Carrefour du général Jacques Pâris de Bollardière, Paris VIIe
Légende :
Jacques Pâris de Bollardière, Compagnon de la Libération
Genre : Image
Type : nom de rue
Producteur : Claude Richard
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : 2014
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Contexte historique
Jacques Pâris de Bollardière est né le 16 décembre 1907 à Chateaubriant (Loire Atlantique). Son père est officier d’infanterie de marine. Catholique fervent, Il poursuit la tradition familiale en se destinant à la carrière des armes. Après des études secondaires suivies au collège Saint-Sauveur à Redon puis au Prytanée militaire de La Flèche, il entre à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1927 (promotion Maréchal Galliéni). Esprit libre et contestataire, il sort de l’école en trois ans avec le grade de sergent-chef et est affecté au 146e Régiment d'Infanterie où il passe très vite sous-lieutenant. Affecté au 173e RIA à Bastia, il est promu lieutenant en octobre 1932. En février 1935, il s’engage à la Légion étrangère et rejoint le 1er Régiment de Légion étrangère à Saïda en Algérie. Il passe l'année suivante au 4e REI à Marrakech où il demeure en poste jusqu'à la guerre.
En février 1940 il est affecté à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE) où il reçoit ses galons de capitaine. Il prend part à l'opération de Narvik en Norvège à la tête de sa compagnie. De retour à Brest avec son unité, le 13 juin 1940, il assiste impuissant à la débâcle et décide de rejoindre Londres avant même l'appel du général de Gaulle. Embarqué à Paimpol sur un chalutier, il parvient en Angleterre, et s'engage dans les Forces françaises libres et est affecté à la 13e DBLE. Dès lors, il prend part à toutes les campagnes de son unité au sein de la 1ère Division française libre : Gabon, Erythrée où il conduit au combat, le 13 avril 1941, à la bataille de Massaoua une unité de 90 hommes, réussissant en moins de quatre heures à occuper le fort italien Vittorio Emmanuele qui paraissait imprenable, à détruire plusieurs ouvrages de campagne à la grenade et à faire plus de 300 prisonniers. A la suite de cette action, il est décoré de la Croix de la Libération. En septembre 1941, il est promu chef de bataillon et prend part, à la tête du 1er Bataillon de Légion étrangère, à la campagne de Libye puis à la bataille d'El Alamein où, le 23 octobre 1942, il est grièvement blessé au bras par l'éclatement d'une mine. Il reste pendant huit mois en soins à l'hôpital du Caire. Le 15 juin 1943, mal remis de sa blessure, il rejoint pourtant son unité à Sousse en Algérie.
Affecté en Grande-Bretagne en octobre 1943, Jacques de Bollardière suit, à sa demande, un stage de parachutiste dans le but d'être envoyé en mission en France occupée. Le 12 avril 1944, sous le nom "Prisme" et la couverture d’agent d’assurances, il est parachuté à Mourmelon avec la charge de mener à bien la mission "Citronnelle". Il s’agit de former un maquis dans les Ardennes. Le débarquement allié du 6 juin 1944 pousse les Allemands à tenter par tous les moyens d'éradiquer les nids de résistance en attaquant les maquis. Les pertes du maquis des Ardennes sont lourdes mais finalement, avec l'aide des troupes alliées, l'ennemi est repoussé et, le 20 septembre 1944, le lieutenant-colonel de Bollardière rentre de mission. Il est alors affecté en Angleterre au commandement des "Bérets Rouges" du 3e Régiment de Chasseurs Parachutistes (3e RCP) et il débarque à Southampton en février 1945.
A la tête du 3e RCP, il saute sur la Hollande le 7 avril 1945 pour ce qui sera la dernière grande bataille en Europe. Le 20 avril 1945, il rentre en Angleterre puis en France et se trouve affecté près de Nantes avec le 3e RCP. En février 1946, Jacques Pâris de Bollardière prend le commandement du 1er Bataillon de Parachutistes SAS en partance pour l'Indochine. Embarqué à Toulon, il débarque un mois plus tard à Saigon. De retour en France en 1948, il séjourne à nouveau en Indochine de 1950 à 1953 et y commande les troupes aéroportées. En octobre 1953, il est affecté au Centre des hautes Etudes militaires puis à l'Ecole de Guerre où il enseigne la stratégie et la tactique des troupes aéroportées. En juillet 1956, il est chargé du commandement de deux brigades de rappelés dans le secteur est de l'Atlas blidéen en Algérie. En décembre de la même année, il reçoit ses étoiles de général de brigade, il est alors le plus jeune général de l’armée française. Dans son secteur, il met tout en œuvre pour rétablir la confiance avec la population jusqu’au début de la bataille d’Alger en janvier 1957. En désaccord avec la stratégie gouvernementale et l’emploi de la torture, il demande à être relevé de son poste et rentre en France en mars 1957. Soutenant publiquement son ancien subordonné en Algérie, le journaliste et directeur de l’Express, J.J. Servan-Schreiber, que ses articles ont conduit à être inculpé pour atteinte au moral de l’armée, il est condamné à 60 jours d’arrêt de forteresse. Il est ensuite affecté au Cameroun en qualité d'adjoint au général commandant supérieur des forces armées de la zone de défense AEF-Cameroun. En 1960 Jacques de Bollardière revient en France pour être muté à Coblence en Allemagne. Au moment du putsch d’Alger en avril 1961, n'ayant pu obtenir de poste en Algérie comme il le souhaitait, il quitte l'Armée. Il se retire alors avec sa famille dans le Morbihan. Il travaille ensuite pendant deux ans comme attaché de direction dans l'entreprise de construction navale La Perrière à Lorient. Militant non violent et anti-nucléaire affirmé, il est également de 1968 à 1978, Président de l'association Logement et Promotion Sociale. Jacques Pâris de Bollardière est décédé des suites de maladie le 22 février 1986 dans sa résidence du Talhouet. Ses obsèques se sont déroulées dans l'église de Guidel. Il a été inhumé à Vannes dans le Morbihan.