Contexte historique

En 1944, André Le Bourblanc habite chez ses parents dans l’immeuble dit « Le Trocadéro » au n° 97 de la Grande Rue à Noisy-le-Roi. Il travaille à la Société de Distribution de Gaz de Versailles, ce qui lui a permis d’échapper au STO. Engagé dans la Résistance, il est responsable de l'OCM pour le secteur Noisy-le-Roi, Saint-Cyr-l’Ecole, Les Clayes-sous-Bois). Il s’occupe principalement de récupérer les soldats alliés, aviateurs et parachutistes, tombés en France et de les acheminer vers l’Angleterre.

Le 9 novembre 1944, le service de recherche des crimes de guerre, relevant de la police judiciaire, établit un rapport relatif à l'exécution par les Allemands d'André Lebourblanc. 

"Le 3 août 1944, le nommé Le Bourblanc André, étudiant en droit, domicilié chez ses parents à Noisy-le-Roi était abattu par des Allemands venus dans la propriété de son père. Le fils de M. Le Bourblanc appartenait à un groupe de résistance affilié à l'OCM dont le responsable était M. René Murzeau dit "Julio". M. Murzeau avait deux agents de liaison Jean Aylmère dit "Loiseau" et Jean-Pierre Simon dit "Jean-Pierre" qui contactaient André Le Bourblanc.

Le 17 juillet 1944 à 11h30, le responsable de l'OCM, René Murzeau, était arrêté par la Gestapo à l'occasion d'un rendez-vous auquel il s'était rendu pour voir un certain "B" qui était son adjoint plus spécialement chargé des émissions radiotélégraphiques clandestines avec l'Angleterre. La plupart des membres dirigeants de l'OCM ont acquis la certitude que "B" était à l'origine de l'arrestation de Murzeau. "B" était considéré comme suspect. L'arrestation de Murzeau fut suivie presque immédiatement de celles de trois ou quatre membres dirigeants de l'OCM de Versailles et de celles de Jean Aylmère, de Simon dit "Jean-Pierre" et de Alfred Léger dit "Frédo", tous trois agents de liaison.

Lorsque les Allemands se sont présentés au domicile de M. Le Bourblanc, ils cherchaient des armes, notamment 5 mitraillettes qui avaient été successivement cachées par Aylmère et Simon au Tremblay, puis à Neauphle-le-Château et enfin chez M. Hillion à Plaisir. Les Allemands croyaient que les armes se trouvaient chez M. Le Bourblanc dont ils devaient connaître la qualité de chef de groupe. Les soldats cernèrent la maison tandis que les membres de la Gestapo essayaient de pénétrer. La porte étant fermée, ils tirèrent plusieurs rafales de mitraillettes et des coups de revolver à travers la porte. M. André Le Bourblanc fut blessé au ventre, il tenta de fuir en sautant dans le jardin par une fenêtre du troisième étage, il franchit alors un mur d'enceinte et reçu de nouvelles blessures provoquées par le tir des soldats qui cernaient la maison. Bien que grièvement blessé, il fut laissé sans soins et interrogé longuement par les membres de la Gestapo. André Le Bourblanc refusa de parler et après trois heures d'attente, son père obtint l'autorisation d'aller quérir un médecin qui ordonna le transfert d'urgence à l'hôpital de Versailles. André Le Bourblanc mourut en arrivant. (…)

Il peut n'être pas inutile de mentionner que les armes recherchées par la Gestapo chez M. Le Bourblanc ont été trouvées le 8 août chez M. Hillion où elles avaient été cachées et que tous les membres de l'OCM arrêtés par la Gestapo n'ont jamais réapparu. (…) D'après des renseignements donnés à titre confidentiel par des personnes désirant garder l'anonymat, "B" aurait été exécuté en forêt de Fontainebleau avec deux de ses complices au moment de la Libération." 

Deux plaques commémoratives ont été apposées à Noisy-le-Roi, l’une sur l’immeuble où il habitait, 97 Grande Rue, l’autre rue de l’Abreuvoir, près de la porte du jardin où il fut abattu. Son nom a été donné à la Grande Rue de Noisy le Roi.