Analyse média

Ce monument, édifié en 1983 sur la place Cresp (au-dessus du parking souterrain desservant le Palais des Congrès) est l'un des plus complexes et vraisemblablement le plus esthétique du département maralpin. Il propose de l'arrière vers l'avant un muret désagrégé (évoquant les bombardements aériens), un mur de pierre supportant la plaque des 34 martyrs de l'agglomération grassoise et un soupirail aux barreaux duquel s'agrippe un détenu (symbolique de l'internement), un trapèze sculpté dans du schiste vert de la Roya montrant une danse macabre (symbole de l'enfer de la Déportation), un coussinet de marbre présentant l'Appel du 18 juin 1940 entouré d'un liseré tricolore. Deux choses sont à retenir sur la stèle trapézoïdale : un déporté (reconnaissable à son crâne rasé) lève le poing (symbole de la poursuite de la lutte dans les camps) et une mention occitane figure en bas et à gauche : "Lei jamai oblidar" (Ne les oubliez jamais), la seule présente dans toute la région sur un monument, Grasse étant l'un des centres actifs du mouvement occitan.

Contexte historique

Un premier monument avait été édifié en 1948 dans le premier virage du boulevard Maréchal Juin, constitué par un parallélépidède de béton portant la plaque des 34 noms de martyrs, le tout étant entouré par une haie de cyprès (symbole d'éternité). Des travaux d'élargissement nécessitant un déménagement et une alternance politique ayant amené la Gauche au pouvoir municipal, il fut décidé d'aménager un monument plus conséquent et esthétique dans le coeur de la "Cité des parfums". Une autre alternance ramenant la Droite au pouvoir s'accompagna de l'ajout de l'Appel du général de Gaulle sur la pelouse entourant le site monumental.