Général Pierre Dejussieu
Légende :
Général Pierre Dejussieu "Pontcarral", membre du mouvement Combat, chef de l'Armée secrète pour la zone Sud à partir de juillet 1943
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France
Contexte historique
Alias : Bourguignon - Félicien - Pontcarral - Dedou
Pierre Dejussieu est né le 14 février 1898 à Lyon ; Son père était colonel de cavalerie. Admis à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1916 à l'âge de 18 ans, promotion "des Drapeaux et de l'Amitié américaine", il est affecté au front en 1917 comme aspirant au 52e Régiment d'Infanterie Coloniale (division Marchand).
Un mois après son arrivée, il est cité à l'ordre de l'Armée et reçoit la Médaille militaire grâce à sa bravoure au combat et à sa détermination dans l'action. Il est nommé sous-lieutenant à titre définitif le 20 février 1918.
Deux nouvelles citations viendront récompenser sa remarquable conduite au feu pendant la première Guerre Mondiale, au cours de laquelle il est blessé par balles le 14 juillet 1918.
Entre les deux guerres, il sert en Tunisie, en Algérie et au Maroc jusqu'à son entrée à l'Ecole supérieure de Guerre en 1929.
Il obtient également le diplôme de l'Ecole supérieure d'Electricité puis il sert en Chine et en Indochine. En 1940, le chef de bataillon Pierre Dejussieu est affecté à l'Etat-major du 45e Corps d'Armée que commande le général Daille. Il se distingue dans les combats de juin 1940 dans la région de Maiche et Trévillers dans le Doubs. Cette grande unité, qui comprend notamment une division polonaise, entre en Suisse pour éviter à 57 000 hommes d'être faits prisonniers.
Revenu en France non occupée en février 1941, il est affecté à Clermont-Ferrand, à la section des missions de l'armistice (2e Bureau) de la Commission Régionale d'armistice. Parallèlement, il entre dans le mouvement de Résistance Combat et prend rapidement le commandement de la région R. 6 (Clermont-Ferrand) sous le nom de "Bourguignon", puis sous celui de "Félicien" lorsque l'Armée secrète (AS) est créée à l'automne 1942.
Au mois de juillet 1943, après l'arrestation du général Delestraint, il est nommé chef de l'AS pour la Zone Sud et prend alors le pseudonyme de "Pontcarral" qu'il conservera. Il est nommé général à la fin de l'année 1943.
En janvier 1944, il est nommé chef d'Etat-major national des Forces françaises de l'intérieur (FFI). Dans l'exercice de ses fonctions, il est arrêté le 2 mai 1944 à Paris par la Gestapo. Interné à Fresnes, il est déporté NN (Nacht und Nebel) le 15 août 1944 au camp de concentration de Buchenwald, puis à celui de Dora-Mittelbau quinze jours plus tard.
Il organise alors la résistance à l'intérieur du camp, fait établir de façon systématique l'inventaire du dispositif allemand et dresse l'organigramme de la "Fabrique de mort" où les détenus travaillent à la fabrication des V2. Dès son arrivée, le sabotage se développe rapidement grâce à sa connaissance des transmissions-radios notamment. De par son action et celle de ses camarades, trois fusées V2 sur quatre n'atteignent pas leurs objectifs en Angleterre. Au début du mois d'avril 1945, du fait de l'avance des alliés, il est transféré avec ses compagnons de déportation au camp de Bergen-Belsen où il est libéré par l'armée britannique le 15.
Le 18 juin 1945, le général de Gaulle le décore de la Croix de la Libération.
Il exerce ensuite différentes fonctions au sein des armées en France et en Allemagne. Pierre Dejussieu-Pontcarral termine sa carrière en 1958 comme général de corps d'armée, adjoint au général allemand Speidel, Commandant des Forces Terrestres Centre-Europe de l'OTAN à Fontainebleau. A partir de 1969, il assume la présidence de l'Association nationale des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire.
Pierre Dejussieu-Pontcarral est décédé le 1er août 1984 à Paris. Ses obsèques se sont déroulées en l'Eglise Saint-Louis des Invalides à Paris. Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse.
Décorations :
• Grand Croix de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 19 octobre 1945 • Médaille Militaire • Croix de guerre 1914-1918 (2 citations) • Croix de guerre 1939-1945 • Médaille de la Résistance avec rosette • Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 • Médaille Commémorative de la Grande Guerre • Médaille de la Victoire (dite Interalliée) • Médaille d'Or de l'Education Physique • Legion of Merit (USA) • Croix de Guerre belge • Croix de Guerre polonaise • Croix du Virtuti Militari (Pologne) • Commandeur de l'Ordre de Léopold de Belgique • Commandeur de l'Ordre Royal du Cambodge • Grand Officier du Nicham Iftikhar • Grand Officier du Nichan el Anouar • Grand Croix de l'Etoile d'Anjouan
Publication : La nation armée de la République Française, Soulas, Paris 1947
Site Internet du Musée de l'Ordre de la Libération