes juives d’origine étrangère, arrêtées en Ardèche par la police de Vichy, avant d’être déportées et exterminées en Allemagne
This cenotaph was erected in 1972 right in front of the place, located 1, rue du Vanel, Privas, where, on August 26th 1942, 135 foreign Jews, who had been arrested in Ardèche by the Vichy Police, were gathered before being deported and exterminated in Germany
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : ONAC Ardèche
Source : © Office National des Anciens Combattants Droits réservés
Détails techniques :
Photographies numériques.
Date document : 16 juillet 2012
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Privas
Analyse média
La stèle initiale, conçue par le Comité départemental de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), fut inaugurée le 27 août 1972 à l’occasion du 30e anniversaire des rafles raciales opérées y compris en zone Sud non occupée par les Allemands. Cette inauguration fut effectuée avec la participation de Madame Beate Klarsfeld, jeune femme allemande à l’époque, qui avec son mari menait une action courageuse pour retrouver à travers le monde les criminels de guerre impunis.
Une plaque complémentaire fut apposée en juillet 1993 par l’ONAC à la demande du Ministère des Anciens Combattants. Il s’agissait de créer un lieu de mémoire permettant de satisfaire à la célébration d’une "journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l’Etat français" instituée, sous la présidence de François Mitterrand, par décret du 3 février 1993 en souvenir de la rafle dite "du Vélodrome d’Hiver", du 16 juillet 1942.
Une cérémonie officielle, faiblement suivie, se déroule chaque année le dimanche le plus proche du 16 juillet, à l’appel des autorités préfectorales, devant la stèle de la rue du Vanel (voir la photo en verso).
The original cenotaph, designed by the departmental Committee of the National Association for the Former Fighters of the Resistance (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, ANACR) was consecrated on August 27th 1972 on the 30th anniversary of the racial dragnets held in the southern non-occupied zone by the Germans. The inauguration of this monument was made possible by the participation of Mrs. Beate Klarsfeld, a young German woman who, at the time with her husband traveled the world to seek out unpunished war criminals.
At the demand of the Minister of the Former Fighters, an additional plaque was added in July of 1993 by ONAC in hope of creating an appropriate space for the celebration of the Journée nationale à la memoire des crimes racistes et antisémites de l’Etat Français, as enacted by President François Mitterrand by decree on February 3rd 1993 in remembrance of the dragnet called “Du Vélodrome d’Hiver” of July 16th 1942.
Attendance is low to the official ceremony but nevertheless is still held each year on the Sunday closest to the 16th of July at the call of local authorities in front of the cenotaph on la rue du Vanel.
Raoul Galataud
Traduction : Sarah Buckowski
Contexte historique
En 1942, en France non occupée, les rafles raciales sont planifiées à la suite d’un accord signé le 2 juillet entre le général SS Oberg et René Bousquet, secrétaire général de la police dans le gouvernement de Pierre Laval. Par cet accord, les polices françaises et allemandes collaborent dans la "chasse aux Juifs", ce qui représente pour l’occupant une aide inestimable dans la recherche des personnes à arrêter. Les rafles sont effectuées les 26, 27 et 28 août 1942. L’opération, menée exclusivement par des Français, mobilise la police, la gendarmerie, les pompiers et même la troupe. L’Ardèche est particulièrement concernée :
- à titre de département refuge
- et à celui de département d’origine de Xavier Vallat, antisémite notoire, qui comme commissaire aux questions juives dans le gouvernement Pétain, en 1941-1942, a mis au point une législation anti-juive allant au-delà de la législation allemande.
En août 1942, le capitaine commandant la compagnie de gendarmerie de l’Ardèche précise dans une circulaire adressée à ses brigades : "Il y a lieu de procéder discrètement au recensement des Juifs français et étrangers résidant en Ardèche, à l’exception toutefois de ceux qui se trouvent dans les communes d’Annonay, Aubenas, Privas et Le Teil pour lesquelles ce travail sera effectué par les commissaires de police. Les résultats me seront adressés directement pour le 14 août au matin sous forme d’états établis en double exemplaire mentionnant les noms, prénoms, lieu et date de naissance des intéressés et lieu de résidence actuelle. Les Français figureront à part sur des listes distinctes (...)"
Dans la nuit du 26 août, les brigades opérant avec le concours des forces de police, procèdent à l’arrestation de 135 étrangers, hommes, femmes et enfants juifs sur un total de 205 recensés. 75 échapperont à la rafle grâce à l’aide de gendarmes et de policiers qui avaient fait prévenir ceux qu’ils étaient chargés d’appréhender le lendemain matin. Des fonctionnaires résistants, en poste par exemple aux services des transports qui avaient été réquisitionnés, avaient également fait prévenir des familles.
On peut estimer que le nombre des Juifs ayant échappé au recensement et aux rafles est de trois à cinq fois supérieur à celui des arrêtés.
(voir notice détaillée dans le CD-ROM La Résistance en Ardèche, AERI, 2004)
1942, in non-occupied France: the racial dragnets were planned following the signing of an agreement on July 2nd between the general of the German SS Oberg and René Bousquet, the Secretary General of the police under the government of Pierre Laval. Through this agreement the French and German police forces were to collaborate in the “hunt for Jews” which for the occupying German’s served as an important means for identifying people. The dragnets were held the 26th, 27th and 28th of August 1942. The operations undertaken by the French collaborative forces was carried out by the police, soldiers and even fire fighters which was of a particular concern in Ardèche being a department that was harboring many Jews and Resistance members. Additionally, Ardèche was the original department of Xavier Vallat, a notorious anti-semite and the Comissionner of Jewish Affairs in the Pétain government from 1941-1942 and had developed an anti-Jewish legislation that was far beyond from what was employed in Germany.
In August of 1942 the commanding captain of the police force of Ardèche published a circular in which he said: “An inventory of French and foreign jews living in Ardèche should be discretely taken, with the exception of those located in the municipalities of Annonay, Aubenas, Privas and Le Teil as these will be covered by police commissioners. The results will be sent directly to me on the morning of August 14th with duplicate versions all containing full names, dates and places of birth, and current residences, with separate lists contening the names of the French Jews (…)”
During the night of August 26th the soldiers and police forces of the collaboration proceeded to arrest 135 Jewish men, women and children out of the 205 they were assigned to detain. Of the 135 people, 75 escaped the dragnet thanks to officers that had warned certain people of the dragnet the night before. Among the officials working in transportation services that had been taken over by Vichy were Resistance fighters whom had warned Jewish families as well.
It’s estimated that the number of Jews that escaped the dragnets is three to five times greater than the number of those arrested.
Raoul Galataud
Traduction : Sarah Buckowski