Plaque en hommage à Charles Dehan et Marcel Martel

Légende :

Plaque en hommage à Charles Dehan et Marcel Martel, située 159, rue du Château-des-Rentiers, Paris XIIIe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Marcel Martel est né le 27 novembre 1897 à Art-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle). Au moment de son arrestation, il est domicilié au 159, rue du Château-des-Rentiers à Paris 13e. Marcel Martel est coupeur-cisailleur en maroquinerie aux établissements Wagner, 18 rue Duclos à Paris 20ème. Militant communiste, il milite aussi au Syndicat des Locataires de l’arrondissement.

Sous l’Occupation, il reste actif au sein du Parti communiste clandestin. Il est arrêté le 23 avril 1941 par deux inspecteurs de la Brigade spéciale des Renseignements généraux pour « propagande communiste et détention de tracts ». Edouard Charpentier, ancien membre du Parti communiste qui habite également au 159 rue du Château des Rentiers, est arrêté en même temps que lui. Le 26 mai, Marcel Martel comparaît avec Edouard Charpentier devant la 12e chambre du Tribunal correctionnel de la Seine. Il est libéré en raison de sa charge de famille nombreuse.

Marcel Martel est arrêté une seconde fois le 28 avril 1942 par les autorités allemande comme otage communiste. Ce jour là, une rafle est effectuée par l’occupant dans tout le département de la Seine. Marcel Martel est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les Judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.

Marcel Martel meurt à Auschwitz le 13 août 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz.


Après la guerre, une plaque commémorative est apposée sur l’immeuble où il habitait au moment de son arrestation.

Charles Dehan est né le 30 juillet 1906 au Kremlin-Bicêtre (Seine). À la suite de son arrestation à Paris le 3 juillet 1941, la police française effectue une perquisition dans une chambre louée par Charles Dehan au n° 3 de la rue des Francs Bourgeois à Paris, bien que son domicile principal soit à Villejuif. Il y est découvert un stock important de matériel de propagande communiste d’un volume de trois mètres cubes environ comprenant des tracts, des imprimés, des papillons, et des paquets de tracts ficelés et préparés à être distribués. Le 3 juillet 1941, le juge d’instruction au tribunal de première instance de la Seine émet un mandat de dépôt contre Dehan à la maison d’arrêt de la Santé à Paris. Par arrêt en date du 29 octobre 1941, la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris le déclara coupable d’infraction au décret du 26 septembre 1939 commis depuis moins de dix ans sur le territoire français et le condamne à la peine de vingt ans de travaux forcés. Par la suite, il est conduit à la prison de Fresnes, puis transféré à la Maison centrale de Fontevraud-L’abbaye le 12 décembre 1941.

Pour son activité communiste et dans le cadre de la loi sur les otages instituée par les autorités militaires allemandes, Charles Déhan est fusillé, le 15 décembre 1941 à Fontevraud-L’abbaye sur un terrain militaire situé, route de Bizay, en limite de la commune de L’Épied (Maine-et-Loire), au lieu-dit « Le Pas de tir américain ». Ce même jour, et en ce lieu, Joseph Darriet, Joseph Monetti et Joseph Pelluau sont aussi exécutés. Charles Dehan a été fusillé comme otage en représailles des attentats du 28 novembre 1941 et du 7 décembre 1941. Depuis la guerre, une plaque porte son nom au n° 159 de la rue du Château des Rentiers à Paris dans le XIIIe arr.


Sources :

Blog en hommage aux déportés du convoi du 6 juillet 1942

Bertrand Gogendeau, "Charles Dehan" in Maitron en ligne