Rue du commandant Schloesing, Paris 16e
Légende :
La rue du Commandant Schlœsing est une voie publique située dans le 16e arrondissement de Paris. Elle débute au 1 place José-Marti et se termine au 6 rue Pétrarque.
Genre : Image
Type : Plaque
Producteur : Claude Richard
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Contexte historique
Fils de pasteur protestant, alsacien d'origine, Jacques-Henri Schloesing est né le 12 décembre 1919 à Montreux en Suisse. La famille s'installe à Mulhouse puis à Paris en 1929 où il fait ses études au lycée Carnot. Après le Baccalauréat, il prépare l'Ecole coloniale et suit des cours de droit. Jacques-Henri Schloesing s'engage le 5 septembre 1939 par devancement d'appel et est envoyé à l'école d'EOR de Laval. Rapidement, il demande à servir dans l'aviation et entre à l'Ecole de l'Air de Versailles où il obtient ses brevets de chef de bord et d'officier observateur. C'est à Toulouse-Francazals, où l'Ecole s'est repliée, que l'aspirant Schloesing apprend, le 17 juin par le discours radiodiffusé du maréchal Pétain, que l'Armistice va être signé ; il décide immédiatement de quitter le pays pour continuer la lutte.
Le 22 juin 1940, il décolle à bord du Caudron Goéland du sergent Didier Béguin avec trois camarades Ricard-Cordingley, Casparius et Roques. Trois jours plus tard, par leurs propres moyens, sa mère et deux de ses frères quittent également la France pour la Grande-Bretagne. Parvenu en Angleterre, Jacques-Henri Schloesing s'engage aux Forces Françaises Libres et suit une longue période de formation à la 59 Operationnal Training Unit pendant laquelle il passe ses brevets de pilote. Après un court passage dans deux escadrilles de la Royal Air Force, promu sous-lieutenant, il est affecté, dès sa création en novembre 1941, au groupe de chasse "Ile de France" (340 Squadron).
Le 10 avril 1942, en même temps que le Groupe "Ile-de-France", le sous-lieutenant Schloesing reçoit le baptême du feu au-dessus des côtes françaises. Ce jour là, le Groupe perd le Wing Commander Robinson et son second, Maurice Choron. Schloesing participe, sur Spitfire, à toutes les opérations sur les côtes françaises et la Manche. Le 4 juin il endommage gravement un Junker 88 au-dessus de la Manche. Commandant en second de l'escadrille "Versailles", il en devient le chef en juillet 1942 après avoir été nommé lieutenant. Au mois d'octobre suivant, Jacques-Henri Schloesing est promu capitaine et, le 2 novembre 1942, il abat un F.W. 190 ; il prend le commandement du groupe "Ile de France" le 1er décembre en succédant au commandant Duperier qui l'a lui-même recommandé pour cette fonction. Il n'a pas encore 23 ans.
Jacques-Henri Schloesing est abattu une première fois à 12 000 mètres d'altitude au-dessus de la Somme, le 13 février 1943 par quatre F.W. 190. Gravement brûlé au visage et aux mains, il parvient cependant à s'extraire de l'appareil en feu et à faire fonctionner son parachute. Il se cache pendant plusieurs jours dans la campagne, aidé par la population locale. Dix jours plus tard, il peut enfin regagner Paris où une famille - qui travaille avec le réseau d'évasion Comète - l'héberge et le soigne pendant deux mois. Il réussit ensuite à retourner en Angleterre par l'Espagne ; à son arrivée, en juin 1943, il apprend qu'il a été nommé commandant et est envoyé à l'hôpital. Suivent de longs mois de convalescence entrecoupés de huit opérations successives. En mai 1944, le commandant Schloesing obtient reprendre du service actif et rejoint "l'Ile-de-France" le 6 juin 1944 pour effectuer avec lui les opérations de protection du débarquement allié. Le 12 juin, il se pose pour la première fois sur le sol français, en Normandie sur un terrain de campagne. Le 24 août, il prend le commandement du Groupe de Chasse "Alsace" ( 341 Squadron) basé dans la région de Caen libérée et reçoit la Croix de la Libération. Il a accompli 148 heures de vol de guerre totalisant 85 missions offensives lorsque, le 26 août 1944, au cours d'une patrouille qu'il dirige au Nord de Rouen, il est abattu en combat aérien au-dessus de Beauvoir-en-Lyons. Jacques-Henri Schloesing a été inhumé dans le cimetière de Beauvoir-en-Lyons en Seine-Maritime.
Site internet du Musée de l'Ordre de la Libération