Analyse média

BENAIM, André
Animateur du Secours Populaire
Grand Résistant
Assassiné pas les Allemands le 23 novembre 1943

Contexte historique

Né le 14 juillet 1901 à Alger, André Benaïm est propriétaire de plusieurs magasins de tissus et vêtements à Dijon notamment. Bien connu comme commerçant, il est également dirigeant de la Fédération des Amis de l’URSS de la Cöte-d’Or. Dès sa démobilisation en 1940, il se met à la disposition de Maxime Couhier, responsable du centre d’accueil des réfugiés situé dans les locaux du groupe scolaire de la Maladière. Selon le témoignage de ce dernier daté du 15 mai 1952, André Benaïm s’est mis à sa disposition pour :
- « Faciliter l’évasion de nombreux prisonniers de guerre du camp de Longvic-les-Dijon, en leur procurant des vêtements civils provenant des vestiaires du centre d’accueil ;
- Aider des réfugiés à franchir la ligne de démarcation à Montceau-les-Mines où il possédait un magasin de commerce, succursale de sa maison de Dijon ;
- Assurer l’hébergement et le ravitaillement de responsables nationaux clandestins ;
- Les doter (à ses frais) de costumes de rechange et de fausses pièces d’identité ;
- Aider matériellement et personnellement à l’impression et à la diffusion de tracts et journaux clandestins ;
- Organiser l’assistance aux premières victimes de la répression de Vichy puis des Allemands (assistance à laquelle il participait très généreusement). »

Ayant rejoint le Front national, il participe à plusieurs opérations dont le déplacement du matériel d’imprimerie à la Patte d’Oie de Dijon. Il finance aussi plusieurs journaux clandestins. André Benaïm échappe à une arrestation le 22 juin 1941 et passe dans la clandestinité en Saône-et-Loire où il milite dans la région de Macon au sein des FTP. Arrêté en 1942, il est interné successivement au camp de Nexon (août 1941 à mars 1942) puis à Saint-Paul d’Eyjeaux. Il prend contact avec l’organisation de résistance du camp.

Libéré le 3 mars 1943, il est astreint à résidence à Macon mais reprend ses activités clandestines et devient l’agent de liaison du commandant de Bellecombe, responsable départemental de l’ORA. Le 1er juin 1943, il est nommé chef de section avec le grade de lieutenant.

Arrêté par la Gestapo le 15 août 1943 à Macon, place de la Barre, incarcéré à la prison Montluc de Lyon, il est exécuté le 24 novembre 1943 dans les caves de l’Ecole de Santé de Lyon. Le rapport de la police judiciaire de Lyon indique que Benaïm et sept de ses camarades auraient été exécutés d’une rafale de mitraillette par une sentinelle alors qu’ils s’apprêtaient à tenter une évasion des locaux de la Gestapo.

Selon le rapport d’enquête du Service régional de police judiciaire de Dijon en date du 28 avril 1954, la première arrestation d’André Benaïm est liée à ses activités politiques. La seconde arrestation, celle du 15 août 1943, paraît avoir pour origine une rivalité amoureuse. Selon plusieurs témoins, Benaïm et un officier allemand fréquentaient la même femme.

André Benaïm a été promu Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume et décoré de la Croix de guerre avec étoile de vermeil.