Faux papiers de Jean Moulin

Légende :

Jean Moulin’s Falsified Papers

Genre : Image

Type : Faux papiers

Source : © Musée Général Leclerc/Musée Jean Moulin, Legs Sasse Droits réservés

Date document : 25 octobre 1941

Lieu : Angleterre

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Analyse média

Fin octobre 1941, Jean Moulin arrive à Londres depuis Lisbonne. Célibataire, sans profession, il est enregistré sous le nom de Joseph Mercier. Les lunettes qu’il porte sur sa photo d’identité sont les caractéristiques de sa nouvelle couverture. Pour et à Londres, il utilise ce pseudonyme durant sa seconde mission de février à mars 1943.


By the end of October 1941, Jean Moulin arrived in London from Lisbon. Single and unemployed, he registered under the name of Joseph Mercier. The glasses worn in the identity photo were characteristic of his new persona. In order to get to, and once in, London, he used this new pseudonym for his second mission in February to March of 1943.  


Auteur : Christine Levisse-Touzé


Traduction : Gabrielle Ciceri

Contexte historique

En 1941, les résistants se regroupent et les noyaux initiaux deviennent des mouvements. Jean Moulin se fait messager des mouvements de zone Sud, Liberté, Mouvement de Libération nationale, Libération-sud, dont il a rencontré les chefs pour faire connaître leur action et obtenir des moyens de Londres. Il a dès ce moment, conçu son action ultérieure à l’interface des deux résistances intérieure et France libre.
Parti de Marseille le 9 septembre 1941, il arrive à Lisbonne le 12 septembre où il reste jusqu’au 19 octobre, attente qu’il met à profit selon les conseils du major Mortimore, correspondant local du SOE (Special Operations Executive créé par Churchill pour organiser l’action subversive en Europe) et rédige un rapport qui illustre bien son mûrissement sur les questions de la Résistance. Le 19, une place lui est réservée sur un hydravion qui amerrit le lendemain sur la base de Poole près de Bournemouth. Il avait décidé de gagner Londres pour obtenir de l’aide pour les mouvements ayant choisi d’être un résistant de l’intérieur, ne sachant pas en quittant Lisbonne, s’il s’adresserait à La France libre ou aux Anglais. Après avoir été conduit dans la banlieue de Londres à la Royal Patriotic School afin d’y subir les contrôles habituels, il remet son rapport à Passy, chef du Bureau central de renseignement et d’action de la France libre puis il est reçu par le général de Gaulle le 25 octobre. Il se présente en trait d’union possible entre les deux Résistances. Aux termes de différents entretiens, de Gaulle définit les différents objectifs. Venu en messager, Jean Moulin repart comme son représentant personnel, à la tête de la mission Rex, pour imposer son autorité à tous ceux qui se battent. Pour autant, il ne signe pas un engagement dans la France libre.


In 1941, the resistance fighters regrouped and the initial nucleus morphed into various movements. Jean Moulin was made the South Zone (Libérté, Mouvement de Libération nationale, Libération-Sud) messenger, and in this capacity he met with their leaders to discuss their plans of action and to act as a liaison to London. It was from this moment that he designed his actions to meet at the interface of both the internal and external (France libre) Resistance.

Leaving from Marseille on September 9th 1941, he arrived in Lisbon where he remained until October 19th, where he benefited from the consul of Major Mortimore, local correspondent for the SOE (Special Operations Executive, created by Churchill to organize subversive action in Europe) and following his advice, he drafted a report to illustrate the maturation of the Resistance question. On the 19th, he boarded a seaplane which landed the following day at the base of Poole, close to Bournemouth. He had decided to go to London to ask for aid for the internal resistant movements, with no idea as to whether he would address France libre or the English. After settling in a suburb of London at the Royal Patriotic School where he underwent the usual process, he submitted his report to Passy, head of the Central Office of Intelligence and Action (Bureau central de renseignment et d’action) before being received by General de Gaulle on October 25th. He presented the idea of a possible union between the two Resistances. Arriving as a mere messenger, he returned as de Gaulle’s personal representative, as the leader of the Rex mission, responsible for implementing his authority over all those who fought. However, he did not sign on with France libre.


Source : Extraits de l'opuscule Jean Moulin (1899 - 1943) réalisé par Christine Levisse-Touzé, Directrice du Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin, et Isabelle Rivé, Directrice du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. 


Traduction : Gabrielle Ciceri