Analyse média

Cette plaque commémorative apposée au 43 de l'avenue Gambetta (XXe arrondissement) où habita Michel Rolnikas signale de façon erronée qu'il fut fusillé le 22 octobre 1941 à Compiègne. Il a en fait été fusillé le 20 septembre 1941 comme otage au Mont-Valérien.

Contexte historique

Né le 28 janvier 1908 en Lituanie, Michel Rolnikas eut un père d'origine juive, exploitant d'une petite entreprise de tissus ; venu étudier en France, il obtint une licence en droit en 1930 et repartit alors en Lituanie pour aider ses parents âgés. Sans être membre du Parti communiste, Michel Rolnikas participait à son action tout en militant au Secours rouge international.
Revenu à Paris préparer son doctorat de droit, de février 1932 à juillet 1933, il milita dans l'émigration juive où il acquit des responsabilités puis soutint en 1934 une thèse de droit sur le mouvement syndical en URSS. Naturalisé Français le 9 janvier 1934, Michel Rolnikas effectua pendant un an son service militaire puis reprit son métier d'avoué. En 1936, il adhéra au syndicat CGT des clercs de notaires ainsi qu'à la section du XXe arrondissement du Parti communiste. Puis, à partir de l'année suivante, il travailla aux côtés de l'avocat Georges Pitard tout en apportant sa collaboration au Syndicat des métallurgistes de la Seine, d'orientation unitaire.
Mobilisé en septembre 1939, il fut, en raison de sa connaissance des langues étrangères (allemand, lituanien, et à un moindre degré russe) affecté au service de la TSF, dans l'Est. Démobilisé après la défaite de 1940, il n'hésita pas à assurer la défense des militants inculpés pour propagande communiste : son nom figurait aux cotés de ceux de Maurice Boitel, Bloch, Jérôme Ferrucci et Sarotte sur une liste d'avocats à contacter par les militants communistes, en cas d'arrestation. Selon un rapport de police datant du 5 février 1941, cette dernière aurait saisi cette liste sur laquelle figuraient ces cinq noms. Sans doute est-ce la raison pour laquelle Michel Rolnikas fut interné le 25 juin 1941 par les autorités d'occupation. , en compagnie de Georges Pitard, Antoine Hajje ainsi que neuf autres militants à la suite de l'assassinat d'un soldat allemand survenu le 16 septembre. Ces exécutions furent annoncées dans le n° 29 de L'Université libre, clandestine.