Plaque en hommage aux patients déportés de l'hôpital Rothschild
Légende :
Plaques en hommage aux patients déportés de l'hôpital Rothschild entre 1942 et 1944, située à l'entrée de l'hôpital du 21, rue Sauterre, Paris XIIe
Genre : Image
Type : Plaque
Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés
Détails techniques :
Photographies numériques en couleur (au verso : Wikimedia Commons, 2010).
Date document : 2014
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Contexte historique
Lors de la déclaration de guerre en septembre 1939 l’hôpital est partiellement fermé ; au cours de l’année 1940 des services sont à nouveau ouverts, certains avant même l’armistice, c’est le cas de la maternité qui fonctionne dès février 1940 mais il faut attendre novembre pour que le service de médecine générale accueille des malades. L’hospice a été réquisitionné pour abriter les pompiers en cas de bombardement : aussi les vieillards sont déplacés à Guipy dans la Nièvre pendant que les orphelins de la rue Lamblardie vont à Berck dans un hôtel appartenant à la baronne Alexandrine de Rothschild ; des malades sont installés dans le sanatorium de Hauteville.
Mais, à la suite des premières rafles parisiennes, notamment « la rafle du billet vert », le camp de Drancy reçoit, à partir du 20 août 1941, 4320 hommes juifs raflés dans Paris ; certains d’entre eux sont malades : ils quittent momentanément Drancy, sont transférés à l’Hôpital Tenon puis à partir de décembre 1941 à l’Hôpital Rothschild. La Préfecture de Police et les Affaires sociales de la Seine y réquisitionnent deux pavillons et deux services, la médecine avec le docteur Worms et la chirurgie avec le docteur Hertz. Y sont également hospitalisés des résistants torturés par la Gestapo ainsi que des détenus des Tourelles.
En cette fin 1941, l’Hôpital est entouré de barbelés et surveillé par la police française. Le nouveau directeur Samy Halfon dispose d’un budget qui est divisé par 5 ; il fait fonctionner les services restants très difficilement. Le décret du 11 juin 1941 instaure un numerus clausus pour les médecins juifs ; ceux qui sont exclus ne peuvent travailler qu’à la Fondation Rothschild. Quand Samy Halfon proteste en 1942 contre l’exigence de Dannecker d’« un retour à Drancy de 60 % des malades internés », il est arrêté, interné à Compiègne d’où il parvient à s’évader. Le personnel d’origine reste en partie en place et cherche tous les moyens qui peuvent éviter aux malades qui arrivent dans leurs services un enfermement à Drancy et une déportation. Le personnel se divise cependant en deux, ceux qui veulent garder tous les internés et ceux qui veulent refuser toutes les prolongations et les renvoyer à Drancy. Des conflits se font jour.
Mais au cours de cette année 1942, les exigences des occupants s’accentuent, ainsi, en mai les familles des détenus ne peuvent plus venir voir les malades ; des dissensions divisent le personnel pris en tenaille entre les ordres allemands et l’aide à apporter aux prisonniers. Les évasions de détenus accentuent les menaces sur les médecins et les infirmières. Pour aider les internés hospitalisés, certains médecins font de faux diagnostics, truquent des radios, inventent de longues suites opératoires et font même parfois des opérations superflues pour garder certains de ceux qui risquaient la déportation.
Au début de 1942, le Dr Walther obtient avec Samy Halfon que les mères restent 6 mois pour allaiter leurs nouveau-nés. De faux certificats de décès permettent parfois de sortir les plus âgés, ainsi le Docteur Leibovici est évacué par la morgue. Des nouveaux-nés venus au jour lors du séjour de leur mère sont bâillonnés pour étouffer leurs cris et transportés dans des paniers à linge vers la sortie. Mais il y a aussi à la Fondation des salariés non juifs, ils sont 214 en mai 1943, et certains dénoncent, ainsi une lettre est envoyée le 31 août au commandant de Drancy. Parallèlement, un réseau de résistance se met en place notamment autour de Claire Heyman et de Maria Errazuriz qui font de faux papiers, de faux certificats de baptême, cachent des enfants dans des couvents avec l’OSE, la 6e ou les EIF.
En 1943, la répression s’accentue encore, Alois Brunner multiplie les rafles et considère les bâtiments de la Fondation comme des camps d’internement, le camp Picpus et le camp Lamblardie ; l’hôpital devient une prison, les policiers qui le gardaient sont chassés et A. Brunner engage une société de surveillance à la charge de l’hôpital. Brunner multiplie les rafles, en juillet, le 5, des mères sont déportées, puis de vieillards le 29, des malades et des enfants le 11 novembre… Il s’agit souvent de compléter un convoi pour Auschwitz.
En 1944, les autorités allemandes prennent le contrôle total de la Fondation : tous les juifs de Paris, malades et personnel hospitalier, doivent y être regroupés tandis que tout le personnel non juif doit partir. En avril l’hôpital est entouré de barbelés, le personnel est fouillé à l’entrée et à la sortie il est considéré comme détenu. Les établissements des rues Lamblardie et Picpus deviennent des annexes de Drancy. Les détenus juifs d’Aurigny (île anglo-normande) y arrivent en mai 1944.
Au cours des combats pour la Libération de Paris, l’Hôpital Rothschild est libéré dès le 18 août 1944 par les FFI. C’est également le 18 août que le camp de Drancy passe sous contrôle de la Croix-Rouge.
Site Wikipedia, consulté le 1er octobre 2014.