Analyse média

Les parachutistes du 551e bataillon parvinrent à Saint-Etienne-de-Tinée le 10 septembre et, dès le lendemain, installèrent sur le plateau d'Auron (1 600 mètres d'altitude) un tank destroyer pouvant tirer sur les crêtes du Mercantour tenues par des chasseurs tyroliens particulièrement combatifs, qui opéraient des incursions jusqu'au lit de la Tinée tous les jours. Disposant d'abondantes munitions, les tankistes pouvaient tirer sur leurs adversaires plusieurs centaines d'obus par jour, calmant leurs ardeurs offensives et, très rapidement, les empêchant de descendre des Pas de Colla Longa et de Barbacane jusqu'au chef-lieu de la Haute-Tinée. On reconnaît autour du char une dizaine de partisans italiens de la brigade "Giustizia e Libertà" Carlo Rosselli (commandée par Nuto Revelli) parvenue dans la vallée de la Tinée à la fin du mois d'août par le col de la Lombarde et le vallon de Mollières.

Contexte historique

Si la libération du littoral s'acheva le 6 septembre avec l'entrée des parachutistes américains à Menton, la libération de l'arrière-pays niçois fut plus tardive et plus aléatoire car, lorsque des villages étaient libérés, comme Saint-Martin-Vésubie, Isola ou Saint-Etienne-de-Tinée, ils demeuraient sous la menace de tirs de mortiers, voire d'incursions de patrouilles ennemies. Deux tanks destroyers furent donc placés sur le plateau d'Auron et sur la route de La Colmiane afin de tenir en respect les chasseurs tyroliens et bavarois alors disposés sur les crêtes du Mercantour. Les libérateurs utilisèrent des FFI locaux comme guides et bénéficièrent du concours des 240 partisans de la brigade Carlo Rosselli, d'abord déployés entre Isola et Auron puis en amont de Bélvédère, dans la vallée de la Gordolasque rejoignant la Vésubie à Roquebillière.