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Plaque en hommage au jeune militant communiste Eugène Pentier

Légende :

Plaque en hommage au jeune militant communiste Eugène Pentier, retenu comme otage et fusillé par les Allemands à Biard (Vienne) le 30 avril 1942, située 16, rue Claude-Tillier, Paris XIIe, à l'endroit où vivait sa mère

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Né le 21 octobre 1921 à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), fusillé comme otage le 30 avril 1942 à Biard (Vienne) ; manutentionnaire aux PTT ; militant des jeunesses communistes.

Fils d’Eugène, dix-neuf ans, maçon et d’Angèle, née Gosselin, dix-sept ans, Isidore Pentier fut légitimé par sa mère cinq ans plus tard. Pendant la guerre, il demeurait chez ses parents 16 rue Claude-Tillier, à Paris XIIe arr., travaillait au bureau central des PTT. Une quarantaine de personnes les 1er et 2 novembre 1941, fleurissaient, marquaient un instant de recueillement devant les tombes de Paul Vaillant-Couturier et d’Henri Barbusse au cimetière du Père-Lachaise, il fut interpellé ainsi que Robert Poing par des inspecteurs des Renseignements généraux. Le lieu était un symbole des luttes ouvrières et de la Commune de Paris avec le mur des Fédérés en face des tombes de dirigeants du mouvement ouvrier.
Le 1er mai 1941, selon des rapports des Renseignements généraux à l’appel du Parti communiste, cinq cents personnes étaient venues individuellement pour la Fête du travail, le 1er mai 1941, quatre-vingts dans la matinée du 25 mai et six cents l’après-midi, en hommage à la Commune de Paris. Depuis à toutes les dates anniversaires, le cimetière était sous surveillance.
Isidore Pentier était considéré par la police comme un membre actif de la jeunesse communiste.
Le décret-loi du 18 novembre 1939 prévoyait l’internement de ceux considérés comme « dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique » sur décision du préfet, il fut interné au camp de Rouillé (Vienne).
Sa mère Angèle était employée à l’administration de l’Assistance publique, à l’hôpital Trousseau. Très affectée, elle écrivit le 1er avril 1942 au préfet de police en sollicitant « bienveillance » et « clémence » pour son fils qui accompagnait le 1er novembre « quelques camarades, il [y] était en curieux ». Elle rappelait qu’il avait vingt ans, qu’à son travail, il était « très estimé par ses chefs » et que son père était prisonnier en Allemagne. « Mon fils s’est peut-être occupé un peu de politique avant-guerre, mais depuis quelques années, je puis vous assurer qu’il avait cessé sur ma prière ». Elle indiquait qu’il était estimé du « comandant » du « camp pour sa bonne conduite, aussi Monsieur le Préfet, je viens vous supplier de me le rendre, en prenant l’engagement qu’il ne s’occupera plus jamais de politique. [...] Je mets tout mon espoir en votre clémence ».
Un train de permissionnaires allemands reliait régulièrement Maastricht (Allemagne), à Cherbourg (Manche) en passant par Caen. Le 16 avril 1942 vers trois heures du matin, des résistants communistes le firent dérailler, à la hauteur d’Airan, près de Moult-Argences (Calvados). Vingt-huit marins furent tués, dix-neuf autres blessés. Un nouvel attentat eut lieu au même endroit dans la nuit du 30 avril au 1er mai, dix soldats allemands perdirent la vie, il y eut vingt-deux blessés. Dès le 21 avril 1942, le commandant en chef des forces d’occupation en France et chef de l’administration militaire Karl Heinrich von Stülpnagel dressa une première liste de trente otages Juifs et communistes à fusiller en représailles à l’attentat contre le « SF-Zug 906 » (le train 906). Six d’entre eux furent fusillés le 30 avril 1942, au champ de tir de Biard (Vienne) : René François de Cachan (Seine, Val-de-Marne) ; Pierre Déjardin et Fernand Bréant de Levallois-Perret, Bernard Grinbaum, Maurice Veldzland, et Isidore Pentier de Paris.
Il fut enterré au cimetière de Vouillé (Vienne), après la Libération son inhumation eut lieu dans le carré des corps restitués aux familles au cimetière intercommunal de Thiais (Seine, Val-de-Marne).
La mention « Mort pour la France » fut portée sur son acte de naissance.


Auteur : Daniel Grason, Maitron en ligne.

Sources : Arch. PPo, BA 2117, Carton 12 activité communiste pendant l’occupation, 77W 1761 - Site Internet CDJC XLV-31. — Jean Quellien, Résistance et sabotage en Normandie, Éd. Charles Corlet, 1992. — Site Internet Vienne Résistance Internement Déportation (VRID). — Site Internet GenWeb. — État civil.