Analyse média

Ce document de huit lignes, transmis au préfet Ribière par l’Inspection de la police criminelle de Vichy, atteste de la précocité de la surveillance effectuée à l’endroit des sympathisants de « l’Angleterre » et/ou de « l’ex-général de Gaulle ». Il incite le préfet des Alpes-Maritimes non seulement à faire activement surveiller les agissements du commandant d’aviation Corniglion-Molinier, en congé d’armistice, mais encore à signaler à ses collègues du Sud-Est tous les déplacements qu’il pourrait effectuer en dehors du territoire maralpin afin de poursuivre la surveillance de ce « très actif propagandiste gaulliste ».

Contexte historique

Après les deux condamnations du général de Gaulle (à quatre ans de prison par le tribunal militaire de Toulouse le 2 juillet, puis à la peine de mort par contumace par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand le 2 août), le ralliement de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) (26-28 août ) et l’expédition de Dakar (23 septembre), tous les partisans du chef de la France Libre subissent des sanctions administratives et pénales ainsi que la déchéance de la nationalité française lorsqu’ils ont quitté le territoire national comme le Niçois René Cassin. L’Azuréen Edouard Corniglion-Molinier fait partie de ceux qui sont étroitement surveillés (comme Jean Moulin) car ils ont suspectés de vouloir quitter le territoire ou d’y mener des actions hostiles au nouveau régime mis en place le 11 juillet à Vichy, en raison de leur passé républicain et de leurs contacts avec des personnalités décriées (André Malraux pour le futur député-maire de Roquebillière, Pierre Cot pour le futur président du CNR).

Rapport de police concernant l'arrestation de Corniglion-Molinier