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Nom de rue attribué en hommage à la famille Frajenberg, Conflans-Ste-Honorine

Légende :

Nom de rue attribué en hommage à la famille Frajenberg, Conflans-Sainte-Honorine, Yvelines (78700)

Genre : Image

Type : Nom de rue

Producteur : Jacques Defer

Source : © Collection Jacques Defer Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur (voir recto-verso).

Date document : 2015

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Conflans-Sainte-Honorine

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Contexte historique

La famille Frajenberg vit à Conflans pendant la guerre. Mme Gilta Frajenberg est née le 20 mars 1900 à Lublin en Pologne. Son mari, Israël Frajenberg, est né le 13 mai 1889 à Poulowa en Pologne. Leur fille ainée, Freda, est née le 20 mai 1920 à Lublin. Ils auront de nouveaux enfants, cette fois nés en France.
Léon, marié à Suzanne à 27 ans, demeure 18 rue d'Herblay à Conflans, Maurice est né le 25 juillet 1924 à Pontoise, Henri naît le 8 janvier 1929 à Pontoise, Armand, naît le 16 juin 1931 à Pontoise, Jacques, le 21 février 1933 à Pontoise.

Sept membres de la famille trouveront la mort au camp d'Auschwitz. Seule une personne, Maurice, en reviendra.

Sept membres de cette famille juive sont en partie cachés à Chennevières. Cinq membres de la famille sont arrêtés le 25 juillet 1944. Ils sont internés à Saint-Germain-en-Laye puis sont transférés à Versailles, enfin à Drancy et déportés à Auschwitz par le convoi parti de Drancy le 31 juillet 1944. Freda a 24 ans, Maurice 20 ans, Henri 18 ans, Armand 13 ans, Jacques 11 ans.

Lorsqu'ils partent pour le camp de la mort, Léon Frajenberg, monteur, témoigne après la guerre :  « Au moment de l'arrestation de mes parents, de ma sœur et de mes quatre frères par la Gestapo allemande, je me trouvais à Creil dans l'Oise où je m'étais refugié car j'étais recherché comme réfractaire. Voilà pourquoi j'ai échappé à l'arrestation ».

Suzanne, son épouse, témoigne de son côté : « Le 25 juillet 1944, dans la matinée, je me suis rendue chez mes beaux-parents, rue de Chennevières, demander des nouvelles de ma belle-mère que je savais malade. C'est alors que j'ai appris que, dans la nuit, des hommes en civil se disant de la Gestapo allemande étaient venus arrêter mon beau-père et ses quatre fils. Quand la Gestapo est arrivée chez mes beaux-parents, il n’y avait dans la maison que ma belle-mère et sa fille Freda. Le reste de la famille se trouvait caché dans une maison située rue de Pierrelaye à Conflans. Sous la menace des Allemands, ma belle-sœur Freda a été contrainte de dévoiler le refuge de son père et de ses quatre frères. La Gestapo a emmené mon beau-père et ses quatre enfants dans une camionnette et depuis je n'ai jamais plus entendu parler d'eux. A leur départ, ils avaient dit à Freda, on vous laisse pour soigner votre mère. Deux jours après leur arrestation, une ambulance est venue chercher ma belle-mère et sa fille Freda pour les conduire à l'hopital Rothschild. De là, ma belle-sœur a été conduite au camp de Drancy. Ces renseignements m'ont été fournis par le Commissariat de Conflans. "


Jacques Defer

D'après Yannick Amossé et Jean Présent, La Résistance à Conflans-Sainte-Honorine, Montreuil, Le temps des Cerises, 2013.