"Arrêtée par la Gestapo, la nièce du général de Gaulle avait été internée dans un camp près de Berlin"
Légende :
Article extrait du journal Belgique, le quotidien des Belges de France, n°7, 5 septembre 1944. Au moment où paraît cet article, Geneviève de Gaulle est détenue depuis janvier 1944 au camp de concentration de Ravensbrück.
Genre : Image
Type : Article de presse
Source : © Criminocorpus Droits réservés
Date document : 5 septembre 1944
Lieu : France
Contexte historique
Sur dénonciation, Geneviève de Gaulle est arrêtée en possession de papiers compromettants, le 20 juillet 1943, dans la librairie de Mme Wagner, "Au voeu de Louis XIII" (68 rue Bonaparte - VIe arrondissement), qui servait de boîte aux lettres au mouvement Défense de la France. Plus d'une cinquantaine de membres de Défense de la France sont arrêtés ce jour-là avec elle. Elle a 22 ans et, a tenu à reprendre sa véritable identité, trouvant bien qu'il y ait des gens de la famille de Gaulle qui soient arrêtés et que cela se sache.
Elle passe six mois dans la prison de Fresnes puis à la mi-janvier les prisonnières politiques sont rassemblées à Compiègne avant d'être envoyées au camp de concentration de Ravensbrück. Là elle se retrouve aux côtés d'amies résistantes aux noms connus, Marie-Claude Vaillant-Couturier, veuve de Paul Vaillant-Couturier, rédacteur en chef de L'Humanité, et de Germaine Tillion, ethnologue. Geneviève de Gaulle arrive au camp en même temps que la mère de cette dernière. Dès les premiers mois de camp, son nom lui fait frôler la mort, et les quatre derniers mois elle est mise à l'écart, au bunker, cachot dans le camp sur l'ordre d'Himmler, qui caresse l'espoir d'une négociation avec le général de Gaulle et veut l'utiliser comme monnaie d'échange. En avril 1945, elle est remise à la frontière suisse où son père est devenu Consul Général de France à Genève. Elle est presque aveugle par manque de vitamines et pèse 44 kg.