Miliciens français saluant le drapeau national
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique sepia
Date document : 1944
Lieu : France
Contexte historique
Créée le 30 janvier 1943 par une loi du gouvernement Laval, la Milice Française, dirigée par le chef du gouvernement et soumise à l’autorité des préfets, avait pour mission de grouper « des Français résolus à prendre une part active au redressement politique, social, économique, intellectuel et moral de la France » (loi du 30 janvier 1943). Cette tâche revint à Joseph Darnand, nommé secrétaire général. Ancien militant d’Action Française et du PPF, héros de la Première Guerre mondiale, Darnand commandait depuis 1941 le SOL (Service d’ordre légionnaire), minorité activiste de la Légion française des combattants. En octobre 1942, Darnand décide de rompre avec la Légion et de transformer le SOL en Milice Française. Elle devait être l’instrument de la collaboration armée avec les troupes d’occupation.
Une partie des cadres de la Milice venait de l’école d’Uriage où ils recevaient un enseignement théorique axé sur la propagande et se soumettaient à un entraînement militaire intensif. Ces cadres viennent pour la plupart de la Cagoule et de l’Action Française. Mais on trouve également un important courant venu de la droite catholique contre-révolutionnaire (Henriot, Touvier), voire quelques anciens socialistes. Quant aux troupes, elles sont recrutées au sein des marginaux des milieux urbains. La Milice dispose également d’un journal, Combats, où écrivent quelques auteurs célèbres comme Colette.
La Milice comprenait une formation militarisée, la « Franc-garde » qui à partir de fin 1943 servit d’auxiliaire aux Allemands dans la lutte contre la Résistance. En octobre 1943, Darnand entra symboliquement dans la SS avec le grade de Sturmbannführer (équivalent de Commandant de l’Armée de terre française) et obtint ainsi l’armement officiel de la Milice. Il fut nommé peu de temps après, secrétaire d’Etat au Maintien de l’Ordre.
La Milice reçut en février 1944 l’autorisation de s’installer en zone Nord. Elle fut engagée à la même époque dans les opérations de police menées dans le Vercors contre les maquisards.
En septembre 1944, environ 6000 miliciens suivirent Darnand en Allemagne où ils furent versés dans la division Waffen SS Charlemagne. Darnand et nombre de ses partisans furent exécutés à la Libération. De tous les partis et mouvements de la collaboration, la Milice est celui qui a laissé les plus sinistres souvenirs principalement à cause de la violence de ses méthodes.
Fabrice Bourrée
Bibliographie : Pierre Giolitto, Histoire de la Milice, Paris, Le Grand Livre du Mois, 1997
Delperrie de Bayac, Histoire de la Milice, Paris, Fayard, 1969
Pierre Milza, Le fascisme, Paris, MA Editions, 1986
Henry Rousso, La collaboration, Paris, MA Editions, 1987
Thomas Fontaine, Denis Peschanski, La Collaboration - Vichy Paris Berlin 1940-1945, Tallandier, 2015