Plaque en hommage à la résistante France Bloch épouse Serazin
Légende :
Plaque en hommage à la résistante France Bloch épouse Serazin, assassinée à Hambourg le 12 février 1943, située 1, rue Monticelli, Paris XIVe
Genre : Image
Type : Plaque
Source : © Département AERI Droits réservés
Détails techniques :
Photographies numériques en couleur.
Date document : 2014
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Contexte historique
Née à Paris le 21 février 1913, elle est la fille de l'écrivain Jean-Richard Bloch. Elle grandit à la campagne, à la Mérigote, près de Poitiers, avant de rejoindre Paris avec ses parents. Après deux ans passés au collège Sévigné à Paris, elle poursuit ses études secondaires à Poitiers où ses parents se sont réinstallés en 1929. Là, elle passe son baccalauréat (série philosophie, puis mathématiques l'année suivante). Elle prépare ensuite une licence de chimie.
En octobre 1934, elle entre au laboratoire du professeur Urbain à l'Institut de chimie. Elle réalise d'importants travaux en chimie organique.
Elle s'engage dans le Mouvement contre le fascisme et la guerre. Elle s'inscrit au Parti communiste en 1936 et milite dans le XIVe arrondissement. Elle combat notamment la non-intervention en Espagne et le traité de Munich.
Frédo Sérazin, qu'elle a épousé en mai 1939, est arrêté en février 1940 pour son activité communiste. A la suite de l'adoption du statut des Juifs, France Bloch-Sérazin se voit écartée de son laboratoire. Elle se réfugie à Bordeaux puis regagne la capitale. Pour vivre, elle donne des leçons particulières. Ayant renoué avec le Parti communiste clandestin, elle entre dans l'Organisation spéciale, sous la direction de Raymond Losserand qu'elle a connu dans l'avant-guerre, dans la section du XIVe arrondissement. Mettant à profit ses qualités de chimiste, elle dirige un laboratoire clandestin au 5 avenue Debidour (XIXe arrondissement), où sont fabriqués grenades et détonateurs destinés aux combattants de la lutte armée.
Le 10 février, Yves Kermen a rendez-vous avec France Bloch-Sérazin. Quand il arrive sur place, quai de la Rapée, il la trouve aux prises avec des inspecteurs des Renseignements généraux. Kermen sort une arme et tire, blessant un inspecteur et permettant à France Bloch-Sérazin de s'enfuir. Il est pour sa part appréhendé. France Bloch-Sérazin est finalement arrêtée le 16 mai 1942 au moment où elle projetait de faire libérer son mari de son lieu d'internement. Torturée, elle est jugée par un tribunal spécial allemand le 30 septembre 1942 avec 23 autres résistants dont 19 seront condamnés à mort. Incarcérée, elle est par la suite déportée en Allemagne et enfermée dans une forteresse à Lübeck. Le 10 février 1943, elle est exécutée à Hambourg.
En 1988, la municipalité de Hambourg honora la mémoire de France Bloch-Sérazin en apposant une plaque sur le mur d'un square situé devant la prison.
Equipe de rédaction du DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2005.
SOURCES :
Archives de la préfecture de police, BA 22 (compte-rendu de l'arrestation de France Bloch-Sérazin).
Notice sur France Bloch-Sérazin par J. Omnes et Nicole Racine dans le DBMOF (Editions de l'Atelier, 1997).