Plaque à la mémoire de Kléber Meunier et Georges Bruneau
Légende :
Plaque située 11 avenue Stephen Pichon, Paris 13e
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : 2014
Lieu : France - Ile-de-France - Paris
Contexte historique
Kléber Meunier est né le 13 août 1888 à La Ferté-Bernard (Sarthe). Il habite au 9-11 avenue Stephen Pichon dans le 13e arrondissement de Paris au moment de son arrestation. Cimentier ou maçon, Kléber Meunier travaille un temps à la SNCF (source DAVCC). Dans l’ouvrage « Le 13ème arrondissement de Paris, du Front populaire à la Libération », il est mentionné parmi le personnel ouvrier de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (p. 228). Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, Kléber Meunier est un militant communiste et syndicaliste, connu des services de Police : le 15 mai 1930, il est inscrit au fameux « carnet B », au troisième groupe, mentionné avec le pseudonyme de « Jean ».
Pendant l’Occupation, il « participe au combat clandestin dans son entreprise » (p 115 de l’ouvrage cité plus haut). Selon les documents conservés au service historique de la Défense, il était actif au sein des Comités populaires du 13e et de la CGT clandestine. Le 7 octobre 1941, il est arrêté par les inspecteurs Ra… et Da… à la suite d’une perquisition ayant amené la saisie de tracts communistes à son domicile. Inculpé par le commissaire André Cougoule d’infraction aux articles 1 et 3 du décret du 26 septembre 1939, il est conduit au Dépôt de la maison d’arrêt de la Santé. On ignore s’il est libéré à la suite d’une courte peine de prison ou s’il a bénéficié d’un non-lieu compte tenu de son âge et de sa qualité d’ancien combattant de 1914-1918. En tout état de cause, on sait qu’il est arrêté à nouveau le 28 avril 1942 lors d’une rafle organisée par l’occupant dans tout le département de la Seine, en répression de l’attentat de Paris du 20 avril. Cette rafle (387 militants) touche un grand nombre de militants arrêtés une première fois par la police française pour activité communiste depuis l’armistice et libérés à l’expiration de leur peine.
Les autorités allemandes l’internent au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122). Au camp de Compiègne, il reçoit le matricule « 4058 ». Depuis ce camp, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks. Aucun des documents sauvés de la destruction ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz, ne nous permet de savoir dans quel camp il est affecté à cette date.
Kléber Meunier meurt à Auschwitz le 16 août 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 3 page 803 et le site internet © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau) où il y est indiqué avec ses dates et lieux de naissance et de décès, avec la mention « Katolish ». Un arrêté ministériel du 3 juillet 1995, paru au Journal Officiel du 18 août 1995, porte apposition de la mention «Mort en déportation» sur les actes et jugements déclaratifs de décès de Kléber Meunier. Mais cet acte porte la mention inexacte « décédé le 1et septembre 1942 à Auschwitz (Pologne) ». Si dans les années d'après-guerre, l’état civil français a fixé des dates de décès fictives (le 1er, 15 ou 30, 31 d'un mois estimé) à partir des témoignages de rescapés, afin de donner accès aux titres et pensions aux familles des déportés, il serait souhaitable que le ministère prenne désormais en compte, par un nouvel arrêté, les archives du camp d’Auschwitz emportées par les Soviétiques en 1945, et qui sont accessibles depuis 1995 et consultables sur le site internet du © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau. Kléber Meunier a été déclaré « Mort pour la France» et homologué comme « Déporté politique ». Une plaque apposée à son domicile rappelle sa mémoire.