Plaque en hommage à Madeleine Levy

Légende :

Plaque en hommage à la résistante Madeleine Levy, membre du réseau Ajax, ainsi qu'à l'abbé Henri Menardais, fait Juste parmi les nations, située 390, rue Saint-Honoré, Paris Ier

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Wikimedia Commons Libre de droits

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Analyse média

La plaque a été inaugurée le 9 juin 2010. Elle indique qu'il s'est rendu fréquemment au n° 390 de la rue Saint-Honoré à Paris 1er où il rencontrait d'autres résistants, dont Madeleine Lévy qui lui rendait visite dans sa cure de Chalmaison pour chercher des provisions et avec des personnes traquées qui devaient se cacher. 


Contexte historique

Madeleine LÉVY, alias "LETORT" (nom de la mère de l'abbé Ménardais) est née à Bâle en Suisse, le 2 novembre 1911,  demeurant 2 rue Duphot, à Paris). Elle a acquis par la suite la nationalité française.

Dans la Résistance depuis fin 1942, Madeleine Levy a servi d’agent de liaison et au transport d’armes pour le 1er corps franc d’aviation et d’Ajax (n° 2614). A mené à bien toutes les missions dangereuses qui lui furent confiées. Intrépide, s’est conduite avec courage le 24 août 1944 lors de l’attaque d’un camion allemand, rue de Châteaudun où elle a distribué des munitions aux combattants. A contribué à la prise de trois prisonniers allemands au péril de sa vie. Entrée dans la résistance en 1942 avec Georges Kahn, arrêté le 17 janvier 1944 et fusillé, a hébergé trois aviateurs américains pendant plusieurs jours. Leur a procuré leur nécessaire pour leur camouflage et leur rapatriement en les convoyant. Procurait des faux papiers d’identité et des tickets d’alimentation à des réfractaires et à de nombreux Juifs. En relation avec la préfecture de police, prévenait les Juifs avant leur arrestation. Plus largement, servait de boîte à lettres et de lieux de rendez-vous pour des chefs de la Résistance. Agent de liaison de plusieurs groupes, faisait à bicyclette le transport d’armes et assurait la couverture et la protection de toutes les actions entreprises par le corps franc contre l’ennemi. Etait chargée de la transmission de messages pour Londres ; En tant que Juive a été chargée avant l’insurrection de porter des mitraillettes dans le camp de Drancy, mission qu’elle a menée avec un succès complet. Interprète de l'allemand, a toujours été présente pendant l’insurrection dans toutes les actions militaires où son capitaine avait besoin d’elle.
Madeleine Levy est décédée le 26 décembre 1958.

Distinctions :
Croix de Guerre 1939-1945 ; étoile d'argent Médaille de la Résistance Française.

 

Henri Ménardais, né à Genêts en 1882, est une personnalité religieuse et un résistant de la Manche. Il est curé de Chalmaison (Seine-et-Marne) de 1934 à 1952. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il apporte son appui aux plus faibles, puis, à partir de l'appel du général de Gaulle, en juin 1940, il entre dans la résistance active. Sa cure « devint petit à petit un grand poste de commandement régional », témoigne la résistante Madeleine Lévy, qui combat à ses côtés contre le nazisme. Et son activité est insatiable : il accueille dans son presbytère des pilotes alliés dont les avions ont été abattus au-dessus de la France, des parachutistes, des résistants, des réfractaires, mais également des communistes et des Juifs qui fuient devant l'occupant, en particulier des enfants. « Il a été ce qu’il fut toujours, un homme de cœur, poussant son sacerdoce jusqu’à l’abnégation totale, avec ce mépris du danger que beaucoup d’entre nous avons connu », ajoute Madeleine Lévy.

La croix de guerre qui lui est attribuée en 1946 mentionne cette citation : « Prêtre d’un courage et d’un patriotisme à toute épreuve, s’est dépensé sans compter de juin 1940 à la Libération pour héberger, protéger et défendre les patriotes traqués et les parachutistes alliés tombés dans nos lignes. À la Libération il a contribué à faire 52 prisonniers ennemis. »

En 1997, il est honoré à titre posthume de la médaille des Justes parmi les nations pour avoir caché et sauvé des centaines de Juifs, en délivrant notamment de faux papiers d'identité et de faux certificats de baptêmes. Son nom est inscrit sur le monument de Yad Vashem à Jérusalem. L'abbé Ménardais prend sa retraite dans la maison des Tamaris à Coupvray (Seine-et-Marne). C'est là qu'il décède en 1965, à 82 ans. Il est enterré à Genêts.

En 2008, la municipalité de Chalmaison, à la faveur d'une restauration de l'église, sous le mandat de Michel Foret, maire de la commune, pour pérenniser le souvenir de cet homme exceptionnel, a fait réaliser et installer des vitraux à la mémoire de l'abbé, qui fut 18 ans curé du village. Ces vitraux évoquent les actions de résistance et la générosité de celui qui a reçu la distinction de "Juste parmi les Nations". Son nom est maintenant inscrit à jamais dans les vitraux de ces lieux qui furent sa maison. La phrase du Talmud "qui sauve une vie, sauve l'Humanité" écrite en français et en hébreu rappelle également toute la valeur de ses actes. L'église de Chalmaison, du XIIIe siècle, est inscrite au patrimoine des monuments historiques.


D'après le site de la Fondation François Prévost, consulté le 24 octobre 2014 et le site Wikimanche, consulté à la même date.