Plaque en hommage au résistant Hippolyte Perrau
Légende :
Plaque en hommage au sergent des groupes armés du Front national Hippolyte Perrau, décédé à Auschwitz en septembre 1942, située 18, rue du Temple, Paris IVe
Genre : Image
Type : Plaque
Producteur : Jérôme Galichon
Source : © Geneanet Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur.
Lieu : France - Ile-de-France - Paris
Contexte historique
Hippolyte Marie François Perrau (ou Perreau) naît le 19 février 1890 à Bordeaux (Gironde). Au moment de son arrestation, il est domicilié au 18, rue du Temple à Paris 4e ; du côté de l’Hôtel de Ville. Il est marié et père de deux enfants (l’un est âgé de 22 ans ; l’autre, âgé de 18 ans, décède au printemps 1942). Électricien, il est au chômage. En 1935, il est secrétaire de la Ligue des droits de l’Homme du 4e arrondissement. En 1938, il adhère au Parti communiste et est membre de “Radio-liberté”. Il tient à plusieurs reprises la permanence de Rigal, député communiste de l’arrondissement (4e). Toute sa famille est militante : sa femme est également au Parti communiste et ses deux fils sont appréhendés le 28 août 1939 pour vente de journaux communistes sur la voie publique.
En octobre 1940, la police fait une perquisition à son domicile et découvre des brochures communistes d’avant-guerre. Le 28 juin 1941, Hippolyte Perrau est arrêté à son domicile à la demande du commissaire de police de son quartier qui le soupçonne « de se livrer à la propagande communiste clandestine ». Il est conduit à l’Hôtel Matignon où il rejoint d’autres militants ouvriers. Le préfet de police de Paris a signé les arrêtés ordonnant leur internement administratif, mais les opérations sont menées en concertation avec l’occupant. En effet, pendant quelques jours, des militants de Paris et de la petite couronne arrêtés dans ces conditions sont conduits à l’hôtel Matignon, puis aussitôt livrés aux autorités d’occupation qui les rassemblent au Fort de Romainville, sur la commune des Lilas (Seine-Saint-Denis). En transit, ils ne sont pas enregistrés sur les registres du camp. Dans les jours qui suivent (le 27 juin, le 1er juillet…), ils sont conduits à la gare du Bourget où des trains les transportent à Compiègne (Oise). Hippolyte Perrau fait probablement partie de ces hommes transférés au camp allemand de Royallieu, administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 -Polizeihaftlager).
Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler). Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30. Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif. Le 8 juillet 1942, Hippolyte Perrau est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45965 Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont entassés dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit. Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau où ils sont répartis dans les Blocks 19 et 20. Le 10 juillet, après l’appel général et un bref interrogatoire, ils sont envoyés aux travail dans différents Kommandos. Le 13 juillet – après cinq jours passés par l’ensemble des “45000” à Birkenau – Hippolyte Perrau est dans la moitié des membres du convoi qui est ramenée au camp principal (Auschwitz-I) après l’appel du soir. Il est assigné au Block 22a. Deux jours plus tard, le 15 juillet, il est admis à l’hôpital, au Block 20 en même temps que Joseph Kermen, de Paris 20e. Hippolyte Perrau meurt à l’hôpital d’Auschwitz-I le 20 juillet 1942, d’après les registres du camp ; moins de deux semaines après l’arrivée de son convoi. Déclaré “Mort pour la France”, il est homologué comme “Déporté politique”. La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. du 28-11-1991).
http://www.memoirevive.org/hippolyte-perrau-45965/