Plaque en hommage au colonel Touny, fondateur de l'OCM

Légende :

Plaque en hommage au colonel Touny, fondateur de l'OCM, située 1, rue du général-Langlois, Paris XVIe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Wikimedia Commons Libre de droits

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Alfred Touny est né le 24 octobre 1886 à Paris. Après des études au lycée Henri IV à Paris, il entre à Saint-Cyr en 1904 et en sort, en 1906, major de la promotion "Centenaire d'Austerlitz". Nommé sous-lieutenant, il est affecté successivement aux 11e, 9e, et 1er régiment de cuirassiers. En 1910, il est promu lieutenant et parallèlement poursuit des études qui le mènent à l'obtention d'une licence de Lettres et d'une licence de Droit. En 1913, il part en congé sans solde pour trois ans mais il est rappelé en août 1914. Il est affecté à l'Etat-major du corps de cavalerie. Le 9 septembre, il est blessé par balle à Nanteuil le Haudoin. En 1917, il est nommé capitaine et, au terme de la Grande Guerre, est fait chevalier de la Légion d'Honneur. En 1920, il démissionne de l'Armée et s'inscrit au Barreau de Paris. Trois ans plus tard, il quitte le Barreau pour l'industrie.
Lieutenant-colonel de réserve en 1938, il est rappelé en août 1939 pour servir à nouveau à l'Etat-major du corps de cavalerie à Saint-Quentin puis, en janvier 1940, au Deuxième Bureau de l'Etat-major de la IVe Armée sur le front de Lorraine. En juillet, après l'armistice, il est démobilisé à Tulle et regagne Paris.

Son fils aîné, Roger, a rejoint l'Angleterre en juin 1940. Refusant également la défaite, Alfred Touny entreprend en novembre 1940 d'établir des contacts et de chercher des renseignements. Il rencontre bientôt Jacques Arthuys et participe avec lui à la création de l'Organisation civile et militaire (OCM) dont il dirige d'abord - fort de son expérience au Deuxième Bureau - le réseau de renseignements. Il recrute lui-même un grand nombre d'agents avec lesquels il constitue un réseau couvrant tout le Nord et l'Ouest de la zone occupée. Il organise le service des liaisons entre ces différents agents dont il centralise les rapports pour en faire la synthèse.
En décembre 1941, le fondateur de l'OCM, Jacques Arthuys, est arrêté et le lieutenant-colonel Touny prend sa place à la tête du mouvement. Sous son impulsion, les forces paramilitaires de l'OCM grossissent sensiblement et sont organisées localement et par département.
En 1942, il rencontre Gilbert Renault, alias "colonel Rémy", fondateur du réseau Confrérie Notre-Dame, grâce auquel les informations de l'OCM peuvent être transmises aux BCRA. Engagé dans les Forces françaises libres le 20 avril 1942, Alfred Touny, avec le soutien de la Confrérie-Notre-Dame, voit son réseau, devenu le réseau Centurie, s'agrandir considérablement. Il règle avec Londres et le Bureau des opérations aériennes (BOA) les opérations de parachutage qui permettent d'armer les membres de l'organisation.
D'autre part, sous le nom de "Langlois", il siège au Conseil national de la Résistance comme président de la Commission militaire où il contribue à réaliser en zone Nord les projets du général Delestraint, premier chef de l'Armée secrète (AS), arrêté en juin 1943 à Paris, et à constituer, avec les éléments de diverses organisations de résistance, l'Armée secrète. De plus, il maintient les contacts entre les dirigeants régionaux de l'AS et les Délégués militaires régionaux envoyés de Londres.
Malgré les conseils de ses compagnons qui l'adjurent, devant les arrestations de plus en plus fréquentes dont sont victimes à l'automne 1943 les membres de l'OCM, de quitter le territoire français pour Londres ou Alger, Alfred Touny refuse de lâcher son poste.
Le 25 février 1944, il est arrêté à son domicile, rue du général Langlois dans le XVIe arrondissement, et emmené au siège de la Gestapo avenue Foch. Peu après, il est transféré à la prison Saint-Nicaise à Arras où il est fusillé par les Allemands fin avril 1944.
Son corps est retrouvé et identifié en janvier 1945 puis ramené à Paris le 11 novembre 1945 où il est désigné pour représenter, parmi les 15 héros ramenés solennellement à Paris sous le Dôme des Invalides, tous les hommes de la Résistance intérieure morts du fait de l'ennemi. Son corps est ensuite conduit avec celui de ses 14 compagnons à l'Arc de Triomphe puis il est inhumé le lendemain dans la crypte du Mont-Valérien.


Vladimir Trouplin in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004